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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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pour allumer une torche et regarder autour de lui. À gauche, le mur était constitué de briques solides, mais, à droite, il était percé de petites cavernes ou chambres. Quelques-unes étaient vides, d’autres pleines de bric-à-brac, de tables et de bancs cassés. Il tourna et toussa : l’air lourd sentait le renfermé. Il embrasa d’autres torches et s’émerveilla silencieusement de ce monde souterrain tentaculaire.
    — Ça doit faire toute la longueur de l’allée, murmura-t-il.
    Il pénétrait parfois dans l’une des chambres ou s’agenouillait pour regarder dans les cavernes. Il se félicitait d’avoir allumé les torches : elles lui indiqueraient le chemin du retour. Il avait dû marcher un certain temps quand il fit demi-tour en suivant la lumière. Il avisa un autre couloir étroit. Il le suivit, mais le bout en était obturé. Il se souvint des mendiants : il comprit qu’ils avaient été tués là. Il sentait un silence sinistre, une atmosphère diabolique. Il entendit un bruit plus loin dans le couloir et s’accroupit pour examiner soigneusement les briques et le sol. Il ne découvrit que de petites flaques d’eau. Il plongea avec précaution la main dans l’une d’entre elles et frotta quelques petits graviers entre ses doigts. Il leva sa torche et scruta le plafond voûté, mais il ne découvrit nulle trace de fuite ou de suintement d’eau. Il ferma les yeux et sourit. Il avait découvert l’assassin !
    Il retourna sur ses pas en suivant la lueur des torches qui faisait danser les ombres. Il aspirait à sortir et avait l’impression que le couloir se refermait sur lui. Son coeur battit plus vite et sa bouche se dessécha. Il tourna au coin et s’arrêta. Le couloir était plongé dans les ténèbres. Quelqu’un avait éteint les torches. Corbett entendit un cliquetis et recula à l’instant même où un carreau d’arbalète sifflait dans l’air et s’écrasait bruyamment dans le mur de brique. Le magistrat s’enfuit en courant.
    Il évita le couloir étroit et le cul-de-sac. Il s’arrêta, tira son poignard et s’accroupit pour reprendre son souffle. En regardant derrière lui, il aperçut une silhouette qui se découpait dans la lumière. Il humecta ses lèvres sèches. Son assaillant ne pouvait pas voir très clairement ce qu’il faisait et un second carreau, tiré au jugé, siffla dans les ténèbres. Corbett se redressa et fonça avant que son adversaire n’ait le temps d’insérer un autre carreau et de tendre le cric. L’homme le vit arriver. Dans la lumière tremblotante, le magistrat aperçut ses doigts qui tiraient sur la corde, mais il se jeta sur lui et les deux hommes roulèrent sur le sol, en se donnant des coups de pied et en se frappant mutuellement. Corbett saisit la petite arbalète et l’envoya s’écraser sur le mur. Son attaquant se libéra. Corbett tenta de se lever, mais l’homme avait dégainé son épée qu’il pointait sous son menton. La silhouette, à demi penchée, repoussa son capuchon.
    Messire Richard Norreys.
    Corbett s’adossa au mur. Sa main vola vers le poignard qu’il portait à son ceinturon, mais la gaine était vide.
    Norreys s’accroupit et poussa le bout de son épée dans la partie tendre de la gorge du magistrat. Corbett tressaillit.
    — Ne résistez pas.
    Norreys essuya, d’une main, la sueur qui coulait sur son visage ; mais l’autre, qui tenait l’épée, ne tremblait pas.
    — Voyons, voyons, voyons ! dit-il d’un ton rêveur.
    Il se rapprocha dans la flaque de lumière ; il avait un regard doux et songeur. Corbett lutta pour maîtriser sa peur. Il décida de ne pas se débattre : Norreys était fou à lier. S’il luttait ou résistait, il lui plongerait son arme dans la gorge, puis s’assiérait pour le regarder mourir.
    — Pourquoi ?
    Le magistrat tenta d’écarter la tête. Il ne cessait de jeter des coups d’oeil dans le couloir derrière Norreys. « Où, pour l’amour de Dieu, se demandait-il, est passé Ranulf ? »
    — Pourquoi quoi ? répondit Norreys.
    — Pourquoi ces meurtres ?
    — C’est un jeu, vous comprenez. Vous étiez au pays de Galles, Sir Hugh, vous savez donc ce qu’est la vie. J’étais un éclaireur, un espion. Je partais avec les autres, la nuit. Dans ces vallées remplies de brume. Rien...
    La voix de Norreys se fit murmure.
    — Rien ne bougeait, on n’entendait que le chuchotement des arbres et le hululement d’une chouette. Mais ils étaient toujours

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