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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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mais continua à tamponner le visage du mort avec une toaille.
    — Bonjour, Hamell !
    Ce dernier se retourna, repoussa son capuchon et s’appuya contre la table. Son visage chevalin, aux yeux éplorés et à la bouche baveuse, était d’un jaune cadavérique. Sa lèvre supérieure était couverte d’une maigre moustache, mal taillée à un bout. Il regarda le shérif de ses yeux chassieux.
    — Voici Hamell, l’apothicaire du château.
    — Et aussi un ivrogne invétéré, chuchota Ranulf.
    — Je ne suis pas ivre, répliqua Hamell en titubant dans leur direction. J’ai seulement pris un petit cordial. C’est une tâche répugnante.
    Il souffla de puissants effluves de bière au nez de Corbett.
    — Vous êtes venu réclamer le corps ?
    — C’est le clerc principal du roi, expliqua Bullock.
    — Oh, que Dieu nous garde ! bafouilla l’apothicaire. Alors, le roi veut le cadavre, hein ?
    Il repartit en chancelant vers la table, la toaille humide toujours en main.
    — Il est raide mort, celui-là.
    — Qu’est-ce qui a causé la mort ? demanda Corbett en s’approchant de lui.
    — Je ne suis pas mire, bégaya Hamell.
    Il désigna les égratignures violacées sur le ventre, la poitrine et le cou de l’homme : le visage était bleuâtre, les yeux exorbités, la bouche entrouverte et la langue gonflée pendait.
    — Il a absorbé de la belladone, précisa-t-il. J’ai déjà vu des cas semblables – des gens qui en ont bu accidentellement.
    Il fit signe à Corbett de faire le tour de la table.
    — Mais la face et la langue gonflée...
    Il montra la peau décolorée.
    — ... signifient qu’il en a bu une certaine quantité. C’est facile, ajouta-t-il, surtout si on l’a diluée dans du vin fort.
    — Et il n’y a pas d’autres blessures ou marques ? interrogea le magistrat.
    — Quelques écorchures, précisa Hamell.
    — Et l’autre cadavre ? s’enquit Corbett.
    Hamell se retourna et enleva le drap. Corbett tressaillit. Ranulf jura et Maltote alla immédiatement vomir dans un coin. Le corps de Senex était livide comme le ventre d’une morue pas fraîche, mais c’était la tête, séparée du cou sanglant, et mise sous l’un des bras, qui faisait de la scène un spectacle épouvantable.
    — Je ne l’ai pas encore recousue, expliqua Hamell avec entrain. Mais je le fais toujours.
    Bullock, main devant la bouche, se détourna, lui aussi.
    — Et fais-le correctement, cette fois, grogna-t-il. La dernière fois, tu étais tellement ivre que tu l’as recousue devant derrière !
    Corbett examina le cou mutilé incrusté de sang noir et identifia la coupure franche d’une hache bien aiguisée abattue avec force.
    — Recouvrez-le ! ordonna-t-il.
    Hamell s’exécuta.
    — Qu’a-t-on découvert dans sa main ?
    L’apothicaire montra du doigt un des côtés de la table. Corbett, approchant une chandelle, scruta attentivement les cailloux souillés, puis ramassa le bouton de cuivre sur lequel la forme d’un moineau était nettement dessinée.
    — Puis-je le garder ? demanda-t-il.
    Bullock acquiesça. Corbett examina les mains de Senex, les doigts froids et crevassés, les ongles noirs et irréguliers. Il remarqua que la paume de la main droite était beaucoup plus crasseuse que celle de la main gauche et que les genoux, qu’il examina ensuite, étaient, eux aussi, très sales.
    — Il a dû s’accroupir, expliqua-t-il. S’agenouiller sur la terre ou dans la fange. Son assassin se tenait au-dessus de lui. Il a levé la hache et c’est sans doute à ce moment-là que le bouton est tombé. Le pauvre Senex, en tâtonnant, s’en est emparé à l’instant même où l’arme tombait.
    Le magistrat mit le bouton dans son escarcelle.
    — Bon, Dieu sait, Messire, que j’en ai assez vu !
    Ils quittèrent la pièce. Maltote s’était ressaisi, bien que son visage fût pâle comme celui d’un fantôme. Ils retournèrent dans la cour intérieure. Le sergent qui avait accosté Corbett les attendait.
    — Vous avez encore des visiteurs de Sparrow Hall,
    Sir Walter : le vice-régent, maître Tripham, et d’autres sont venus réclamer le corps de Passerel.
    L’homme désigna une charrette près de la porte de l’enceinte.
    — Où sont-ils ?
    — Je les ai installés dans le corps de garde.
    Sir Walter se frotta les yeux.
    — Venez, Sir Hugh.
    Trois personnes les attendaient. Messire Alfred Tripham, le vice-régent, assis sur un banc, ne prit pas la peine de se

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