La couronne et la tiare
giboyeuses forêts de pins. Il est devenu, à l’école du comte de Foix, son cousin, l’un des premiers chasseurs de son temps… Le captal est en outre, bien fait de sa personne, aimable, galant avec une pointe de gaillardise, doué de cette faconde un peu théâtrale qui a toujours été l’un des dons naturels des habitants de Gascogne.
Erreur (à retardement). Monsieur Siméon Luce. Et magistrale : à l’époque du captal, les Landes n’étaient qu’une éten due de sables et de marécages. L’assèchement n’en fut commencé qu’à la fin du XVIII e siècle, par Nicolas Bremontier (1738-1809) qui arrêta, par une infinie plantation de pins, la progression des dunes vers l’intérieur, et poursuivie par Jules Chambrelent (1817-1893). Les « giboyeuses forêts de pins » n’existaient pas. Il est vrai qu’anachroniquement, Maurice Magre fit pousser du maïs en Languedoc au temps de Simon de Montfort et qu’Anatole France, dans Le Procurateur de Judée, fit fumer le Vésuve, lequel ne s’éveilla qu’en 55 pour ensevelir Herculanum et Pompéi. Le maître rectifia lors d’une réimpression.
Les seigneurs de Greilly, puis de Grailly étaient originaires du pays de Gex. Ils y étaient barons de Rolle et vassaux de Savoie. Leur lignée commence par un Gérard, chevalier, en 1120. Il fut le père de Jean I er , seigneur de Grailly, vivant en 1150, lequel eut pour fils Jean II, seigneur de Grailly en 1194, père de Pierre, seigneur de Grailly et de Rolle. Le fils de ce Pierre, Jean, fut sénéchal de Guyenne sous Édouard I er d’Angleterre, fils aîné d’Henri III. C’est à lui seulement que le père Anselme fait remonter les Grailly en l’appelant Jean I er … alors qu’il était Jean III. Les historiens ont adopté la généalogie du Père Anselme, bien qu’elle soit fautive, mais il restera patent qu’avant ce Jean I er , Samuel Guichenon a relevé, dans L’Histoire de la Maison de Savoie, l’existence de Gérard, Jean I er , Jean II et Pierre I er , c’est-à-dire de quatre degrés dans la filiation des Grailly :
1. – Jean I er , sire de Grailly au bailliage de Gex, chevalier, vicomte de Benauges et de Châtillon, seigneur de Gurzon, de Flex, du Puy, de Chaslus, de Villagrand en Genévois et de Rolle, sénéchal de Guyenne, favori du prince Édouard, fils aîné de Henry III d’Angleterre qui lui donna, le 20 mars 1261, les terres de Brierre, Scorbian, d’Artige, moyennant l’hommage d’une paire d’éperons dorés par an, le jour de Pâques, et le 2 janvier 1266, la vicomté de Benauges avec la ville de Natz et le Salin de Bordeaux. Jean I er , sénéchal de Guyenne, se distingua en Terre Sainte pendant la Croisade de 1270, où il suivit le prince Édouard. Abrégeons et disons qu’il portait : d’argent à la croix de sable chargée de cinq coquilles d’argent. Il eut pour femme Claremonde de la Motte, fille et héritière de Gaillard de la Motte, seigneur de Landirans suivant acte du 27 octobre 1280, et en eut Pierre de Grailly (qui suit) et Jean de Grailly, seigneur de Langon, qui testa en faveur de son neveu et de Catherine de Grailly sa nièce.
2. – Pierre, sire de Grailly, vicomte de Benauges et de Castillon, armé chevalier en 1288. Il figura parmi les seigneurs d’Angleterre choisis pour aller au-devant de la princesse de Saleme. Il épousa, en 1287, Rubea, fille de Bernard, comte d’Asturac et en eut Pierre (qui suit) et Catherine, mariée à Jourdain de l’Isle, seigneur de Causabon, qui mourut sans enfant et dont les biens rentrèrent dans la maison de Grailly.
3. Pierre II, seigneur de Grailly, Villegrand, Rolle, vicomte de Benauges et de Castillon, captal de Buch, chevalier de la Jarretière à la fondation. Il suivit le parti anglais et s’attira la disgrâce de Philippe le Bel. En 1345, il fut de la prise de Bergerac par Henry de Lancastre, testa en 1356 et donna Castillon et Gurzon à Archambaud de Grailly, son second fils. Il se maria tout d’abord avec Assalide de Bordeaux captalesse de Buch, dame de Puypaulin et de Castelnaud en Médoc dont il eut trois enfants (Jean II, captal de Buch qui suit –. Brunissende de Grailly (qui épousa, en juin 1336, Bernard d’Albret) et Jeanne de Grailly (qui épousa, en 1331. Senebrun de Lesparre)). Ensuite, il épousa Rosamburge de Périgord, fille d’Hélie de Talleyrand, comte de Périgord et de Brunissende de Foix (1328) dont il eut Archambaud de Grailly, qui continua la postérité, et Rogette de
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