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La chute de l'Empire Romain

La chute de l'Empire Romain

Titel: La chute de l'Empire Romain Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Max Gallo
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faisaient pas de prisonniers, n’ayant besoin ni de paysans esclaves ni d’hommes à enrôler pour leurs guerres. Alors ils massacraient.
    L’historien Eunape raconte qu’en 376 :
    « Les Goths avaient été battus et détruits au point que la plus grande partie avait été éliminée. Les prisonniers furent massacrés avec les femmes et les enfants. Il n’y eut aucune limite à la sauvagerie dans le meurtre.
    « Ceux des Goths qui avaient réussi à s’enfuir, à échapper à la tuerie, s’étaient agglutinés au bord du Danube. Les hommes qui paraissaient aptes à la guerre dressaient leurs mains en l’air, avec des pleurs et des lamentations, implorant et demandant qu’on les laisse traverser le fleuve, et se réfugier ainsi dans l’Empire. »
    En cet automne 376, Théodose n’était encore qu’un général au service de l’empereur romain Valens, qui guerroyait, avec son armée, contre les Perses, et résidait souvent à Antioche.
    C’est là qu’une ambassade des Goths fut autorisée à le rejoindre.
    L’empereur, après avoir écouté les envoyés des Goths, avait autorisé leur peuple à traverser le Danube et ainsi à pénétrer et à s’établir dans l’Empire.
    Les Goths rassemblés sur la rive du Danube avaient salué par des cris et des danses la nouvelle puis s’étaient précipités dans le fleuve en désordre.
    Ils avaient été accueillis avec mépris par les officiers romains, qui les avaient dépouillés de leurs armes, s’emparant des femmes les plus jeunes et les plus belles, des hommes les plus vigoureux, et des adolescents les plus séduisants. Leur but était d’être les esclaves de ces officiers romains avides, méprisants, vendant à ces désespérés des aliments aux prix les plus hauts.
    Ils trahissaient ainsi les ordres de l’empereur qui voulait renforcer ses armées et pensait aussi à l’or que chaque province, recevant ces étrangers, paierait en tribut au trésor impérial.
    Des soldats et de l’or : l’empereur Valens était satisfait.
    Les citoyens romains ne l’étaient pas, et les Goths, méprisés, dépouillés, traités en esclaves, se rebellèrent.
    Galla Placidia lisait et relisait les textes de cette guerre qui naissait en 376.
    L’Empire devait faire face à ces foules primitives qui se trouvaient prises dans un étau : les Romains impitoyables et les Huns cruels.
    Les Goths lançaient des cris sauvages contre l’empereur, attaquaient les légions :
    « Alors, rapporte un témoin, les forces romaines répondirent par un cri de bataille et se précipitèrent contre les Goths rebelles, massacrant tous ceux qu’ils pouvaient atteindre, piétinant les vivants, les blessés, les mourants. Les Barbares furent écrasés, et ceux qui par de vaines suppliques espérèrent échapper à la mort furent abattus. »
    Seuls quelques-uns réussirent à s’enfuir.
    Galla Placidia avait regagné son palais à Ravenne.
    Elle avait lu comme on déchiffre une prophétie et elle pensait au destin de son fils, l’empereur d’Occident, Valentinien III. Et à ces Huns, ces Goths, ces Vandales, ces Alains, ces Francs, qui peuplaient désormais l’armée de l’Empire.
    Galla Placidia se souvint alors de ce propos du sénateur Symmaque : « Nous sommes protégés par des armées composées d’hommes qui sont de la même race que nos esclaves. »

3.
    C’était le mois d’août de l’an 440.
    Galla Placidia, nue dans le grand bassin des thermes qui occupait une aile de son palais de Ravenne, avait d’un impérieux mouvement de tête renvoyé les servantes qui l’entouraient, portant les huiles et les parfums, les brosses et les peignes, les tuniques de soie, les éponges.
    Galla Placidia voulait être seule, dans cette chaleur accablante, chargée des vapeurs et des odeurs des lagunes et des marais.
    Les yeux clos, le visage empourpré, Galla Placidia avait l’impression que son corps fondait, que le présent, ce mois d’août 440, se dissolvait.
    Elle était plongée dans une autre chaleur, plus suffocante encore, celle qui s’était abattue sur la Thrace, la province romaine qui, dans un autre mois d’août, celui de l’an 378, voyait s’affronter l’armée romaine conduite par l’empereur Valens et les Barbares.
    Les Goths d’abord, ceux-là mêmes que Valens avait accueillis dans l’Empire.
    Mais le peuple goth n’avait pas accepté de n’être pour les Romains que du bétail qu’on égorge et qu’on dépèce, qu’on tue d’un

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