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La couronne de feu

La couronne de feu

Titel: La couronne de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Peyramaure
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    – Le comte de Montmorency vient à nous !
    Jeanne et d’Alençon s’apprêtaient à rameuter quelques groupes de fuyards pour faire front à cette attaque imprévue quand Louis de Coutes, sautant de cheval, les rassura d’une voix haletante :
    – Le comte de Montmorency vient de sortir de Paris en forçant la porte du Temple... pour se rallier à nous, pas pour nous combattre ! Il est suivi d’une soixantaine de cavaliers !
    Jeanne, suivie du duc, se porta à ses devants. Il descendit de cheval, s’agenouilla pour lui baiser la main en balbutiant :
    – Ah ! Jeanne, quelle joie de vous voir ! Je rêvais de cet instant depuis des mois. De vous savoir si proche, mes gentilshommes et moi n’avons pu nous retenir, et nous voici ! Nous sommes las du joug que les Bourguignons font peser sur la capitale, et nous ne sommes pas les seuls. Las surtout des droits de pots et poêles qu’ils nous imposent pour faire la guerre à nos propres compatriotes ! Nous avions envie de prendre l’air, de courir avec vous les chemins de l’aventure et de la guerre !
    Il ressemblait à ces vieux guerriers tassés par l’âge et les blessures mais qui gardent la tête haute, le regard droit, la mine fière. Une grimace s’esquissa sous sa moustache grisonnante.
    – Quelle mauvaise surprise, Jeanne, lorsque nous sommes arrivés dans les parages de la porte Saint-Honoré ! Où était cette armée qui, la veille, avait fait de si brillantes vaillances d’armes ? Quelle stupeur fut la nôtre en constatant que la place était vide ! Que s’est-il passé ? Est-ce la conséquence de votre blessure ?
    Il écouta en hochant la tête, avec un profond sentiment de détresse, les explications que lui donna Jean d’Alençon.
    – Par le chef Saint-Martin ! s’écria-t-il, que me contez-vous là ? Le roi aurait-il perdu le sens ? Eussiez-vous persévéré quelques jours l’affaire était dans le sac ! Charles va me faire regretter de vous avoir amené mes gentilshommes...
    – Rien n’est perdu, dit Jeanne. Votre présence va ranimer l’ardeur de l’armée. Nous allons rassembler nos troupes et reprendre la tâche où nous l’avons abandonnée.
    Elle donna l’ordre à Louis de Coutes d’annoncer au roi la venue de ce renfort, de lui demander d’arrêter le mouvement de repli et de ramener les troupes. Jean d’Alençon tempéra ce bel élan.
    – Jeanne, dit-il, cesse de te bercer d’illusion. Ce que tu demandes est impossible. Nous n’avons plus le moindre matériel...
    – ... mais, grâce à Dieu, nous avons encore notre artillerie et nos hommes souhaitent encore se battre !
    – Ce qui était vrai hier ne l’est plus aujourd’hui. Il faut en prendre ton parti : le ressort est brisé.
    Le comte de Montmorency remonta à cheval et, d’un ton fort raide, s’écria :
    – Eh bien, puisqu’on ne veut pas de nous, salut la compagnie !
    – Qu’allez-vous faire ? demanda Jeanne. Retourner à Paris ?
    – Pour nous faire écharper et jeter à la Bastille ou au Châtelet ? Merci bien, ma fille ! Nous allons retourner dans nos domaines. Bien le bonjour à tous ! Faites révérence de notre part à Sa Majesté !
     
    De retour à Saint-Denis, Jeanne et le duc trouvèrent Charles en conversation avec un groupe de carmes qui, sortis eux-mêmes de Paris par la porte du Temple, apportaient des nouvelles. Charles les écoutait, tête basse, l’air maussade, en roulant de petites boules de mie sur la table de son dîner.
    Ces religieux avaient élaboré au sein de leur établissement un complot contre l’occupant, en rapport avec le prieur des carmes de Melun, le père Pierre d’Allée. Ils avaient à leur solde des groupes d’agitateurs chargés, lorsque l’armée royale serait devant Paris, de créer intra-muros une confusion dont ils profiteraient pour ouvrir la porte aux assaillants. Galvanisés par l’apparition de la Pucelle ils s’étaient mis à l’ouvrage, faisant courir le bruit, dans les milices notamment, que tout était perdu, que les gens devaient s’enfermer dans leur demeure. Un sauve-qui-peut efficace : ceux de la milice s’interrogeaient pour savoir s’il ne valait pas mieux poser les armes plutôt que d’affronter l’armée de la Pucelle. Il avait fallu l’intervention des Bourguignons de Jean de Luxembourg pour faire cesser la panique, interrompre l’exode de la population vers les faubourgs de la rive gauche et faire rouvrir boutiques et maisons.
    Dans le même temps les carmes avaient rendu

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