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Kenilworth

Kenilworth

Titel: Kenilworth Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Walter Scott
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accoutumé. Tandis qu’il s’occupait à lui mettre ses harnais, Tressilian monta sur le sien après en avoir resserré la sangle.
    Comme Wayland montait à cheval : – Vous allez donc me quitter, mon ancien camarade, lui dit Richard, et je n’aurai plus le plaisir de rire aux dépens de ces imbéciles qui tremblaient de tous leurs membres quand je les amenais ici pour faire ferrer leurs chevaux par le diable et ses agens.
    – Il faut que les meilleurs amis se quittent tôt ou tard, Flibbertigibbet, répondit Wayland ; mais je t’assure, mon cher enfant, que tu es la seule chose que je regrette dans la vallée de White-Horse.
    – Oh ! je ne vous dis pas adieu. Vous serez sans doute à ces belles fêtes, et j’y serai aussi ; car si M. Holyday ne m’y mène point, par la lumière du soleil, qui n’a pas encore éclairé votre forge, j’irai tout seul.
    – À la bonne heure, dit Wayland ; mais ne fais rien sans y bien réfléchir.
    – Vous voudriez faire de moi un enfant, un enfant comme on en voit tant, et me faire sentir quel risque on court en marchant sans lisières. Mais avant que vous soyez à un mille de ces pierres, vous saurez qu’il y a en moi du lutin plus que vous ne le croyez, et vous verrez que j’ai arrangé les choses pour votre avantage, si vous savez en profiter.
    – Que veux-tu dire ? lui demanda Tressilian. Mais l’enfant ne lui répondit que par une grimace et une cabriole, et, les exhortant à partir sans perdre de temps, il leur en donna l’exemple en prenant à toutes jambes le chemin de son hameau, déployant la même vitesse dont il avait donné des preuves quand Tressilian avait en vain essayé de l’atteindre.
    – Il serait inutile de le poursuivre, dit Wayland ; autant vaudrait prétendre suivre une alouette dans les airs. Et d’ailleurs à quoi bon ? ce que nous avons de mieux à faire est de suivre son avis et de partir.
    Tressilian lui expliqua dans quelle direction il désirait marcher, et ils se mirent en route.
    À peine avaient-ils fait un mille, que Tressilian remarqua que son cheval avait plus d’ardeur que lorsqu’il l’avait monté le matin. Il en fit l’observation à son compagnon.
    – Vous en êtes-vous aperçu ? dit Wayland ; c’est l’effet d’un de mes secrets joint à un picotin d’avoine. D’ici à six heures au moins, Votre Honneur n’aura pas besoin de faire jouer ses éperons. Croyez-vous que j’aie étudié pour rien la médecine et la pharmacie ?
    – J’espère que vous n’avez rien donné à mon cheval qui puisse lui nuire ?
    – Pas plus que le lait de la jument qui l’a nourri.
    Et il commençait à s’étendre sur l’excellence de son secret quand il fut interrompu par une explosion dont le bruit fut aussi violent que celui d’une mine qui fait sauter les remparts d’une ville assiégée. Les deux chevaux tressaillirent, et les cavaliers ne furent pas moins surpris. Ils se retournèrent du côté d’où partait cette espèce de coup de tonnerre, et virent, précisément à l’endroit qu’ils venaient de quitter, une épaisse colonne de fumée qui s’élevait vers l’azur du ciel.
    – C’est pour le coup que ma forge est au diable ! s’écria Wayland, qui devina sur-le-champ la cause de l’explosion. J’ai été fou de parler des intentions charitables du docteur Doboobius pour ma maison devant cet espiègle de Flibbertigibbet. Je devais me douter qu’il n’aurait pas de repos avant d’avoir fait un pareil coup. Mais doublons le pas, car la détonation va attirer tout le pays.
    À ces mots, il pressa légèrement les flancs de son cheval ; Tressilian en fit autant, et ils s’éloignèrent au grand trot.
    – Voilà donc ce qu’il voulait nous dire en nous quittant, dit Tressilian. Ceci n’est pas une espièglerie, car pour peu que nous eussions tardé à partir, nous aurions été…
    – Il nous aurait avertis, dit Wayland. Je l’ai vu se retourner plusieurs fois pour voir si nous partions. C’est un vrai diable pour la malice, mais ce n’est pas un méchant diable. Il serait trop long de vous raconter comment j’ai fait sa connaissance et combien de tours il m’a joués. Mais il m’a rendu aussi bien des services, surtout en m’amenant des pratiques. Son grand plaisir était de les voir trembler d’effroi derrière le buisson, tandis qu’ils entendaient le bruit de mon marteau. Je crois que dame nature, en plaçant dans cette tête difforme une double quantité de

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