Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
s’arrêta et fit descendre son cheval dans le fossé du bas côté. Là il attendit.
    Mais peut-être le cavalier inconnu avait-il remarqué cette manœuvre, ou peut-être avait-il brusquement changé de route. Car Ragastens attendit vainement.
    Assez inquiet, il rejoignit ses amis au galop.
    Mais comme à ce moment il se retourna encore, il vit le même cavalier qui suivait toujours.
    – Nous verrons bien, pensa-t-il.
    A six heures, on arriva à Lieusaint, village situé à mi-chemin entre Paris et Fontainebleau.
    La cour devait y coucher, et des fourriers partis en avant-garde avaient préparé des logements pour tout ce monde.
    Ragastens et ses amis trouvèrent l’hospitalité chez un fermier des environs qui, moyennant deux écus, consentit à les laisser coucher dans sa grange.
    Le lendemain, de bonne heure, l’escorte se remit en route. Nos quatre amis reprirent leur poste en arrière de la colonne.
    Au moment où on entrait dans les premiers bois qui annonçaient la forêt, Ragastens aperçut de nouveau le cavalier inconnu qui, mille pas en arrière, chevauchait paisiblement.
    – Avez-vous remarqué l’homme qui nous suit ? demanda-t-il à ses compagnons.
    Manfred et Triboulet se retournèrent et aperçurent à leur tour le cavalier.
    – Un espion ! fit Triboulet.
    – Je vais le charger, dit Manfred.
    – Non… continuez la route. Je me charge de savoir à qui nous avons affaire, dit Ragastens.
    Manfred, Spadacape et Triboulet, poursuivirent donc leur chemin, et Ragastens, sortant de la route, s’enfonça dans un taillis où il s’arrêta.
    Cette fois, sa manœuvre lui réussit à souhait : au bout de dix minutes, il vit passer l’inconnu, monté sur un solide cheval et soigneusement enveloppé dans un ample manteau.
    Ragastens attendit qu’il eût pris les devants.
    Alors il quitta son taillis et, en quelques foulées, rejoignit l’inconnu.
    Il s’arrêta botte à botte près de lui et salua poliment.
    – Monsieur, demanda-t-il, rejoint sans doute la cour du roi François ?
    L’inconnu jeta un rapide regard sur le chevalier et répondit :
    – Et vous, monsieur de Ragastens ?
    Ragastens tressaillit et fronça le sourcil.
    Mais à ce moment, le cavalier releva la toque qui lui tombait sur les yeux, rabattit son manteau, et Ragastens reconnut une femme.
    Cette femme, c’était la mystérieuse habitante de l’enclos des Tuileries, celle qui l’avait conduit rue Saint-Denis, celle que nous pouvons appeler par son nom : Madeleine Ferron.
    – Vous, madame ! s’écria le chevalier.
    – Moi-même ! répondit-elle avec une gaîté forcée qui serra le cœur de Ragastens. Je vais à Fontainebleau. Et vous ?
    – J’y vais aussi, dit le chevalier étonné. Mais j’ai un motif sérieux de m’y rendre.
    – Croyez-vous donc, chevalier, que j’y aille pour mon plaisir !
    Et comme Ragastens, péniblement impressionné par le ton étrange qu’elle avait dans ses paroles, gardait le silence, elle continua :
    – Mais n’admirez-vous pas comme nos destinées ont de singuliers points de contacts ? Voici la troisième fois que nous nous rencontrons.
    – Il est vrai, madame, et les deux premières fois, la rencontre a été tout à mon avantage.
    – Je suis plus heureuse que vous ne pouvez penser de vous avoir aidé. Mais à ce propos, dites-moi, vous êtes-vous bien trouvé de ma maison de la rue Saint-Denis ?
    – Il nous y est arrivé une catastrophe, dit Ragastens.
    Madeleine Ferron, surprise, interrogea le chevalier du regard.
    Alors Ragastens raconta ce qui lui était arrivé : l’irruption du roi, l’enlèvement de Gillette.
    – Nous avons sans doute été épiés pendant notre marche de la Tuilerie à la rue Saint-Denis, acheva-t-il.
    Madeleine avait écouté avec attention.
    – Et maintenant, dit-elle, vous allez essayer de sauver cette enfant ?
    – Oui, madame.
    – Eh bien, chevalier, si je ne me trompe, je crois que notre troisième rencontre ne vous aura pas été inutile. Ce que vous me dites bouleverse complètement un plan que j’avais formé. Adieu, chevalier, nous nous reverrons peut-être !…
    En parlant ainsi, et avant que Ragastens eût eu le temps de demander une explication, l’étrange femme piqua des deux et disparut en avant.
    Madeleine Ferron avait passé au galop devant le groupe formé par Spadacape, Triboulet et Manfred.
    Spadacape s’était retourné avec inquiétude. Il se rassura en voyant arriver au petit trot

Weitere Kostenlose Bücher