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La Cour des miracles

Titel: La Cour des miracles Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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mots avec Ludwig, puis s’en alla.
    – Quand seras-tu encore de faction, Ludwig ?
    – Après-demain.
    – A cette même place ?
    – Je puis m’arranger pour y être.
    – Bon ! Te charges-tu, demain, de t’approcher de la duchesse de Fontainebleau ?
    – Oui… Elle n’est pas fière ; il lui est arrivé déjà d’adresser la parole à des camarades.
    – Eh bien ! dis-lui qu’elle se trouve après-demain dans le parc à l’heure de la faction.
    – C’est-à-dire à dix heures du soir… Mais à quel endroit ?
    – Près du grand bassin aux carpes. Acceptes-tu ?
    – J’accepte !
    – Répète un peu ce que je t’ai dit.
    – Demain, je m’approche de la jeune duchesse, j’attire son attention, elle me parle, et je lui dis : « Demain, à dix heures du soir, M. Triboulet sera près du bassin aux carpes. » Ai-je bien compris ?
    – Oui, mon brave Ludwig. Donc, à après-demain soir, dix heures, ici même.
    – C’est entendu.
    – Et après, tu fuis avec nous, et riche désormais, tu te sauves en Suisse…
    – O ma Catherine ! soupira le Suisse. Triboulet se laissa glisser au bas du mur.
    Ils rentrèrent à l’auberge du Grand-Charlemagne. Le lendemain, Spadacape se procura une chaise de voyage qu’il acheta. Le jour du lendemain fut un jour de fièvre.
    Triboulet ne tenait pas en place, causait tout seul à haute voix, serrait la main de Ragastens.
    Manfred paraissait plus calme, mais une profonde émotion l’agitait. A huit heures, il dit :
    – Partons !
    C’était un peu trop tôt. Mais Ragastens comprit que le jeune homme n’y tenait plus.
    Tous les quatre s’équipèrent, s’armèrent en toute hâte et descendirent dans la rue. A ce moment, un cavalier apparut au tournant de la rue des Fagots.
    En apercevant Manfred, il poussa une exclamation de joie, arrêta son cheval et sauta à terre.
    Le cheval s’abattit alors ; il était fourbu et rendait le sang par les naseaux.
    Manfred avait affreusement pâli.
    Il venait de reconnaître Cocardère.
    – Lanthenay ? interrogea-t-il anxieusement.
    – C’est lui qui m’envoie. Tenez.
    Il tendit un pli à Manfred.
    Alors, tous ensemble, ils rentrèrent dans l’auberge. Manfred, lentement, ouvrit le pli, et lut :
    « Midi.
    « C’est pour demain matin, sept heures.
    « On va brûler Dolet.
    « Si je n’arrive pas à l’enlever pendant le trajet de la Conciergerie à la place de Grève… ô mon ami, mon frère… tu comprends !
    « Je t’attends !… »
    Silencieusement, Manfred tendit la lettre à Ragastens qui la lut, puis la fit lire à Triboulet.
    Ragastens s’assit.
    Quant à Triboulet, il était comme assommé.
    – Mais, bégaya-t-il, les lèvres blanches, mais… tu peux partir… après !…
    – Après ! fit Manfred avec une imprécation de désespoir ; après, il sera peut-être minuit, une heure… trop tard pour arriver à temps !
    Brusquement, il se tourna vers Cocardère qui assistait à cette scène, sans comprendre ce qu’elle avait de poignant.
    – Va à l’écurie, dit-il, et selle deux chevaux. Spadacape va t’indiquer les meilleurs. Hâte-toi !
    Spadacape et Cocardère s’élancèrent.
    Ragastens s’était levé et avait saisi la main de Manfred.
    – Bien, mon enfant, dit-il simplement, en redonnant au jeune homme ce nom qui déjà, l’avait fait tressaillir.
    – Nous restons à trois ! dit Ragastens en se tournant vers Triboulet. Mais sans vouloir déprécier l’aide de notre ami, j’affirme que nous réussirons à trois comme si nous eussions été quatre !
    Manfred comprit l’intention du chevalier et, à son tour, lui serra la main.
    A ce moment, Cocardère reparut.
    – Tu n’es pas trop fatigué pour refaire le chemin ? demanda Manfred.
    – Je suis éreinté, par la mort-dieu ! Mais pour ne pas être à Paris demain matin, il faudrait que je sois mort et enterré… Si vous pouviez voir la figure de Lanthenay, comme je l’ai vue ce matin !…
    – Partons ! fit Manfred d’une voix rauque.
    L’instant d’après, Ragastens, Triboulet et Spadacape entendirent le galop furieux de deux chevaux.
    – Partons ! dit alors à son tour Triboulet.
    Et ils se dirigèrent vers le parc du château.
    Manfred et Cocardère galopaient côte à côte sur la route de Melun.
    L’oreille aux aguets et la main prête, Cocardère causait.
    – Comment as-tu fait pour nous trouver ? avait demandé Manfred.
    – C’est une chance inespérée… Il

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