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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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pénétrante onction ; j’ai ma belle, ma charmante femme. Si je m’égare et m’irrite, son doux et tendre esprit vient me calmer, et me remettre sous les yeux la vocation et la mission de notre race. Comme patriote chrétien, comme prédicateur chrétien, je vais dans la patrie que j’ai choisie, dans une glorieuse Afrique. C’est à ma nation que, du plus profond de mon cœur, j’applique souvent les magnifiques promesses du prophète : « Au lieu que tu as été abandonnée et haïe, tellement qu’il n’y avait personne qui passât vers toi, je te mettrai dans une élévation éternelle et dans une joie qui durera de génération en génération [51]  ! »
    « Vous me traiterez d’enthousiaste ; vous me direz que je n’ai pas assez considéré et posé ce que j’entreprends. J’ai tout examiné, mon ami, je sais à quoi je m’expose et connais mes enjeux. – Je vais à Libéria, non comme à une terre de romanesques espérances, j’y vais comme au champ du labour . – J’y vais pour y travailler des deux bras, – pour y travailler vigoureusement  ; y travailler contre toute espèce de difficulté, de découragement, y travailler enfin jusqu’à ce que je meure. C’est là pourquoi j’y vais. Sur ce point, je pense, vous m’accorderez que je ne cours nul risque d’être désappointé.
    « Quoi que vous puissiez penser de ma résolution, ne me retirez pas votre confiance, votre amitié, et soyez sûr que, quoi que je fasse, j’agis dévoué de cœur et d’âme, – tout entier à mon peuple. GEORGES HARRIS. »
    Quelques semaines après, l’auteur de cette lettre, sa femme, ses enfants, sa sœur et sa belle-mère s’embarquaient pour l’Afrique ; et si nous ne sommes trompés, le monde aura plus tard de leurs nouvelles.
    Nous n’avons rien de particulier à dire des autres personnes dont nous avons entretenu le lecteur. Un mot seulement sur Topsy et miss Ophélia ; et un chapitre d’adieu à notre ami George Shelby.
    Miss Ophélia emmena Topsy avec elle dans l’État de Vermont, à l’inexprimable surprise du corps réfléchi, solennel, des gens sérieux qui, à la Nouvelle-Angleterre, s’appellent exclusivement notre monde . Cette addition à l’établissement si bien ordonné jusqu’alors de la famille, parut « à notre monde » des plus inopportunes et tout à fait bizarre. Mais les efforts de miss Ophélia pour remplir son devoir envers son élève étaient trop zélés, trop persévérants, pour ne pas devenir efficaces. Bientôt l’enfant, qui croissait rapidement en grâce et en sagesse, se fit bien venir, et dans la maison, et dans les familles du voisinage. Devenue une intelligente jeune fille, elle demanda et obtint le baptême, et, comme membre de l’Église chrétienne, montra tant d’activité, de zèle, d’ardeur, à se rendre utile, de désir de faire un peu de bien en ce monde, qu’enfin, recommandée, choisie, approuvée, elle fut envoyée comme missionnaire à l’une des stations d’Afrique. Là, comme nous l’avons appris, l’activité turbulente, l’intelligence désordonnée qui avaient rendu son enfance à elle-même si fatigante, ne lui sont point inutiles maintenant. Elle applique ces facultés régularisées, de la façon la plus heureuse et la plus salutaire, à l’éducation des enfants de sa race.
    P. S, Quelques mères apprendront avec plaisir que les recherches provoquées par madame de Thoux, pour découvrir le fils de Cassy, ont eu un résultat favorable. Ce jeune homme, doué d’une nature énergique, était parvenu, quelques années avant sa mère, à s’échapper ; il fut reçu et élevé dans le Nord, par les amis des opprimés, et il est allé rejoindre sa famille en Afrique.

CHAPITRE XLV

Le libérateur.

George Shelby écrivit quelques lignes à sa mère pour lui annoncer son retour. Il n’y parlait point de la mort de son pauvre vieil ami, car le cœur lui défaillait dès qu’il abordait ce triste sujet. Il s’y était repris à plusieurs fois, mais, étouffé par ses sanglots, il déchirait le papier, s’essuyait les yeux, et courait chercher ailleurs un peu de calme.
    Toute la « grande maison » était en rumeur ce jour-là : on attendait massa Georgie. Madame Shelby s’établit au salon, où un pétillant feu de bois dissipait les froides brumes d’un soir d’automne. Le couvert, resplendissant d’argenterie et de cristaux, avait été mis pour le souper sous l’inspection de notre ancienne amie,

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