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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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qu’elle l’aimait !…
    Chaque fois, ils s’étaient promis de ne pas recommencer, et de ne s’accorder que les joies sages de l’amitié afin qu’en se croisant leurs regards restent clairs ! Sans s’inquiéter de ce qu’il en serait en réalité si leurs chemins se rencontraient à nouveau ! Oh, certes, ils étaient sincères à ce moment-là… une fois apaisée la faim qu’ils avaient l’un de l’autre !
    D’une voix qui lui parut curieusement impersonnelle, il demanda :
    — Comment se portent votre femme et la baronne ?
    — Bien, je pense ! Du moins en ce qui concerne Cynthia qui est allée faire je ne sais quoi à San Francisco. Pour Pauline, je suis affirmatif : elle est venue avec moi et doit faire le tour des couturiers ! Et sera ravie de vous revoir !
    Et lui donc ! Il y avait bien, tout au fond de lui-même, son ange gardien – un peu enroué à force de s’être trop souvent égosillé dans ce désert ! – qui lui soufflait que la seule solution intelligente à ce dilemme serait de « secouer les mains » de son Texan, de filer embrasser Tante Amélie et Plan-Crépin, et de prendre dare-dare le premier train pour Venise, mais comme il ne l’écoutait jamais, ce brave type si mal partagé par le sort, il savait pertinemment qu’il n’en ferait rien ! Et puis il y avait Wishbone qui n’abandonnait pas la partie.
    — Vous n’allez pas avoir la cruelty… euh… cruauté de me laisser tomber ? gémit-il avec un regard de cocker inquiet. Qu’est-ce que je deviendrais sans vous ?
    — Et moi ? Où pensez-vous que je vais pouvoir orienter mes recherches ? Il faudrait savoir d’abord à qui Van Tilden a acheté ces bijoux et je verrais volontiers un receleur difficile à faire parler – et ils le sont tous, en particulier à ce niveau-là ! À quel endroit ? La femme de chambre de la baronne von Etzenberg pourrait me donner un signalement, mais je vous avoue qu’une traversée de l’Atlantique en ce moment ne me tente guère !
    — Helen ? intervint Belmont. Mais elle est au Ritz ! C’est moins loin et vous la verrez quand vous voudrez !
    Rien à faire, décidément ! Aldo était battu et le savait. Et le plus dramatique était qu’il n’en était pas mécontent ! Dégoûté, l’ange gardien retourna se coucher en le traitant d’hypocrite ! Quant à l’intéressé, il rendit les armes…
    — Entendu ! soupira-t-il. Je vais essayer… faire mon possible, mais ne vous attendez pas que j’y consacre des années.
    — Je suis persuadé que vous réussirez ! exulta Cornélius. Vous avez carte blanche… Je paierai ce qu’il faudra !
    — Je n’en doute pas, mais sachez auparavant que je ne vois vraiment pas par quel bout attraper cette affaire. Van Tilden est mort et j’ignore qui pourrait me dire qui lui a vendu les joyaux de la Reine !
    Tout en parlant, son regard accrocha la tête blonde de Michel Berthier occupé à prendre des notes. Celui-là pourrait peut-être l’aider ? Il avait rencontré le milliardaire et il était possible qu’il puisse lui fournir un indice. Avec lui, aucun risque d’embrouille ! C’était un garçon sérieux bien que non dépourvu d’humour et il connaissait son métier. Il était aussi plus que probable que le lièvre soulevé par l’intervention de Langlois, de l’huissier et de Belmont présentât pour lui un vif intérêt.
    À cet instant, Berthier releva la tête et leurs regards se croisèrent. Un bref échange de signes conforta l’impression d’Aldo : on se verrait après la séance.
    La vente achevée et les achats réglés, on trouva le journaliste qui faisait les cent pas dans la rue. Flanqué de ses deux Américains, Aldo le rejoignit.
    — Si vous n’avez rien d’autre en perspective, lui proposa-t-il, allons prendre un verre ! Il faut qu’on parle !
    — Vous, fit-il en riant, j’ai dans l’idée que vous aimeriez en savoir plus sur les bijoux mis sous séquestre ! Moi aussi entre parenthèses, mais si vous le permettez, remettons le verre à demain. Il faut que je rentre à Versailles chercher Caroline : nous allons à l’Opéra ! C’est notre anniversaire de mariage.
    — Bravo ! Demain alors ? Venez vers 5 ou 6 heures chez ma tante de Sommières ! Vous connaissez l’adresse ?
    — Aucune chance que je l’oublie. À demain…
     
    Un moment plus tard, un taxi emportait Morosini et Wishbone vers la rue Alfred-de-Vigny. Le premier avait refusé l’invitation à dîner de John-Augustus sous le prétexte qu’il

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