Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
Vom Netzwerk:
raconta alors sa visite à l’institut médico-légal, l’impression ressentie en face de l’affreux cadavre, l’intervention de Grindel et comment il avait emporté la décision sur une « preuve irréfutable » que Lisa avait d’ailleurs confirmée par téléphone à Langlois…
    — Bizarre en effet tout cela ! Et que comptez-vous faire à présent ?
    — Essayer de retrouver mon beau-père et de confondre les assassins avec l’aide d’Adalbert… et de quelques autres ! Aussi ne désespérez pas, chère grand-mère !… et parlez-moi des petits ! Ils me manquent, vous savez ?
    — Et vous leur manquez aussi ! Surtout aux jumeaux bien sûr ! Avec l’imagination qui commence à leur venir, ils voient en vous une sorte d’aventurier génial, un chasseur de trésors doublé d’un chevalier voué – Dieu sait pourquoi ! – à la protection de la veuve et de l’orphelin ! Antonio estime même que vous avez, cachée dans un endroit secret, une armure que vous revêtez avant de vous lancer à la chasse aux brigands. Ce qui exaspère sa mère en bonne Suissesse qui se respecte !
    — Ne les détrompez pas ! Laissez-les rêver ! Et embrassez-les pour moi ! J’espère que vous allez ramener leur mère auprès d’eux ?
    — Je le voudrais mais je ne sais pas quand ! Cela va dépendre un peu du testament ! Mon Dieu ! Je l’avais oublié celui-là ! Et après ce que vous venez de me dire cela paraît tellement absurde ! Enfin nous verrons bien !
    — L’ouverture a lieu quand ?
    — Demain après-midi, à la Résidence ! Vous avez dû recevoir une convocation ?
    — Non, mais il est possible qu’elle m’attende à Paris ou à Venise si elle a été envoyée ces jours derniers… À quelle heure ?
    — Trois heures ! Soyez exact ! Maître Hirchberg, le notaire, est très pointilleux là-dessus. Les portes seront fermées à trois heures cinq !
    — Je n’en doute pas un seul instant !
    Le souvenir qu’il gardait du notaire zurichois quand il était allé à Vienne pour la signature de son contrat de mariage avec Lisa… il y avait déjà quelques années, était celui d’un homme aussi peu récréatif que possible. Et qui n’avait pas dû beaucoup changer. De taille moyenne mais sec comme un sarment sous des cheveux poivre et sel taillés en brosse, des traits sévères, un grand nez chaussé d’un lorgnon derrière lequel il abritait la seule originalité de sa personne – des yeux vairons : un brun, un gris. Il suivait une mode qui n’avait pas bougé depuis le début du siècle : redingote noire, gilet noir barré d’une chaîne de montre grosse comme un câble d’amarrage. Sauf que la brosse grise était devenue blanche, c’était toujours le même personnage et, quand il l’avait vu pour la première fois, Aldo avait pensé qu’il était l’image même de la loi et que la robe de juge aurait dû lui convenir, mais quand le nouveau marié avait fait part de ses réflexions à celui qui devenait son beau-père, celui-ci s’était mis à rire :
    — Je vous accorde qu’il n’est pas d’une franche gaieté mais il pourrait poser pour la statue de l’intégrité. Il ne badine ni avec le code ni avec l’argent des autres !
    Aussi Aldo fut-il surpris quand, pénétrant dans le cabinet de travail de Moritz, maître Hirchberg lui avait serré la main avec quelque chose qui ressemblait à de la chaleur en disant :
    — J’aurais préféré, prince, vous revoir en d’autres circonstances. Veuillez accepter mes condoléances attristées et prendre place !
    — Merci, maître mais… devons-nous rester seuls ?
    En effet, depuis son arrivée dans cette maison qu’il connaissait si bien, dans cette pièce où tout évoquait la personnalité de Kledermann, il n’avait rencontré que Grüber, le quasi britannique maître d’hôtel qui l’avait accueilli d’une voix enrouée, une larme discrète au coin de l’œil, et avait bien failli lui tomber dans les bras. Le notaire avait alors tiré sa grosse montre en or de son gousset.
    — Non, rassurez-vous ! Il n’est que trois heures moins cinq !
    Il la remettait en place quand Grüber introduisit Lisa que suivaient sa grand-mère et Gaspard Grindel. La jeune femme avait apparemment surmonté sa détresse de la veille. Elle salua d’un signe de tête son mari qui s’inclina avant de baiser la main de M me von Adlerstein. Quant à Grindel, Aldo n’eut pas l’air de le voir. Ce qui était plus que préférable en la circonstance afin de mieux

Weitere Kostenlose Bücher