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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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Hugh. Vous en buvez, vous savourez et goûtez la chaleur qui descend dans votre ventre. Les jours passaient et j’avais besoin de sentir à nouveau cette chaleur. Et qui s’en préoccupait ? La ville est pleine de mendiants – des hommes sans passé ni futur : les épaves de ce bas monde.
    — Ils avaient une âme, rétorqua Corbett en souhaitant que Norreys n’appuie pas si fort sur son épée. C’était des hommes et, surtout, ils étaient tous innocents : leur sang crie vengeance à Dieu.
    Norreys s’agita et Corbett comprit qu’il avait commis une erreur.
    — Dieu, Sir Hugh ? Mon Dieu est mort au pays de Galles. Quelle vengeance ? Qu’allez-vous faire, Sir Hugh ? Crier ? Demander grâce ?
    — On s’inquiétera de mon absence.
    — Oh, naturellement ! J’emporterai votre corps. Je vous promets que je me comporterai différemment. Il y a des marais au fond des bois. Les feux de l’enfer auront le temps de se refroidir avant que l’on découvre votre cadavre. J’ai déjà pensé à tout cela. On accusera le Gardien de votre mort. Les soldats du roi viendront à Oxford et ces pompeux bâtards arrogants, de l’autre côté de l’allée, en porteront la responsabilité. Sparrow Hall sera fermé, mais l’hostellerie continuera.
    Il vit le regard de Corbett se détourner.
    — Oh, qu’attendez-vous ? Votre ami au pied léger ? J’ai fermé à clé la porte de la cave. Vous êtes seul, Sir Hugh.
    Il inclina la tête.
    — Mais qu’est-ce qui vous a poussé à me suspecter ?
    — Vos mains sont-elles tachées du sang de mon serviteur, celui qui est mort ?
    Norreys nia, d’un signe de tête.
    — Il a dit qu’il s’était cogné le tibia contre un seau, reprit le magistrat tout en apercevant une ombre avancer lentement dans le couloir. Je me suis demandé pourquoi le maître de l’hostellerie, un endroit qui n’était pas réputé pour sa propreté, lavait le sol du cellier. Vous enleviez les taches de sang, n’est-ce pas ? Puis j’ai commencé à me dire que les cadavres ne portaient nulle trace de poursuite en forêt, que les mendiants pouvaient venir ici chercher des aumônes, du pain et de l’eau, que les caves étaient profondes ; et je me suis souvenu de votre rôle d’éclaireur au pays de Galles. Bien entendu, en tant qu’intendant, vous aviez toute liberté d’aller acheter des provisions, avec votre charrette, dans les villages des environs. Personne ne vous soupçonnerait, personne ne vous arrêterait
    — Norreys le désigna du doigt.
    — Vous êtes un bon chien de chasse !
    — Vous sortiez les corps et les laissiez, la tête pendant aux branches. Personne ne remarquerait les taches noires dans un tonneau construit pour contenir du vin et dont le couvercle était solidement cloué. Pendant que moi, le limier du roi, j’étais ici, vous avez arrêté votre boucherie. Vous saviez que j’étais curieux et vous avez donc nettoyé les endroits où vous aviez tué et Maltote s’est cogné le tibia contre un seau.
    — Autre chose ?
    — Vous avez perdu un bouton...
    — Ah ! je me demandais...
    — Et il y a de petits graviers ici. J’en ai trouvé trace dans les habits des mendiants.
    — Je pensais bien que vous aviez trouvé quelque chose, railla Norreys. Je vous ai suivi...
    — Je vais vous faire une offre, l’interrompit Corbett, car Ranulf était encore assez loin.
    Norreys écarquilla les yeux.
    — Dans le couloir derrière vous, reprit le magistrat, il y a mon serviteur, Ranulf-atte-Newgate. Avant de devenir clerc, c’était un rôdeur de nuit. Aucune serrure ne lui résiste et il se déplace comme une ombre.
    Norreys hocha la tête, mais son ricanement s’évanouit en entendant le cliquetis d’une arbalète derrière lui.
    — Écartez votre épée, insista Corbett doucement, et passez en justice devant le tribunal du roi.
    — Je pourrais vous tuer, sourit Norreys, mais son regard vacilla.
    Lentement, Corbett leva la main et serra la lame de l’épée ; il se détendit – elle n’était pas tranchante, juste pointue.
    — Vous pouvez accepter mon offre, remarqua-t-il.
    Norreys, cependant, était plus inquiet de savoir Ranulf dans son dos.
    — Ou Ranulf peut vous tuer !
    Soudain, Corbett repoussa l’épée et roula en avant. Norreys s’était relevé. Ranulf surgit dans la lumière. Corbett entendit le sifflement d’un carreau d’arbalète. Norreys tituba et lâcha son arme en agrippant le carreau fiché dans sa

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