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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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d’informer son oncle Giles Gosling, aubergiste de l’Ours - Noir , qu’il était mort dans son lit, après tout. Un instant après en effet une dernière convulsion termina sa vie, et cette rencontre ne servit qu’à faire concevoir à nos voyageurs, sur le sort de la comtesse, les craintes vagues que les dernières paroles de Lambourne devaient naturellement produire. Ils poursuivirent leur route avec la plus grande vitesse, requérant des chevaux au nom de la reine lorsque ceux qu’ils montaient furent trop fatigués pour aller plus loin.

CHAPITRE XLI.
     
    « L’airain trois fois répète un son de mort ;
    « On entendit une voix gémissante,
    « Et le corbeau, de son aile pesante,
    « Frappa trois fois les créneaux de Cumnor. »
    MICKLE.
     
    Il faut maintenant revenir à cette partie de notre histoire où nous annoncions que Varney, profitant de l’autorité du comte de Leicester et de la permission de la reine, se hâta de se prémunir contre la découverte de sa perfidie, en éloignant la comtesse du château de Kenilworth. Il se proposait de partir le matin de bonne heure ; mais, réfléchissant que le comte pourrait se radoucir dans l’intervalle, et chercher à avoir une autre entrevue avec la comtesse, il résolut de détruire par son départ immédiat toute possibilité d’un événement qui devait, probablement se terminer par la découverte de ses projets et sa ruine complète. Dans ce dessein, il fit appeler Lambourne, et fut excessivement irrité d’apprendre que ce fidèle serviteur était sorti du château pour aller prendre ses ébats dans le village voisin ou ailleurs. Comme il ne pouvait tarder à revenir, sir Richard laissa des ordres pour qu’il se préparât à l’accompagner dans un voyage, ou à le rejoindre s’il ne rentrait qu’après son départ.
    Cependant Varney le remplaça provisoirement par un domestique nommé Robin Tider, auquel les mystères de Cumnor-Place étaient connus en partie, parce qu’il y avait suivi le comte plus d’une fois. Cet homme, dont le caractère ressemblait à celui de Lambourne, quoiqu’il ne fût ni aussi adroit ni aussi dissolu, reçut de Varney l’ordre de seller trois bons chevaux, de préparer une litière, et de se tenir prêt à partir. L’excuse assez naturelle du dérangement de l’esprit de sa femme, auquel tout le monde ajoutait foi, expliquait la manière secrète dont on l’éloignait du château ; et il comptait sur les mêmes prétextes, dans le cas où les cris et la résistance de la malheureuse Amy le forceraient à se justifier. L’assistance de Tony Foster était indispensable, et Varney alla s’en assurer.
    Foster, d’un caractère naturellement aigre et d’une humeur insociable, fatigué d’ailleurs du voyage qu’il avait fait de Cumnor-Place à Kenilworth pour annoncer la fuite de la comtesse, s’était séparé de bonne heure de la foule des buveurs. Il s’était retiré dans sa chambre, et dormait profondément lorsque Varney, complètement équipé pour la route, et une lanterne sourde à la main, entra dans l’appartement. Il s’arrêta un instant pour écouter ce que son compagnon murmurait en dormant, et il distingua parfaitement ces mots : – Ave Maria, ora pro nobis . Non, ce n’est pas cela : délivrez-nous du mal. Oui, c’est ainsi qu’il faut dire.
    – Il prie dans son sommeil, pensa Varney, et confond ses anciennes superstitions avec ses nouvelles ; il aura un plus grand besoin de prières avant que j’aie fini avec lui… Holà ! ho ! saint homme, bienheureux pénitent, éveille-toi, éveille-toi ; le diable ne t’a pas encore renvoyé de son service.
    En même temps Varney secoua le dormeur par le bras ; ce mouvement changea le cours des idées de Foster, et il se mit à crier : – Au voleur ! au voleur ! je mourrai pour la défense de mon or ; de mon or si péniblement gagné ; de mon or qui me coûte si cher : où est Jeannette ? ne lui est-il rien arrivé ?
    – Que veux-tu qu’il lui soit arrivé, braillard imbécile ? dit Varney ; n’as-tu pas honte de faire tant de bruit ?
    Foster se trouvait alors entièrement éveillé, et, s’asseyant sur son lit, il demanda à Varney ce que signifiait une pareille visite à une telle heure : – Elle n’annonce rien de bon, ajouta-t-il.
    – Fausse prophétie ! très saint Anthony, repartit Varney ; elle annonce que l’heure est venue de changer ton bail en un acte de propriété. Que dis-tu de

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