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La Collection Kledermann

La Collection Kledermann

Titel: La Collection Kledermann Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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pour faire la même affolante constatation. Vides ! Ils étaient tous vides !
    Envolés les bracelets de Marie-Antoinette, et cet autre composé de diamants provenant du fameux collier de la Reine, envolée la parure de saphirs de la reine Hortense, envolés les nœuds de corsage de la Du Barry, envolées les fantastiques émeraudes d’Aurengzeb, le grand sautoir de la Reine Vierge, les girandoles de diamants de Marie Leczinska, le diadème de l’impératrice Eugénie, les trois diamants de Mazarin, le cimier de rubis de Charles le Téméraire et tant d’autres merveilles patiemment rassemblées par trois générations de collectionneurs aussi patients que riches…
    Et soudain, Gaspard Grindel émit une sorte de gloussement :
    — Ça, c’est amusant ! Voilà une collection qui ne sera pas difficile à protéger !
    Il aurait été mieux inspiré de se taire. Le poing d’Aldo partit comme une catapulte et l’envoya au tapis trop étourdi pour se relever. Lisa poussa un hurlement et voulut se précipiter à son secours mais sa grand-mère la retint avec une force inattendue chez une femme que l’âge aurait dû fragiliser :
    — Non, dit-elle. C’est une affaire d’hommes et tu n’as pas à t’en mêler ! D’ailleurs nous allons sortir toutes les deux si maître Hirchberg n’y voit pas d’inconvénient et n’a plus besoin de toi !
    — Non, allez vous reposer ! approuva le notaire occupé à aider la « victime » à se relever avant de l’asseoir dans un fauteuil. Nous nous reverrons plus tard pour les signatures. Pour l’heure présente, la parole est à la police que nous attendrons ici après avoir refermé cette chambre forte… dont on pourrait dire qu’elle ne l’était pas tant que ça ! À moins que vous ne désiriez continuer l’inventaire des autres coffres, prince ?
    Celui-ci refusa, il serait bien temps d’y procéder tout à l’heure avec les flics. On referma donc afin de débloquer la porte du bureau. Ce qui permit à M me von Adlerstein d’emmener Lisa sur les pas de laquelle Grindel soudain ressuscité se précipita après avoir jeté un coup d’œil venimeux à son rival en lui prédisant qu’il le lui « paierait avec le reste ! ». Aldo resta seul en compagnie du notaire qui s’était emparé du téléphone.
    Avisant le cabaret de laque posé sur un meuble d’appui, il l’ouvrit, prit deux verres ballons après avoir interrogé Hirchberg du regard, y versa une honnête ration de fine Napoléon hors d’âge, revint poser l’un d’eux sur le bureau, s’assit, huma un instant l’arôme exceptionnel en le réchauffant entre ses mains, en but une gorgée… et se sentit revivre. Amusé d’ailleurs de constater que le notaire se livrait au même cérémonial en y ajoutant un :
    — Tudieu ! Cela réchoupille !
    Puis sans lâcher son verre :
    — Que pensez-vous de cette histoire ? Comment une collection de cette importance a-t-elle pu se volatiliser ? Et sans laisser de traces…
    — Son importance ne fait rien à l’affaire… dès l’instant où l’on possède la clef du trésor. Et vous savez peut-être que Kledermann ne s’en séparait jamais et la portait à son cou attachée par une chaîne d’or. L’assassin n’a eu qu’à la cueillir… et venir une belle nuit se servir !
    — C’est aussi mon sentiment mais il ne suffisait pas d’ouvrir la chambre forte. Les codes des coffres étaient les principaux obstacles. Et il n’est pas possible que ce soit chez moi qu’on se les soit procurés ! Le mien n’a pas été violé et vous avez pu constater que l’emballage du testament était intact.
    Il avala une copieuse gorgée de cognac et Aldo comprit que lui était venue la crainte qu’on ne lui mette sur le dos une quelconque complicité.
    — Personne n’en doutera, maître ! fit-il rassurant. Vous l’ignorez sans doute, mais celui que nous avons porté au tombeau hier avait peut-être été torturé. Ses mains n’étaient plus que des lambeaux. La résistance d’un homme à la douleur, même celle de mon beau-père, a ses limites. Et puis on a eu la faculté d’user de chantage en menaçant la vie de sa fille et de ses petits-enfants !
    Le notaire laissa échapper un énorme soupir de soulagement… et vida son verre :
    — J’ignorais cela ! En ce cas vous devez avoir raison !
    — Mais bien sûr que j’ai raison !
    Il trouva même un sourire pour appuyer cette affirmation mais, dans son for intérieur, la question restait entière. Que l’on

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