Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
instant, il resta là, contemplant avec stupeur le long paquet de couvertures d’où émergeait une tête enveloppée d’un bandage fort soigneusement exécuté et posée sur un coussin. Une tête qui parlait faiblement :
    — Monsieur Adalbert ? Mais… pourquoi ?… Où est-ce que… je suis ?
    — Ne posez pas de questions… Vous êtes blessé, on dirait ?… Que ressentez-vous ?
    — J’ai… mal partout…
    Aldo, qui avait garé sa voiture n’importe comment, surgissait derrière le professeur qui se penchait sur le journaliste, lui tâtait le pouls et lui demandait comment il se sentait.
    — Fatigué… Tellement fatigué !… Et je n’ai pas compris… ce qui m’est arrivé… Tous ces gens ! Les uns voulaient me tuer et… les autres… Ils se sont battus, il me semble…
    — Du calme ! Taisez-vous ! Vous vous fatiguez trop ! La police va arriver avec une ambulance pour vous conduire à l’hôpital ! Les questions viendront plus tard, mais elles risquent de faire monter la fièvre. On vous aidera autant qu’on pourra…
    — Qui êtes-vous ?
    — Ce n’est pas le moment des présentations ! Vous connaissez ces deux-là, je crois ? C’est votre épouse qui les a envoyés à votre recherche.
    — Caroline ! Elle doit être…
    — Folle d’inquiétude, compléta Morosini, mais on va la rassurer dès qu’on sera rentrés en ville. Tenez-vous tranquille et économisez vos forces le plus que vous pourrez !…
    Deux voitures en effet débouchaient en trombe dans la clairière. En trombe mais en silence, ce qui était rare chez l’une et plus encore chez l’autre.
    — Comment se fait-il que vous soyez déjà là ? brama Savarin à l’intention du professeur.
    — Parce que j’ai reçu un coup de téléphone anonyme m’annonçant où l’on pourrait trouver ce malheureux garçon. Et c’est moi qui vous ai appelé. Bonjour, commissaire !
    Celui-ci n’eut pas le temps de répondre, car Savarin poursuivait sa philippique :
    — Et ces deux-là ? La raison de leur présence ?
    — C’est toujours moi ! Vous ne croyez pas qu’ils sont intéressés au premier chef puisqu’il s’agit d’un de leurs amis ?
    — Admettons, mais c’est tout de même bizarre…
    — Commissaire ! coupa Combeau-Roquelaure, agacé, dites à votre molosse de reporter sa crise de nerfs à une date ultérieure ! Cet homme doit être hospitalisé et en priorité radiographié d’urgence ! Ceux qui l’ont recueilli ont fait de leur mieux mais, outre la tête, il est blessé en plusieurs endroits !…
    Sans s’occuper d’eux d’ailleurs, les infirmiers emportaient le blessé vers l’ambulance dans laquelle ils l’installèrent, puis démarrèrent après avoir déclenché leur sirène. Desjardins cependant poursuivait :
    — Savarin ! Vous et vos hommes allez me passer cette clairière au peigne fin pour en apprendre le plus possible sur celui ou ceux qui l’ont amené ici ; moi, je vais suivre l’ambulance avec ces messieurs et je vous communiquerai ce que j’aurai appris ! Exécution !
    Si obstiné qu’il soit, l’inspecteur savait qu’il était préférable de ne pas le contrarier quand il employait un certain ton. Il s’abstint donc de tout commentaire et se mit au travail après avoir distribué leurs objectifs aux deux autres. Pendant ce temps, Desjardins et le professeur prenaient place à l’arrière de la Talbot à laquelle Aldo avait fait faire demi-tour.
    — À présent, émit le policier en se carrant au fond des coussins, dites-m’en un peu plus, Monsieur le professeur. Qui sont ces gens qui vous ont alerté ?
    — Je n’en sais pas davantage que tout à l’heure : une voix de femme que je ne connais pas m’a appelé chez moi vers 8 heures pour me dire où je pourrais trouver Michel Berthier, précisant que chez elle on avait fait le maximum pour le tirer d’affaire mais que ses blessures nécessitaient des soins hospitaliers. Sans cela, on ne se serait jamais risqué à prévenir une police qui s’obstinait à voir en lui un coupable alors qu’il était une victime autant que le pauvre Dumaine.
    — C’était pourtant la meilleure preuve de son innocence, il me semble ?
    — Pas pour cette femme ; il fallait d’abord, et à tout prix, que ceux qui l’avaient attaqué et le croyaient mort continuent à couver cette idée réconfortante !
    — Et le danger eût été moins grand en laissant passer le temps ?
    — Oui, parce que cela laissait dans l’obscurité ceux qui l’avaient

Weitere Kostenlose Bücher