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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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vais souffrir, et que sur ce monument, les jours de fête, les hommes enfin délivrés apportent quelque modeste offrande de fleurs, et qu’enfin le souvenir des iniquités présentes fût perpétué par cette simple parole que quelqu’un redirait aux foules, d’année en année :
    « 
Ici, on a brûlé un homme parce qu’il aimait ses frères et prêchait l’indulgence et proclamait le bienfait de la science.
    « 
Cela se passait du temps où il y avait des rois comme François, et des saints comme Ignace de Loyola. »
    « Voilà ce que je souhaite.
    « En foi de quoi, libre d’esprit et sain de corps, j’ai signé. »
    Dolet signa.
    A quoi pensa-t-il en ces heures de détresse ?
    Sans doute, malgré tous ses efforts, l’image de sa femme et de sa fille – bientôt veuve et orpheline – vint se présenter vivement à lui.
    Car, à un moment, les soldats le virent vaguement tendre les bras comme vers une étreinte, et une larme obscurcit sa vue.
    Dolet, alors, se leva brusquement. D’un pas agité, il se remit à marcher. Puis il se calma.
    Il s’approcha de la table et chercha des yeux le parchemin sur lequel il venait d’écrire les lignes qu’on a lues.
    Il ne vit plus le parchemin !…
    Pendant qu’il se perdait en ses rêves, un des soldats avait doucement saisi le papier et l’avait remis aux gardiens qui stationnaient dans le couloir.
    Maintenant, le parchemin était entre les mains de Gilles Le Mahu !…
    q

Chapitre 8 FONTAINEBLEAU
    L e matin du jour où François Ier quitta Paris avec sa cour, Manfred annonça à Lanthenay qu’il allait se rendre à Fontainebleau, et le mit au courant de tout ce qui lui était arrivé dans la nuit.
    – Mais, ajouta-t-il, toi-même, tu vas essayer de sauver Dolet. Il faut que je sois à Paris ce jour-là. Je te laisse tout préparer à ta guise, me réservant pour l’action.
    – Comment te préviendrai-je, frère ? dit Lanthenay.
    – Ecoute… de Paris à Fontainebleau, il n’y a en somme, pour un bon cavalier, qu’une étape, un peu rude, j’en conviens ; mais nous n’avons pas le choix des moyens… Si rien de pressé ne se produit, tu te contenteras de me faire prévenir à l’avance du jour où tu auras résolu d’agir. Si, au contraire, tu prévois la nécessité d’agir à l’improviste, tu m’envoies Cocardère à franc étrier, et nous revenons ensemble.
    Lanthenay fit signe de la tête qu’il y comptait.
    Les deux amis s’embrassèrent.
    Puis Manfred s’en alla rejoindre le chevalier de Ragastens et Triboulet.
    – Le roi part à deux heures, dit Ragastens. Je viens de l’apprendre.
    Manfred pâlit. Il avait espéré que le roi demeurerait à Paris quelques jours encore.
    – Ceci, reprit le chevalier, modifie quelque peu notre plan. Au lieu de partir ce matin, nous partirons dans l’après-midi.
    – Pourquoi cela ? fit Manfred.
    – Parce que notre arrivée dans Fontainebleau avant la cour ne manquerait pas d’éveiller des curiosités autour de nous, et que nous avons en somme besoin de passer inaperçus.
    – Mais si nous arrivons après la cour, ne serons-nous pas menacés des curiosités que vous voulez éviter ?
    – Certes… mais si nous arrivons en même temps ?
    – Quoi !… Vous voulez voyager avec le roi !
    – M. le chevalier a raison ! s’écria Triboulet.
    – C’est le plus sûr moyen de n’être remarqué ni pendant notre voyage, ni à notre arrivée à Fontainebleau.
    L’heure du départ fut donc calculée sur le départ de la cour.
    Spadacape devait être du voyage.
    La princesse Béatrix devait rester à Paris et réintégrer l’hôtel que Ragastens avait loué rue des Canettes.
    Il n’y avait plus aucun motif, en effet, pour que l’hôtel fût surveillé. Et là, Béatrix trouverait maison montée, ses serviteurs et ses femmes.
    Ces diverses dispositions s’exécutèrent et, à trois heures précises, Ragastens donnait le signal du départ, c’est-à-dire une heure après le départ de François I er et de la cour.
    Les quatre cavaliers sortirent de Paris et s’engagèrent sur la route de Melun.
    Vers cinq heures, comme le jour baissait, Manfred qui trottait en tête aperçut l’arrière-garde de l’escorte royale.
    Dès lors, ils se maintinrent à la même distance.
    En se retournant à diverses reprises, il avait semblé à Ragastens qu’il apercevait derrière lui, sur la route, un cavalier qui trottait.
    – Serions-nous espionnés ? songea-t-il.
    Il

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