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La Chute Des Géants: Le Siècle

La Chute Des Géants: Le Siècle

Titel: La Chute Des Géants: Le Siècle Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Souhaitez-vous occuper la chambre des gardénias ?
    — Merci. J'adore cette vue.
    — Voulez-vous déjeuner
pendant que je la prépare ?
    — Oui, je vous prie. Je
meurs de faim.
    — Nous proposons un service
club aujourd'hui, parce que les invités ne seront pas tous là à la même heure. »
Cela signifiait que l'on servait à déjeuner dans la salle à manger au fur et à
mesure des arrivées, comme dans un club de gentlemen ou un restaurant. On se contenterait
d'un repas modeste : potage chaud au curry, viandes froides et poisson
fumé, truite farcie, côtelettes d'agneau, quelques desserts et des fromages.
    Ethel tint la porte et suivit
Maud et Herm dans la grande salle à manger. Les cousins Ulrich étaient déjà à
table. Walter von Ulrich, le cadet, un beau jeune homme séduisant, semblait
ravi d'être à Ty Gwyn. Robert, lui, était tatillon : il avait redressé le
tableau du château de Cardiff au mur, demandé des oreillers supplémentaires et
découvert que l'encrier sur son secrétaire était vide – une négligence qui
incita Ethel à se demander avec émoi de quel autre oubli elle avait pu se rendre
coupable.
    Ils se levèrent quand les dames
entrèrent. Maud se dirigea droit vers Walter : « Tu n'as pas changé
depuis tes dix-huit ans ! Tu te souviens de moi ? »
    Le visage du jeune homme
s'éclaira. « Bien sûr, pourtant toi, tu as changé depuis tes treize
ans. »
    Après une poignée de main, Maud
l'embrassa sur les deux joues, comme un membre de la famille. « Si tu
savais la déchirante passion d'écolière que j'éprouvais pour toi à l'époque »,
lança-t-elle avec une franchise désarmante.
    Walter sourit. « Tu ne me
laissais pas indifférent non plus.
    — Tu dis ça, mais tu m'as
toujours traitée comme une affreuse petite chipie !
    — Il fallait bien que je
cache mes sentiments à Fitz. Il tournait autour de toi comme un chien de
garde. »
    Désapprouvant cette familiarité trop
hâtive, tante Herm toussota. Maud se tourna vers elle : « Ma tante,
je vous présente Herr Walter von Ulrich, un ancien camarade de classe de Fitz.
Il venait chez nous en vacances. Il est maintenant diplomate à l'ambassade
d'Allemagne à Londres.
    — Puisse vous présenter mon
cousin, le Graf Robert von Ulrich ? » demanda Walter. Graf voulait dire « Comte » en allemand, Ethel le savait. « Il est
attaché militaire à l'ambassade d'Autriche. »
    Ils étaient en réalité cousins
issus de germains, avait expliqué gravement Peel à Ethel : leurs
grands-pères étaient frères ; le plus jeune avait épousé une héritière
allemande et quitté Vienne pour Berlin, ce qui expliquait que Walter soit
allemand alors que Robert était autrichien. Peel aimait que les choses soient
claires.
    Tout le monde s'assit. Ethel tint
la chaise de tante Herm : « Souhaitez-vous du potage au curry,
Lady Hermia ?
    — Volontiers,
Williams. »
    Ethel adressa un signe de tête à
un valet de pied qui se dirigea vers la desserte où la soupe était gardée au
chaud dans une bouilloire de table. Constatant que les invités ne manquaient de
rien, Ethel s'éclipsa discrètement pour s'occuper des chambres. Au moment où la
porte se refermait derrière elle, elle entendit la voix de Walter von
Ulrich : « Je me souviens que tu adorais la musique, Maud. Nous
parlions justement des Ballets russes, Robert et moi. Que penses-tu de
Diaghilev ? »
    Il était rare qu'un homme demande
son avis à une femme. Maud apprécierait. Tout en dévalant l'escalier pour
envoyer deux bonnes faire les chambres, Ethel songea : cet Allemand, c'est
un charmeur.
    3.
    La salle des sculptures de Ty Gwyn
était une antichambre de la salle à manger. Les invités s'y retrouvèrent avant
le dîner. Fitz ne s'intéressait pas beaucoup à l'art – cette collection
avait été constituée intégralement par son grand-père –, mais les
sculptures offraient un sujet de conversation commode en attendant de passer à
table.
    Tout en bavardant avec sa tante
la duchesse, Fitz jetait autour de lui des regards inquiets, observant les
hommes en habit éclairé d'un nœud papillon blanc et les femmes en grand
décolleté et diadème. Le protocole exigeait que tous les invités soient
présents dans la pièce avant l'entrée du roi et de la reine. Où était Maud ?
Tout de même, elle n'allait pas créer d'incident ! Non, elle était là, en
robe de soie pourpre, parée des diamants de leur mère, en grande

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