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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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plus jamais le même. Il pensa au corps de son jeune ami et à la réflexion de Tripham sur la blessure de sa cheville. Quand, dans la cour, son regard tomba sur une grande charrette, la peur lui serra le ventre. Il poussa un cri d’exaspération et frappa du poing le volet ouvert. Il se précipita vers la porte et l’ouvrit à toute volée.
    — Ranulf ! hurla-t-il.
    Ses mots résonnèrent comme le glas dans le couloir vide. C’était le début de l’après-midi : les étudiants, déjà calmés par l’arrestation d’Ap Thomas, s’étaient à présent dispersés dans les salles de cours. Le malaise de Corbett s’accrut. Il se sentait seul et soudain vulnérable. La galerie n’avait pas de fenêtre, sauf une archère, haut placée, à chaque extrémité ; la lumière était donc faible. Corbett recula doucement jusqu’au seuil de sa chambre. Y avait-il quelqu’un ici ? Il était certain de ne pas être seul. Il tira son poignard et pivota d’un coup en entendant un léger bruit de pas dans son dos. Un rat ? Ou quelqu’un qui se tapissait dans les ténèbres ?
    — Ranulf ! Ranulf ! cria-t-il.
    Il soupira en entendant un martèlement pesant dans l’escalier.
    — Fais attention ! prévint-il.
    Ranulf arriva en courant dans la galerie, poignard dégainé.
    — Que se passe-t-il, Messire ?
    Corbett jeta un coup d’oeil par-dessus son épaule.
    — Je ne sais pas, chuchota-t-il, mais nous ne sommes pas seuls, Ranulf. Non, non !
    Il arrêta le bras de son serviteur.
    — Nous ne nous mettrons pas en chasse. Du moins pas céans !
    Il tira presque le jeune homme dans la chambre.
    — Boucle ton ceinturon, ordonna-t-il, en s’exécutant pour sa part. Prends une arbalète et un carquois.
    — Où allons-nous ? Qu’allons-nous faire ?
    — As-tu remarqué, répondit Corbett, que depuis notre arrivée à Oxford, on n’a plus retrouvé de cadavres décapités dans des sentiers déserts ? Je sais où ces malheureux vagabonds ont été tués.
    Il désigna le plancher du doigt.
    — Ici ? s’exclama Ranulf.
    — Oui, ici, dans l’hostellerie. Dans les celliers, en bas ! Souviens-toi, Ranulf, ces bâtiments appartenaient autrefois à un marchand de vins. As-tu déjà visité les maisons de ces négociants, à Londres ?
    — Il y a d’immenses caves et de longues galeries, l’interrompit Ranulf. À Cheapside, quelques-unes pourraient abriter un petit village.
    — Et il y a la légende, ajouta le magistrat, de la femme qui se cachait, avec son enfant, dans les sous-sols quand Braose fonda le collège. Je parie que notre noble fondateur dut les débusquer.
    Ranulf le regarda avec inquiétude.
    — Je vais vous accompagner.
    — Non, répondit Corbett. Mais tu surveilleras la porte de la cave. Si quelqu’un m’espionne, suis-le. Non, non !
    Corbett eut un geste de dénégation.
    — Maltote n’est pas mort en vain, Ranulf.
    Il examina la pièce.
    — Un jour, un vieux prêtre m’a raconté que, du moins pendant quelque temps, les morts s’attardent près de vous.
    Il sourit.
    — Je mettais mes découvertes sur le compte de l’intuition ou de la logique, mais, dans ce cas, je remercie Maltote. Compte jusqu’à cent, ordonna-t-il, puis suis-moi !
    Corbett descendit l’escalier. Au rez-de-chaussée il se rendit au bureau où Norreys faisait ses comptes. L’homme était en train d’écrire dans un registre et le magistrat comprit que, s’il y avait eu quelqu’un dans la galerie, ce n’était pas lui.
    — Sir Hugh, puis-je vous aider ?
    Norreys se leva en essuyant ses doigts tachés d’encre.
    — Oui, j’aimerais visiter les caves, Messire Norreys.
    L’intendant fit une grimace.
    — Qu’espérez-vous y trouver ? Le Gardien ?
    — Peut-être.
    — Il n’y a rien d’intéressant là-dedans : simplement des tonneaux et des provisions, mais...
    Norreys sortit une chandelle de suif trapue d’une boîte et, faisant tinter les clés suspendues à sa ceinture, conduisit le magistrat le long du couloir. Il s’arrêta pour allumer la chandelle, puis déverrouilla la porte de la cave.
    — J’irai tout seul, annonça Corbett.
    Il descendit l’escalier et pénétra dans le sous-sol sombre, froid et humide.
    — Il y a des porte-torches sur les murs ! lui cria Norreys.
    Arrivé en bas, Corbett enflamma une torche pendant que Norreys claquait la porte derrière lui. Corbett avança précautionneusement dans les ténèbres. De temps à autre, il s’arrêtait

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