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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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lui-même a été otage des Romains !
    Elle se souvient de ses brèves rencontres avec Aetius. Elle a imaginé sous la tunique et l’armure son corps nerveux, osseux et musclé.
    Elle n’a jamais réussi à lui faire baisser les yeux et c’est elle qui se détournait, comme si elle avait eu peur d’être séduite, bientôt soumise à cet homme qui, déjà commandant en chef des armées, pouvait devenir, auprès de Valentinien, le vrai maître de l’empire d’Occident.
    Si ce n’est pas Aetius, doit-elle appeler à Ravenne le préfet d’Afrique, le comte Boniface qui a retrouvé sa foi catholique, et en qui l’évêque d’Hippone, Augustin, a toute confiance ?!
    Mais Augustin vient de mourir, et Hippone, sa cité terrestre, a été, après un long siège, conquise par les Vandales.
    Galla Placidia recommence à errer, irritée par le frôlement des pieds nus des esclaves sur les dalles de marbre.
    Soudain, elle hurle, menace, frappe ceux qui, affolés, glissent, tombent.
    Puis le calme en elle.
    Elle pressent qu’entre Aetius et Boniface ce sera l’affrontement, donc l’affaiblissement et peut-être la chute de l’Empire romain d’Occident.
    Doit-elle choisir entre l’un et l’autre ?
    Elle se souvient du portrait qu’avait tracé d’Aetius l’un de ses conseillers.
    « L’intelligence d’Aetius est vive, avait-il dit. Il déborde d’énergie. C’est un superbe cavalier, excellent tireur à l’arc et combattant infatigable avec sa lance.
    « Talentueux dans l’art de la guerre, il l’est plus encore dans les arts de la paix.
    « Il n’est pas avide et encore moins cupide.
    « Il est toujours magnanime et son jugement ne varie pas lorsqu’il entend les avis de conseillers indignes de sa confiance.
    « Il supporte avec une grande patience l’adversité et il est prêt pour affronter les épreuves les plus difficiles.
    « Il ne craint pas le danger et il est capable de résister à la faim, à la soif et au sommeil. »
    Galla Placidia laisse retomber sa tête sur sa poitrine comme si on pesait sur sa nuque.
    Elle ne choisira pas.
    Que Dieu décide ce qui doit survenir pour le bien de l’empire d’Occident !

22.
    Galla Placidia attend le choix de Dieu.
    Elle traverse les quartiers de Ravenne, escortée par les soldats de sa garde personnelle, ces Barbares qui ont choisi de servir comme auxiliaires dans l’armée romaine.
    Chaque général romain a les siens : Boniface, en province d’Afrique, a recruté des Vandales.
    Aetius, en Gaule, dispose des contingents de Huns, de Francs, de Germains, de Gaulois.
    Elle, Galla Placidia, a accueilli dans sa garde des hommes issus de la plupart des peuples barbares.
    Goths et Wisigoths sont cependant ceux en qui elle a le plus confiance. Elle entretient avec le roi Théodoric, qui a taillé son royaume wisigoth en Aquitaine, une relation ancienne.
    Parfois, elle songe à l’armée de ces Goths et de ces Wisigoths sur laquelle elle pourrait s’appuyer pour garder le pouvoir contre Aetius et même contre le comte Boniface.
    Mais qui peut confier son destin à ces Barbares ? Ils sont à la fois alliés contre or comptant et ennemis pour le pillage, les otages, le butin et les terres.
    Galla Placidia marche lentement, le regard fixe comme pour masquer ce torrent de questions qui l’emporte.
    L’empire d’Occident est-il encore un Empire romain ou bien une mosaïque de territoires et de peuples ?
    Elle se rassure en se rendant chaque jour dans le mausolée qu’elle a fait construire et où son corps reposera.
    Elle prie dans l’une des chapelles. Elle implore Dieu de donner sa réponse. Elle jugule ainsi l’impatience qui l’assaille.
    Mais sur le chemin du retour, quand les hommes de sa garde ont allumé les torches, elle hâte le pas.
    Elle sait avec tout son corps qui se rabougrit, qui est déjà devenu si accueillant aux messagers de la mort, que le temps est compté.
    Dans les quelques années qui viennent, on portera son cadavre au « mausolée de Galla Placidia ».
    Cet avenir qu’elle sent si proche, elle le voit, elle le vit quand la fatigue, la lassitude, ce voile qui embrume les yeux l’accablent.
    Et, dans le même temps, si bref, quelques années, elle n’en doute pas, le destin de l’empire d’Occident sera lui aussi scellé.
    Mort ou résurrection : le Dieu de notre Empire catholique l’a voulu ainsi.
    Galla Placidia le supplie qu’il ne la laisse pas sans réponse.
    Puis les courriers venus d’Afrique ou

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