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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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sur nature, et des phrases entières sont rendues mot pour mot, telles qu’elles ont frappé l’oreille de l’auteur, ou celle d’amis dignes de foi qui les lui ont rapportées.
    La figure et tout le caractère d’Éliza ne sont que l’esquisse d’un portrait réel. L’auteur connaît de nombreux exemples de l’incorruptible fidélité, de la piété tendre et sincère, de l’inflexible loyauté qui caractérisent l’oncle Tom. Parmi les événements du récit, les plus profondément tragiques, ceux qui offrent l’intérêt le plus romanesque, le plus saisissant, ne sont qu’un reflet exact de ce qui s’est passé dans la vie réelle. Entre autres, l’histoire de la mère traversant l’Ohio sur les glaces flottantes est un fait bien connu. La tragique mort de « la vieille Prue » eut lieu à la connaissance personnelle d’un frère de l’auteur, alors principal commis-receveur d’une des grandes maisons de commerce de la Nouvelle-Orléans. C’est lui qui a connu le planteur présenté sous le nom de Legris. En parlant de ce misérable, que dans sa tournée de recettes il venait de visiter, il m’écrivait : « Il m’a fait tâter son poing, tout semblable à un marteau de forge ou à une masse de fer, en se vantant qu’il l’avait endurci à terrasser des nègres . En quittant sa plantation j’ai respiré à pleine poitrine, comme si je venais d’échapper de l’antre d’un ogre. »
    Il n’y a que trop de témoins vivants dans notre pays qui peuvent certifier que le tragique sort de Tom n’est pas une fiction. Les exemples de ce genre ne sont malheureusement point choses rares. Il suffira de rappeler qu’un des principes fondamentaux de la jurisprudence des États du Sud rejette, si un blanc est en cause, tout témoignage d’homme de couleur. L’on comprendra que, dans mainte occasion, la passion du maître peut l’aveugler sur son intérêt d’argent, et que l’esclave peut avoir en lui assez d’énergie virile, assez de fermeté de principes, pour résister jusqu’à la mort. Dans l’état de choses actuel la vie de l’esclave n’a de protection que celle que lui peut donner le caractère individuel du maître. Des faits, trop pénibles pour que l’on veuille s’y arrêter, parviennent accidentellement à la connaissance du public, et les commentaires qui s’ensuivent sont à peine moins révoltants que les événements qui les provoquent. « Ces cas, dit-on, sont rares ; ils n’ont lieu, selon toute probabilité, que de temps à autre : il serait donc injuste d’en rien déduire quant à la pratique générale. » Si les lois de la Nouvelle-Angleterre étaient arrangées de telle sorte qu’un patron pût, de temps à autre , torturer jusqu’à la mort un de ses apprentis, sans qu’il fut possible de traduire le coupable en justice, prendrait-on la chose avec cette étrange tranquillité ? dirait-on : « Ces cas sont rares ; il serait injuste d’en rien déduire quant à la pratique générale ? » Non ; ce déni de justice, inhérent au système de l’esclavage, ne peut subsister que dans les États à esclaves.
    Les incidents qui ont suivi la capture du navire la Perle ont fait connaître partout l’impudeur scandaleuse des ventes publiques de belles mulâtresses et de quarteronnes. Nous donnerons ici un extrait du discours de l’honorable Horace Mann, un des avocats de la défense : « Au nombre des soixante-seize personnes, dit-il, qui tentèrent en 1848 de s’échapper du district de Colombie sur le shooner la Perle, dont les officiers m’ont pris pour défenseur, se trouvaient plusieurs florissantes jeunes filles, pourvues de ces charmes, de ces séduisants attraits que les connaisseurs prisent si haut. Élisabeth Russel, l’une d’elles, tomba dans les serres d’un marchand d’esclaves, et fut destinée aussitôt à être vendue au marché de la Nouvelle-Orléans. Les cœurs de tous ceux qui virent la pauvre jeune fille furent si vivement touchés, qu’on offrit jusqu’à dix-huit cents dollar de rançon. Plusieurs souscrivirent pour tout ce qu’ils possédaient d’argent, à peu de chose près. Le trafiquant fut inexorable ; Élisabeth, envoyée à la Nouvelle-Orléans, fut dérobée, par la miséricorde divine, au sort funeste qui lui était réservé ; elle mourut à mi-chemin. Deux autres quarteronnes, toutes jeunes, nommées Edmundson, faisaient partie de la capture. Une sœur, plus âgée qu’elles, alla se jeter aux

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