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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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de ce vieux sénateur Jean qui annonce des mesures en faveur des païens et qui envoie des émissaires aux Huns.
    Galla Placidia répète :
    « Je suis fille de l’empereur Théodose, sœur d’empereurs. Arcadius, empereur d’Orient, était mon frère. Mais je suis romaine, je mènerai la guerre contre les Huns qui vous menacent. »
    Elle répète :
    « Je suis romaine ! Avec moi, avec mon fils, l’empire d’Occident vivra. »
    Elle sent que l’avenir pour elle, pour son fils, pour l’Empire se joue en ce moment.
    « Je suis romaine, en nous coule le même sang », martèle-t-elle.
    D’une voix lasse, Théodose II lui annonce qu’il a décidé de lui restituer le titre d’Augusta et que Valentinien recevra celui de César.
    Galla ne laisse pas la joie qui tressaille en elle apparaître.
    Rien n’est acquis. Ce n’est qu’une promesse arrachée qui peut être oubliée. Mais tout commence.
    « L’empire romain d’Occident vivra », dit-elle seulement.

19.
    Galla Placidia se tenait à la proue du navire qui, toutes voiles dehors, entrait en ce jour du mois d’octobre 424 dans le port de Thessalonique.
    Galla se retournait.
    La mer, jusqu’à l’horizon, semblait couverte de grands oiseaux blancs ou rouges, ces carrés de toile qui, gonflés, poussaient vers la côte grecque la flotte de l’empereur d’Orient.
    Sur les ponts des navires brillaient les armures des soldats de l’armée que Théodose II avait offerte à Galla redevenue Augusta, afin de l’aider à reconquérir ses droits sur l’empire d’Occident.
    Théodose II l’avait dit devant Galla au général Aspar, qui commandait cette armée :
    « Tu es mon meilleur général. Tu dois vaincre, entrer à Ravenne triomphant afin que le fils de Galla Placidia soit César d’Occident. »
    Théodose n’avait pas dit « empereur d’Occident ».
    Galla Placidia avait enfoncé ses ongles dans ses paumes.
    Elle aurait voulu que, comme les clous qui avaient percé les mains et les pieds du Christ, ses ongles traversent sa chair.
    Elle avait eu mal mais elle n’avait pas douté.
    La présence de cette armée de l’empire d’Orient engageait Théodose II. Il hésitait encore mais il ne pourrait se dérober. Valentinien serait le futur empereur d’Occident.
    Et Galla agirait de telle sorte qu’il en soit ainsi.
    Les armées à peine lancées, Galla Placidia avait quitté le navire en tenant la main de ses enfants, avançant au milieu d’une haie de soldats qui l’acclamaient. Elle poussait son fils de cinq ans afin qu’il marche en tête, devant elle, devant le général Aspar.
    Il fallait qu’on sache que Valentinien était l’héritier.
    Et quand quelques jours plus tard Élion, le ministre de Théodose qui représentait l’empereur, avait revêtu Valentinien de la pourpre impériale, Galla avait feint de ne pas entendre que, en bon serviteur, Élion nommait Valentinien « César d’Orient ».
    Ce n’étaient pas ces mots qui avaient de l’importance mais ceux que prononçaient les hommes résolus à empêcher Valentinien d’accéder au trône d’empereur d’Occident auquel il avait droit.
    Galla Placidia connaissait ces hommes-là.
    En 410, alors qu’Alaric mettait Rome à sac, et s’emparait de Galla pour en faire l’une de ses otages de prix, elle avait vu le sénateur Jean − primicerius notariorum , chef des secrétaires impériaux − palabrer servilement avec le roi wisigoth.
    C’était cet homme-là que les sénateurs romains et les fonctionnaires avaient proclamé empereur.
    Jean était retors, flatteur, habile. Il s’était même fait acclamer par la cour de Ravenne.
    Lorsqu’elle pensait à cela, Galla Placidia devait lutter contre le doute qui l’assaillait.
    Elle tentait de chasser le désespoir qui s’infiltrait en elle.
    Si les sénateurs de l’Empire étaient à ce point oublieux de la Virtus romaine, comment l’Empire survivrait-il, se redresserait-il ?
    L’intrigue dominait, les intérêts personnels l’emportaient. Galla serrait les poings.
    Elle ne pouvait s’abandonner ainsi, renier ce pour quoi elle avait vécu : faire de Valentinien l’empereur d’Occident.
    Elle s’apaisait mais l’angoisse la saisissait à nouveau quand elle pensait à Aetius, qui avait fait alliance avec Jean, et qui était à la fois intendant du palais ( cura palatii ) et commandant de la garde impériale ( comes domesticorum ). Elle connaissait Aetius depuis des années.
    Il était fils

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