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La case de L'oncle Tom

La case de L'oncle Tom

Titel: La case de L'oncle Tom Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Harriet Beecher-Stowe
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pieds du marchand qui les expédiait aussi à la Nouvelle-Orléans, et la supplia, pour l’amour de Dieu, d’épargner ces jeunes victimes. Le misérable eut l’impudence de la plaisanter, en énumérant les beaux habits, les riches toilettes que ses sœurs auraient sous peu. « Oui, dit-elle, cela peut réussir en cette vie, mais que deviendront-elles dans l’autre ! » Les deux jeunes quarteronnes partirent donc pour être vendues au grand marché. Plus tard elles y ont été rachetées à des prix énormes et ramenées dans le Nord. » N’est-il pas évident, après cela, que l’histoire d’Emmeline et de Cassy rentrent dans le cours ordinaire des choses ?
    Par un sentiment de justice, l’auteur tient à déclarer que la loyauté d’âme, la chaleureuse générosité de Saint-Clair ne sont pas des qualités étrangères aux habitants du Sud. Une anecdote viendra à l’appui. Il y a peu d’années qu’un habitant du Sud se trouvait à Cincinnati avec un esclave favori qui le servait depuis l’enfance. Ce dernier profita de l’occasion, s’enfuit, et se réfugia chez un quaker, connu par des services rendus aux noirs en pareille occurrence. Le maître fulmina ; il avait traité son esclave avec une si constante indulgence, lui avait montré une confiance telle, qu’il était convaincu que, pour s’enfuir ainsi, le jeune homme avait dû être influencé. Le gentleman se rendit chez le quaker dans le premier feu d’une indignation, qui ne dura pas néanmoins, car la candeur et la bonne foi étaient grandes chez lui. Un point de la question qu’il n’avait jamais envisagé lui fut mis sous les yeux, et il déclara immédiatement que si l’esclave exprimait en sa présence le désir d’être libre, il promettait de l’affranchir. L’entrevue eut lieu en conséquence, et Nathan fut interrogé par son jeune maître, qui lui demanda si jamais, en quoi que ce fût, il avait eu à se plaindre de la façon dont il était traité ?
    « Non, maître, dit Nathan, vous avez toujours été bon pour moi.
    – Eh bien, pourquoi me veux-tu quitter ?
    – Maître peut mourir. Alors, à qui tomberais-je ? – Non, je préfère avoir ma liberté. »
    Après un moment de réflexion, le maître répliqua : « À ta place, Nathan, je penserais probablement de même ; – tu es libre. »
    Et sans retard il dressa l’acte d’affranchissement, le remit aux mains du quaker, avec une somme d’argent destinée à aider le jeune homme dans sa nouvelle voie, et il y joignit une lettre remplie de sages et affectueux conseils adressés à son ancien esclave. Cette lettre a été quelque temps entre les mains de l’auteur de ce livre.
    Elle espère avoir rendu justice à la noblesse, à la générosité, à l’humanité qui distinguent parfois les habitants du Sud. Mais si de tels exemples empêchent de désespérer de notre race, nous le demandons à tous ceux qui connaissent un peu le monde, des caractères de ce genre ne sont-ils pas toujours, et partout, des exceptions ?
    Durant la plus grande partie de sa vie, l’auteur a évité toute lecture, toute allusion qui eussent trait à la question de l’esclavage. Le sujet lui semblait trop pénible, et elle comptait sur l’accroissement des lumières et de la civilisation pour faire justice de ce reste de barbarie. Mais, depuis l’acte de la législature, en 1850, quand, à son inexprimable surprise et à sa profonde consternation, elle a entendu des chrétiens, des hommes jouissant d’une réputation d’humanité, recommander, comme un devoir de bon citoyen, de rendre à leurs chaînes les malheureux esclaves fugitifs, – quand, de toutes parts, dans les États libres dit Nord, se sont multipliées, entre gens tendres, compatissants, estimables, des discussions sur le devoir du chrétien en pareille circonstance ; – elle s’est dit : Ces hommes, ces chrétiens ne savent pas ce que c’est que l’esclavage ; s’ils s’en doutaient seulement, une telle question ne pourrait être soulevée. C’est alors qu’elle a désiré représenter au vif et au vrai , dans une narration dramatique, l’esclavage tel qu’il est. Elle s’est efforcée de rendre pleine justice au côté le plus favorable ; quant à l’autre ! ah ! qui peindra jamais sous ses véritables couleurs ce qui ne saurait être révélé, ce qui se cacha enfoui dans la vallée obscure, qui, sous l’ombre de la mort, s’étend de l’autre côté !
    À vous, habitants du

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