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La couronne et la tiare

La couronne et la tiare

Titel: La couronne et la tiare Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Pierre Naudin
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jusqu’à 15 pieds de profondeur (4,80 m). On le traversait, comme la Seine, à pied et en charrette. Les douves des châteaux subissant le même sort que les fleuves, les rivières et les étangs, on les attaqua plus commodément.
    Les animaux furent également frappés. Les vignes et les oliviers périrent. L’Église, terrorisée, se répandit en prières. Dieu ne les entendit pas. Et l’on continua de se battre !
    Siméon Luce écrit fort justement :
    Les historiens du Moyen Age auraient grand tort de négliger ces accidents des saisons qui ont exercé parfois une si décisive influence sur la marche des événements, sur la destinée des individus et des sociétés. Ne savons-nous pas par une expérience toute récente, qu’il suffit de quelques bonnes récoltes pour consoler une nation abattue et l’aider à se relever, comme aussi un hiver exceptionnellement rude peut mettre le comble aux maux dont souffre un peuple ? Quoi qu’il en soit, au plus fort de ce cruel hiver, alors que c’est presque un travail de vivre en restant à se chauffer au coin de son foyer, du Guesclin trouve assez d’énergie, jointe à une incomparable force physique, pour entreprendre et mener à bien une expédition dont nous allons lui restituer l’honneur (441) .
    C’est oublier sciemment les autres combattants. Pour se réchauffer le corps, il fallait boire et manger. Donc, batailler. Et l’on ne s’en priva pas.
    Cette période est nommée par les archéologues la petite glaciation des XIII e et XIV e siècles. La vague de froid qui s’abattit sur l’Europe fut ressentie jusqu’au Proche-Orient. Elle correspondait exactement au moment où l’Occident formait « un monde plein » par la population, l’économie ; d’où les famines brutales avec, pour conséquence, la non-résistance aux épidémies diverses, dont la peste. Le niveau de la mer s’abaissa avec, pour résultat, l’ensablement des littoraux. La formation de dunes sableuses et le dépôt des vases littorales proviennent toujours des régressions marines et non des transgressions ainsi qu’on le pourrait penser : la mer en baisse dégage de grandes surfaces de plages desséchées par le froid, le vent emporte aisément ce sable et le dépose dès que les accidents de terrain le ralentissent.
    Cette mini-glaciation est bien connue des spécialistes (entre autres P. Chaunu, Fossier, etc.). Elle est responsable de l’ensablement des ports et canaux de la mer du Nord, de la Hollande, Belgique et France du Nord. Et subséquemment de la fin de la Ligue Hanséatique au profit des Italiens.
    En réalité, il suffit d’une descente minime de 1 à 3°de la température moyenne générale pour susciter une catastrophe, en raison des hivers prolongés, du décalage des saisons provoquant une inadaptation des végétaux. Depuis le pléniglaciaire supérieur (Weichselien III), la température du globe ne cesse de monter. Depuis, donc, une vingtaine de millénaires. Actuellement, le niveau de la mer continue de monter d’environ 5 mm par an en moyenne.
    L’homme de Dieu
    Les guerriers retranchés dans le donjon et l’enceinte de Rolleboise étaient-ils redoutables ? Pas plus que d’autres, en vérité. Comme chaque fois qu’à la guerre ou en sport, les Français ont du fil à retordre, il faut bien avancer des excuses soit à leur reculade, soit à leur immobilité, soit à leur défaite.
    Jean Jouel n’était pas plus ignoble, dans la guerre, que Guesclin le fut (et s’en vanta lorsqu’il s’allia aux Compagnies). Et Wauter Strael ?
    Voici ce qu’en dirent Guyard de Berville et J. G. Masselin dans leur apologie de l’aventurier breton :
    Rullehoise était occupée, pour les Navarrais, par Wautaire Austrade. Bruxellaire qui s’était tellement rendu formidable que personne n’osait aller ou venir de Rouen à Paris sans pas seport de lui et que tout commerce était interrompu, tant par terre que par la rivière.
    Lors de l’affaire d’Evran (12 juillet 1363) où la bataille entre les Bretons de Blois et ceux de Montfort n’eut pas lieu, et où fut ébauché un partage équitable de la Bretagne (442) , on avait vu les soudoyers des deux camps fraterniser et s’embrasser «  avec toute l’amitié possible  ». A l’instigation des prélats des deux camps dont les démarches avaient empêché la bataille, on avait convenu de se donner de part et d’autre des otages pour respecter cette trêve opportune. C’étaient, pour le comte de

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