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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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présent dans une seule pensée, l’amour de celui qui les guide. »
    Galla Placidia se souvient de cette année 403 quand l’empereur d’Occident, Honorius, venant de Ravenne, escorté par l’armée victorieuse, fait son entrée dans Rome.
    Il est debout dans le char impérial et à ses côtés se tient le général et ministre vainqueur Stilicon, proclamé « Sauveur de la Patrie ».
    Pour la première fois, Galla Placidia partage la gloire impériale. Honorius a décidé qu’elle marcherait au-devant du char impérial.
    Aux côtés de Galla se tient Eucherius, le propre fils de Stilicon. Il a quatorze ans, elle en a onze : Stilicon les a fiancés.
    Galla Placidia n’avait pas, marchant devant le char impérial, mesuré les intentions politiques de Stilicon.
    Il voulait unir, lui dont le père était un Barbare, un Vandale, son fils à Galla Placidia, fille d’empereur romain. Et Galla Placidia avait pressenti que ce mariage n’était pas dans l’ordre des choses.
    La foule l’acclamait, mais Galla avait envie de crier : « Je suis fille de Rome, fille de l’empereur Théodose le Grand ! »
    Mais elle s’était tue, enfant de onze ans prudente, évitant seulement de regarder ce mari qu’on lui destinait, Eucherius, petit-fils de Barbare.
    Elle marchait dans Rome, le dos droit, la nuque raide, les bras le long du corps, suivie par les chars des sénateurs et par le char impérial.
    Elle avait, durant toute cette parade, murmuré qu’elle voulait rester fidèle à ses origines romaines et impériales.

9.
    Maintenant, Galla Placidia savait que c’était en marchant dans Rome devant le char impérial, en cette année 403, qu’elle avait décidé de refuser d’épouser cet Eucherius, héritier de Stilicon, petit-fils et fils de Vandale.
    Elle avait pour la première fois de sa vie su qu’elle venait de choisir son destin.
    Elle s’était souvenue des supplices auxquels on soumettait ceux qui violaient les ordres impériaux.
    Mais Stilicon n’était pas l’empereur, seulement un Barbare qui se prétendait romain.
    Elle, elle était fille de Théodose le Grand et sœur de l’empereur Honorius.
    Et son devoir était de défendre Rome, l’Empire, contre ces peuples qui déferlaient, franchissant le Rhin, le Danube.
    Les Barbares profitaient de l’hiver pour chasser d’une rive à l’autre, poussant, tirant leurs charrois sur les eaux gelées. Et Stilicon les accueillait dans l’Empire.
    Mais elle ne serait pas la complice de Stilicon et de Serena, sa femme.
    Elle ne serait jamais l’épouse de leur fils, Eucherius.
    Elle devait s’opposer à ces Barbares, à leur complot, à leurs ambitions.
    En quelques mois et années, ceux qui la faisaient passer de l’enfance à la jeunesse, de l’an 403 à l’an 408, elle avait abandonné ce qu’elle avait cru et commencé à forger seule ses idées.
    Elle soupçonnait désormais Stilicon d’être l’allié des Wisigoths d’Alaric, des Huns qui, par petits groupes de cavaliers, entraient dans l’Empire, en traversant le Danube, cependant que d’autres Barbares qui s’étaient donné un roi − Radagaise − franchissaient le Rhin.
    La peur s’était à nouveau emparée de la population romaine.
    On assurait que Radagaise se livrait chaque jour à des incantations, à des sacrifices afin d’obtenir l’aide des divinités sombres auxquelles il croyait.
    « J’apaiserai pour longtemps leur soif de sang humain », assurait Radagaise.
    Il voulait offrir à ses divinités toute la population de Rome.
    Stilicon, avec une armée de trente légions où l’on comptait des Goths et des Huns, avait défait Radagaise, près de Florence, à Fiesole.
    Les Barbares avaient été exterminés. Une centaine de milliers de corps jonchaient la plaine de Florence et les vallées de Fiesole. Des milliers d’autres Barbares enchaînés furent vendus à bas prix, tant ils étaient nombreux, sur les marchés aux esclaves d’Italie.
    Quant à Radagaise, on lui trancha la tête devant son peuple.
    Stilicon était vainqueur mais la rumeur s’était répandue qu’il avait traité avec des peuples barbares, les enrôlant dans l’armée romaine.
    Et, rumeur plus néfaste pour lui, on disait que Dieu seul avait chassé les Barbares.
    On prétendait que Stilicon et ses soldats n’avaient même pas brandi leur glaive, ne déplorant ni mort ni blessé.
    Dieu et le christianisme étaient les auteurs de la victoire sur Radagaise.
    Quant aux Barbares, ils

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