La chute de l'Empire Romain
d’un général Gaudence, comte d’Afrique. Sa mère était une Italienne richissime.
Galla avait eu un élan de sympathie pour lui quand elle avait appris qu’il avait été remis comme otage aux Goths d’Alaric puis aux Huns.
Aetius avait acquis ainsi une connaissance intime des mœurs barbares.
Il avait, à la cour des Huns, connu Attila le jeune neveu du roi hun.
Le destin les avait rapprochés. Attila avait été choisi pour être l’otage des Huns auprès des Romains.
Galla savait qu’elle pouvait tout craindre de l’influence qu’Aetius exerçait sur les Huns.
C’est lui qui, ayant rejoint Jean, avait conforté l’empereur dans l’idée que les Huns pourraient constituer une armée qui briserait celle de l’empire d’Orient commandée par le général Aspar.
Galla savait que les Huns étaient de féroces et de redoutables guerriers, des Barbares qui ne reculaient devant aucune cruauté, ou sauvagerie.
Ces hommes-là, Jean, Aetius, ce peuple-là − les Huns −, Galla Placidia voulait leur mort.
Il fallait donc les débusquer.
Chaque jour − et souvent plusieurs fois par jour − Galla Placidia exige du général Aspar qu’il mette l’armée en marche vers l’Italie, les places fortes d’Aquitaine et de Ravenne.
Le temps presse : Aetius aurait rassemblé une armée de soixante mille mercenaires huns ; quant à l’empereur Jean, il s’est réfugié à Ravenne, sûr qu’aucune armée n’osera s’aventurer dans les marais sans guide, seul moyen d’échapper à ces sables mouvants qui peuvent dévorer des centaines d’hommes.
Galla s’est avancée jusqu’à la limite des terres fermes.
Elle prie. Elle espère. Elle attend un signe. Elle ne veut montrer que sa résolution, sa certitude de vaincre, non son impatience.
Dieu ne peut l’oublier. Dieu veut que l’Empire romain d’Occident retrouve sa force.
Galla se souvient des jours qu’a duré cette interminable attente.
Elle sait que lorsque un officier lui a demandé de recevoir un berger qui se proposait de guider l’armée jusqu’aux portes de Ravenne elle a sans même l’interroger décidé de le suivre.
Ce berger ne pouvait être que l’envoyé de Dieu.
Ravenne a été conquise par surprise au printemps de l’an 425.
Les troupes qui avaient rallié l’usurpateur Jean le livrent ensanglanté à Galla Placidia.
Pas un regard pour ce traître.
La population de Ravenne le couvre de crachats, tente de le frapper alors qu’attaché sur un âne il parcourt la ville, entouré des soldats de la garde personnelle de Galla.
Pas de pitié pour lui.
On lui a déjà tranché la main. Et sa tête sera coupée, en place publique, en ce mois de mai 425, alors qu’on acclame Galla Placidia Augusta et Valentinien que l’empereur d’Orient a enfin reconnu comme l’héritier du trône de l’empire d’Occident.
C’est à Rome que Valentinien recevra les insignes impériaux.
Triomphe.
Galla regarde avec fierté, ce 23 octobre 425, son fils de six ans s’avancer d’un pas lent, le corps figé au milieu des acclamations de la foule.
Mais Galla ne veut pas se laisser enivrer par le triomphe et la gloire qui l’enveloppent.
Elle a atteint son but. Mais elle sait que, à chaque instant, elle doit demeurer sur ses gardes. Elle est la régente. Elle gouverne.
Elle chasse de la cour et des bureaux ceux qui avaient choisi de soutenir Jean. Elle promeut des généraux : le comte Boniface, qui gouverne l’Afrique, le général Félix, qui sera son Premier ministre.
Il faudra les surveiller.
Mais c’est à Aetius qu’elle pense avec inquiétude.
Il est arrivé avec son armée dans les environs de Ravenne trois jours après le supplice de Jean. Son armée de soixante mille Huns a livré bataille aux forces d’Aspar. Grand massacre.
Inutile, murmure Galla Placidia, en voyant ces cadavres que recouvre la brume des marais.
Elle reçoit les envoyés d’Aetius. L’homme veut négocier.
Galla s’interroge, immobile devant la grande croix de bois noir et son médaillon de mosaïque.
Que veut-elle ?
La chute d’Aetius ou le renforcement de l’empire d’Occident ?
Elle n’hésite pas. Elle traitera avec Aetius.
Il recevra la préfecture de la Gaule − la plus importante avec celle d’Afrique − et le titre de comte.
Quant aux Huns, ils regagneront, après avoir reçu des coffres remplis de pièces d’or, les rives du Danube, où ils se sont installés.
Aetius a montré l’influence
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