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La chasse infernale

La chasse infernale

Titel: La chasse infernale Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Paul C. Doherty
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un homme qui connaît la vie, reprit le magistrat tout en souhaitant avoir mieux tenu sa langue, et pourtant vous nourrissez les vagabonds et êtes bien connu de frère Angelo à l’hôpital St Osyth. Pourquoi quelqu’un comme vous se soucierait-il des déshérités de ce monde ?
    Barnett baissa les yeux.
    — Ce que Messire Barnett donne aux pauvres, murmura Tripham, ne concerne sûrement que lui seul.
    — Je suis fatigué, répondit Barnett.
    Il balaya du regard la bibliothèque.
    — Je suis fatigué de tout ceci. Je suis fatigué du Gardien. Je suis fatigué d’assister à l’enterrement d’hommes comme Ascham et Passerel, de faire cours à des étudiants qui ne comprennent ni n’apprécient ce qu’on leur dit.
    Il regarda Corbett.
    — Je suis heureux qu’Ap Thomas ait été arrêté, continua-t-il, ignorant les mouvements de surprise de ses collègues. C’était un impudent fainéant. Je n’ai pas besoin de répondre à votre question, Messire, mais je vais le faire.
    Il se leva en repoussant la main de Churchley qui voulait le retenir. Il déboutonna sa longue toge, puis tira sur les lacets de sa chemise.
    — J’ai, toute ma vie, avidement étudié. J’aime le goût du vin, la sombre passion dans un gobelet de clairet et les jeunes filles à la gorge opulente et à la taille fine.
    Il continua à délacer sa chemise.
    — Je suis un homme riche, Corbett, fils unique et adoré de mon père. Avez-vous déjà entendu cette phrase des Évangiles : « Servez-vous de l’argent, tout empoisonné qu’il soit, pour aider les pauvres afin que, quand vous mourrez, ils vous accueillent dans l’éternité » ?
    Barnett ouvrit d’un coup sa chemise et montra à Corbett la haire qu’il portait dessous. Puis il se rassit sur un tabouret, son arrogant visage à présent abattu.
    — Quand je mourrai, murmura-t-il, je ne veux pas aller en enfer. J’ai vécu en enfer toute ma vie, Corbett. Je veux aller au paradis, alors... je donne de l’argent aux pauvres, j’aide les mendiants, je porte cette haire en réparation de mes nombreux péchés.
    Le magistrat se pencha et lui pressa la main.
    — Je suis navré, chuchota-t-il. Messire Tripham, je vous ai dit ce que je savais : les soldats du château garderont chaque entrée de Sparrow Hall jusqu’à ce que cette histoire soit finie.
    Il se leva.
    — À présent, j’aimerais rendre un dernier hommage à mon ami.
    Tripham le conduisit hors de la salle jusqu’au dépositaire.
    — Nous avons fait ce que nous pouvions, dit-il en ouvrant la porte. Nous avons lavé le corps.
    Corbett, suivi de Ranulf, s’approcha du lit et baissa les yeux.
    — On dirait qu’il dort, chuchota Ranulf en fixant le visage enfantin pâle comme l’ivoire.
    — Nous avons pansé la blessure, ajouta Tripham debout derrière eux. Sir Hugh, étiez-vous au courant de la terrible ecchymose, sur sa cheville ?
    — Oui, oui, répondit Corbett, l’esprit absent. Messire Tripham, laissez-nous un moment.
    Le vice-régent ferma la porte. Corbett, agenouillé près du lit, pleura tout en priant en silence.

 
    CHAPITRE XI
    Corbett et Ranulf, en regagnant leurs chambres, croisèrent Norreys dans l’escalier. Il leur proposa des rafraîchissements qu’ils refusèrent. Ranulf annonça qu’il avait envie de prendre l’air et le magistrat alla s’asseoir dans sa chambre où, profondément ému par la mort de Maltote, il tenta de se changer les idées : il prit les proclamations que Simon lui avait données à Leighton et les passa en revue. Elles étaient toutes similaires avec un dessin de cloche, en haut, transpercé par un clou, le tracé large et savant de la plume et les phrases haineuses à l’encontre du roi. En bas, se trouvait la même phrase : « Fait de notre main à Sparrow Hall, le Gardien. »
    Corbett les mit de côté. Il s’essuya les yeux, prit la lettre de Maeve dans sa sacoche et en relut attentivement chaque mot. Une phrase arrêta son attention. Maeve déplorait qu’oncle Morgan troublât Aliénor avec des histoires de cadavres décapités et de têtes suspendues aux branches.
    — C’est ça ! souffla le magistrat.
    Il reposa la lettre et se souvint des vêtements qu’il avait examinés au château : ni herbe, ni terre, ni une feuille, ni un bout d’écorce.
    — S’ils n’ont pas été tués là-bas...
    Il se leva et marcha vers la fenêtre. Maltote lui manquait plus qu’il ne voulait le reconnaître et il savait que Ranulf ne serait

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