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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Tripham. Barnett a ses propres démons.
    Tripham ouvrit la porte, fit sortir Appleston et claqua l’huis derrière eux.
    Corbett soupira et embrassa la bibliothèque du regard. Se souvenant des raisons de sa présence, il passa les étagères en revue, à la recherche d’un lexique latin. Il finit par en dénicher un, près de la table du bibliothécaire. Il le sortit, s’installa et trouva ce qu’il cherchait, mais grogna de désappointement. Passera était un des mots latins qui signifiaient « moineau ». Était-ce cela qu’Ascham avait voulu écrire ? Sa mort avait-elle un rapport avec Sparrow Hall ? Ou feu l’intendant avait-il simplement gribouillé un passage en son propre nom ? Corbett se prit le menton dans les mains. Son regard tomba sur la petite boîte de fournitures qu’utilisait le bibliothécaire. Il la tira vers lui et fouilla son maigre contenu : un doux morceau de samit, sans doute utilisé comme chiffon, des plumes d’oie, une corne à encre, une pierre ponce et de petits doigtiers en soie, qu’Ascham devait employer pour tourner les pages. Sur une étagère de pierre, derrière le bureau, le magistrat aperçut un grand registre relié de cuir. Il s’en empara et l’ouvrit : c’était le recueil dans lequel on répertoriait les livres empruntés. Corbett chercha le nom d’Ascham, mais ne vit rien. Feu l’archiviste n’avait sans doute pas eu besoin de sortir les ouvrages de la pièce où il travaillait constamment.
    Il referma le registre, écarta le lexique et quitta le collège.
    L’allée était à présent pleine d’étudiants, suivis de leurs acolytes, qui se pressaient vers les derniers cours de la journée. Corbett regarda à la ronde et aperçut Barnett. Suffisant, à son habitude, le maître, en haut de l’allée, parlait avec animation à ce même mendiant que le magistrat avait déjà rencontré. Corbett recula sous un porche et vit Barnett tendre une pièce au pauvre hère qui sauta carrément de joie. Barnett, se penchant, chuchota quelques mots à l’oreille de l’homme ; ce dernier acquiesça et s’éloigna dans sa caissette à roulettes. Le magistrat attendit que le maître ait traversé l’allée pour s’avancer et lui bloquer le chemin. Barnett fit mine de l’ignorer, mais Corbett ne bougea pas.
    — Vous portez-vous bien, Messire ?
    — Oui, maître clerc.
    — Vous semblez contrarié ?
    — Je n’aime ni que l’on se mêle de mes affaires ni que l’on s’occupe de ce qui ne vous regarde pas.
    — Messire Barnett, dit le magistrat en tendant les mains, je vous ai simplement vu faire une bonne oeuvre, aider les éclopés, nourrir les affamés...
    — Place ! dit sèchement Barnett qui, faisant un écart, ouvrit la porte de Sparrow Hall.
    Corbett le laissa partir et regagna sa chambre dans l’hostellerie. Dès qu’il en eut ouvert la porte, il s’aperçut que quelqu’un y avait pénétré, mais, en examinant les lieux de plus près, il constata que rien ne lui manquait. Il s’assit à la table. Il avait faim, cependant il décida d’attendre le soir pour souper. Il savait que Ranulf et Maltote rentreraient bientôt. Prenant plume et corne à encre, il rédigea une courte missive à l’adresse de Maeve. Il lui narra son arrivée à Oxford, le plaisir qu’il avait eu à retourner sur les lieux où, jeune homme, il avait été étudiant, et à quel point la ville, comme l’université, avait peu changé. Sa plume courait sur le parchemin, inventant les mensonges qu’il avait l’habitude de raconter quand il était en danger. À la fin, il écrivit un court message pour Aliénor en grosses lettres rondes. Il reposa la plume et ferma les yeux. À Leighton, Maeve devait être dans les cuisines à diriger les servantes qui préparaient le souper, ou peut-être dans l’office à faire ses comptes ou s’entretenir avec les baillis. Et Aliénor ? Elle venait de se réveiller de sa sieste. Corbett entendit du bruit dans le couloir. Il rouvrit les yeux, plia rapidement sa lettre et commença à y apposer son sceau. On frappa et ses serviteurs entrèrent.
    — Je croyais que vous deviez nous rejoindre ? s’étonna Maltote en s’asseyant sur le lit.
    — J’avais dit peut-être. Je n’ai pas encore grand-faim.
    — Alors nous souperons avant de partir.
    — De partir ?
    — Ce soir, expliqua Ranulf, Maltote et moi soupçonnons que notre bel ami David Ap Thomas et ses compagnons sortiront de la ville à la nuit

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