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La Chimère d'or des Borgia

La Chimère d'or des Borgia

Titel: La Chimère d'or des Borgia Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Catannei est ce que nous pensons, il est probable qu’il n’a pas dû avoir les même scrupules. Conclusion : nous perdons notre temps… à moins que tu ne tiennes essentiellement à risquer ta peau – et la mienne ! – pour faire plaisir à ton cow-boy barbu ?
    — Non. On n’est pas là pour ça, mais pour essayer de retrouver Berthier. Or, s’il n’est pas mort, il doit être coincé dans ce foutu château. Et nous, on se retrouve à notre point de départ !
    — Tu as raison ! Direction l’auberge et sa vieille poire !
    Maître François n’ayant plus grand-chose à faire ce soir-là se contentait d’attendre le retour de ses clients pour fermer les volets, et ne vit aucun inconvénient à les accompagner dans leurs ultimes libations de la journée. On parla d’abord de tout et de rien. Par exemple, du professeur auquel il portait un respect curieusement mâtiné d’une sorte de crainte. Ainsi il avait été très content de le voir à l’une de ses tables, car il le considérait comme le témoin d’un passé prestigieux et un homme de grand savoir.
    — Vous avez de la chance d’être de ses amis parce que personne ne connaît Chinon et sa région aussi bien que lui. Il en sait même tous les secrets !
    — Il y en a tant que ça ? demanda Adalbert avec bonne humeur.
    — Oh, oui ! soupira l’aubergiste en levant les yeux au plafond comme s’il s’attendait à en voir descendre quelque apparition céleste. En plus il a les « pouvoirs »…
    — Les pouvoirs ? Les pouvoirs de quoi ?
    — Je ne saurais pas vous expliquer. Les pouvoirs, quoi ! Il sait toujours tout ce qu’il veut savoir…
    — Ça ne se dirait pas ! ronchonna Morosini que ce genre de discours avait tendance à agacer. Mais, à propos de savoir, vous nous avez bien dit que vous étiez conseiller municipal ?
    — Bien sûr que je le suis !
    — Alors racontez-nous comment vous en êtes venus à louer le château, avec tout ce qu’il y a dedans, à cet étranger ? Je ne suis pas certain que ce genre d’arrangement ait fait partie des clauses testamentaires de M. Van Tilden.
    — Sans doute qu’il n’y avait pas pensé. Le château revient très cher à entretenir, vous savez, et il nécessite beaucoup de personnel. Ce M. Catannei, qui d’ailleurs est malade, offrait un gros prix et amenait le monde qu’il fallait. En outre, il a dit qu’aux temps jadis un de ses ancêtres y avait séjourné un moment et même y avait été heureux. On n’avait donc aucune raison de refuser… Qu’est-ce que vous voulez répondre à ça ?
    — Que vous auriez pu, peut-être, demander l’avis de Maître Baud, l’exécuteur testamentaire ?
    — Pour quoi faire ? Il est à nous, ce château, oui ou non ? En plus la seule chose qu’on a juré, c’est de ne jamais le vendre. Quant à la location, personne n’y avait pensé…
    La moutarde commençait à monter au nez sensible de Morosini qui trouvait cette affaire de plus en plus louche. Surtout après ce que le professeur leur avait appris au sujet de la Chimère. Il aurait juré que ledit Catannei et sa bande n’étaient dans les lieux que pour la trouver, mais ce fut Adalbert qui posa la bonne question :
    — Vous l’avez déjà vu, ce Catannei ?
    — Même pas aperçu ! Je vous ai déjà dit qu’il était arrivé en ambulance. En plus, quelques jours plus tard, le conseil municipal a jugé convenable d’aller lui souhaiter la bienvenue. On y était tous mais seul Vincendon, le maire, l’a approché après l’avoir attendu une grosse demi-heure à cause des soins… Enfin il a été introduit dans la chambre du maître où il ne faisait pas très clair, et où le lit était enveloppé d’une moustiquaire. Paraîtrait que le malade aurait été piqué par des insectes en Afrique.
    — S’installer à la jonction d’un fleuve et d’une rivière quand on a la malaria, ça me semble effectivement judicieux ! remarqua Morosini.
    — … Toujours est-il que Vincendon ne l’a pas bien distingué : simplement une forme couchée dans le lit qui ne soulevait pas beaucoup les draps. Il a entendu une voix qui émettait un son de papier froissé et qui l’a remercié de sa visite en le priant d’offrir ses excuses à ceux que l’on ne pouvait recevoir. On a terminé par une promesse d’invitation au château quand on se sentirait un peu mieux !
    — Autrement dit, jamais ! Le bruit de papier froissé est un symptôme de la tuberculose milliaire, la plus dangereuse et, jointe à la

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