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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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très consolant pour le petit peuple ! On se sent moins seul ! Et puis, quand vous êtes dans les parages, on est sûr de ne pas s’ennuyer !
    Cette fois, Aldo ne put s’empêcher de faire chorus. Décidément, il aurait tout vu dans sa vie ! Il se tint coi cependant, tandis que Dumoulin entendait les rapports des deux inspecteurs qui avaient interrogé les clients présents dans le hall. Cela avait été vite expédié : personne n’avait rien vu, parce que personne n’avait remarqué Helen dans le va-et-vient incessant du hall d’un palace. Seule l’attention d’une vieille dame, assise dans un fauteuil, attendant une amie, avait été vaguement attirée par une légère bousculade : quelqu’un avait trébuché au pied de l’escalier – il s’agissait d’un homme ! – mais il s’était relevé en marmonnant une excuse pour se diriger vers la longue galerie reliant la place Vendôme à la rue Cambon. Elle n’avait même pas remarqué qu’il y avait quelqu’un par terre…
    — C’est incroyable ! s’écria John-Augustus. Elle aurait dû porter des lunettes. Même si elle est myope : de loin une forme humaine étendue et un couteau fiché entre les omoplates, ça devrait tout de même éveiller l’intérêt !
    — Pas toujours à première vue ! fit Dumoulin. L’endroit est un peu sombre et quand l’attention est ailleurs…
    — En tout cas, il manque quelque chose, constata Morosini en regardant un agent ramasser les petits paquets éparpillés.
    — Quoi donc ?
    — Un journal ! Lorsque je l’ai rencontrée dans la rue de la Paix, elle venait d’acquérir un journal qu’elle avait glissé sous son bras et, en voulant y jeter un coup d’œil, elle avait laissé tomber ses achats.
    — C’était quel journal ? demanda le commissaire.
    — Ma foi, je n’en sais rien. Il était plié et, après l’avoir ramassé, je le lui ai remis sous le bras sans chercher à en savoir davantage !
    — Ça, c’est bizarre ! remarqua Belmont. Helen n’était pas une dévoreuse de journaux. De livres, oui !
    — Tout ce que je peux dire est que ce n’était pas un magazine mais un quotidien !
    — Qui ne doit pas avoir une extrême importance.
    L’ambulance arrivait. Belmont intervint alors :
    — Vous l’emmenez où ?
    — Hôtel-Dieu. C’est la règle…
    — Pourquoi ? L’hôpital américain n’existe plus ?
    — Si, Monsieur. Mais il se trouve à Neuilly et c’est un établissement de luxe !
    — Alors c’est là qu’elle va ! Nous autres les Belmont avons toujours voulu le meilleur pour nos serviteurs !
    Dumoulin fronça le sourcil et renifla :
    — Vous croyez que c’est le moment de penser au luxe quand on n’est même pas sûr qu’elle arrivera vivante ? À l’Hôtel-Dieu ! ajouta-t-il à l’intention des brancardiers. Et pas question de poser un lapin au commissaire principal Langlois qui s’y rend en ce moment…
    Ce qui fit sourire Morosini. Apparemment, il n’était pas tout seul à essuyer les mauvaises humeurs du grand chef !
    — Allez avec elle dans l’ambulance, conseilla-t-il à Belmont. Je vous rejoins le temps de téléphoner chez moi qu’on ne m’attende pas et de récupérer ma voiture rue de la Paix…
     
    — Et voilà ! conclut Marie-Angéline en dépliant sa serviette après que Cyprien eut rendu compte de l’appel téléphonique d’Aldo. Les ennuis commencent ! Mais ça, je l’aurais juré. Dès l’instant où les Belmont s’inscrivent dans le paysage, on peut s’attendre à tout !
    — Ah non, vous n’allez pas recommencer ! Vous êtes de parti pris, donc de mauvaise foi ! Les Belmont sont les meilleurs amis que nos garçons aient en Amérique ! Je ne connais pas le frère mais si je m’en réfère à la sœur…
    — C’est une femme charmante, je sais ! Nous l’avons déjà dit !
    — Je persiste et signe ! Mettez-vous dans le crâne que vous les verrez d’ici peu à cette table ! J’ai une folle envie de connaître le marsouin de New Port ! En outre ce qui leur arrive n’est vraiment pas leur faute !
    — Je n’en disconviens pas, mais je préférerais qu’Aldo soit reparti pour Venise ! Le voir couver des yeux l’admirable Pauline me donne la nausée !
    — Prenez de la mélisse et du laudanum ! Et, quand ils viendront, allez donc dîner au Royal Monceau, par exemple ! Cela nous évitera vos remarques acerbes ! Savez-vous ce que vous allez réussir avec votre mauvais vouloir ?
    — Je ne vois pas…
    — Je vais vous l’apprendre !

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