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La croix de perdition

La croix de perdition

Titel: La croix de perdition Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Andrea H. Japp
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paragraphe.
    4 Motifs dont les lignes s'entrecroisent.
    5 Enroulements successifs de courbes végétales stylisées.
    6 Elles sont très utilisées dans les manuscrits du Moyen Âge afin de gagner du temps et d'économiser le papier. Elles disparaîtront presque toutes avec l'invention de l'imprimerie.
    7 L'abondance d'abréviations rendait certaines lectures difficiles.
    8 L'aphérèse omet les syllabes initiales d'un mot. L'apocope supprime les syllabes finales.
    9 De « béryl », qui donnera « bésicles ». Lunettes. On en porte depuis leXIIIe siècle, tout en les dissimulant puisqu'elles sont perçues comme la preuve d'une infirmité.
    10 Période de la vie s'étalant de vingt à quarante ans.
    11 Note du copiste en fin de manuscrit, dans laquelle il commente parfois son travail, ou en précise la date et le lieu.
    12 Sac, le plus généralement en cuir, que l'on emporte en voyage et que l'on porte en bandoulière.
    13 Mariage ou concubinage des clercs, assez bien toléré jusqu'auXe siècle.
    14 Linge ornant le devant de la table de messe.
    15 Bois naturellement tombé à terre. Le seul que l'on peut ramasser sans autorisation du seigneur.
    16 Bouteille en terre, encore appelée « boutie ».
    17 Sorte de petite lanterne en bois ou en métal qui permet de protéger les flammes des courants d'air et de transporter l'éclairage.
    18 Lourd fardeau. À l'origine de « portefaix ».
    19 Vestige de l'activité préhistorique en Perche, érigée à la fin du néolithique, environ deux mille cinq cents ans avant l'ère chrétienne, on la trouve dans la forêt à proximité de Saint-Cyr-la-Rosière. Les archéologues pensent qu'il s'agit d'une très ancienne sépulture.
    20 Indiquant le rang social, le choix des fourrures est codifié. La zibeline est réservée aux classes les plus nobles et les plus fortunées.
    21 Transpercé gravement.
    22 À l'époque, jeune fille ou jeune femme de distinction.
    23 Ce que nous appelons « corbeaux ».
    24 Tranche de pain rassis qui sert d'assiette.

Abbaye de femmes des Clairets,Perche, fin janvier 1308, ce même jour
    Adèle Grosparmi, la nouvelle secrétaire de Plaisance de Champlois, passa la tête par l'entrebâillement de la porte. La jeune abbesse retint le sourire qui lui venait involontairement chaque fois que sa fille paraissait devant elle. Petite et très ronde, Adèle avait un visage en lune, de bonnes joues rosées, et un regard en permanence étonné, comme si tout lui était nouveauté. En dépit d'une vive intelligence, et d'un louable acharnement au labeur, elle était d'une rare maladresse, sauf lorsqu'elle tenait la plume, qu'elle maniait bellement. En effet, à sa terrible consternation, tout semblait lui échapper des mains. En revanche, ses sœurs s'extasiaient : Adèle traçait la textura 1 , la cursive 2 et même la caroline 3 avec un talent qui confinait à l'art. On avait donc d'abord pensé à lui réserver un travail de copiste au scriptorium, qui lui permettrait d'utiliser l'agilité de sa main et d'épargner vaisselle et objets des ravages que la jeune sœur semait derrière elle. Cependant, il était vite apparu qu'elle s'y ennuyait et s'y attristait. Forte d'une devise héritée du monde laïc : « Esprit vif ne suffit pas à belle ouvrage. Il faut que le cœur y soit aussi », Barbe Masurier, la cellérière, en avait informé Plaisance. Selon elle, Adèle Grosparmi avait besoin de se sentir utile auprès des êtres, du présent. Adèle Grosparmi avait donc remplacé Bernadine Voisin, que l'abbesse avait priée d'un ton sans appel de quitter les Clairets, dès après qu'elle avait appris son inacceptable trahison, ses menteries sans vergogne, son scandaleux espionnage.
    – Adèle ?
    – Ma mère, c'est une telle stupéfaction et, je l'espère, un plaisir bienvenu pour vous.
    – Tous les plaisirs honorables sont bienvenus, ma fille. Dieu nous les offre pour que nous les savourions et qu'ils embellissent nos vies.
    – C'est également mon sentiment, approuva Adèle en plissant les lèvres de sérieux. (Ménageant ses effets, prenant une grande inspiration, elle annonça, un brin théâtrale :) Madame de Nilanay, notre sœur… enfin, pas vraiment sœur… Donc Marie-Gillette, ou plutôt Alexia, se trouve en bas, dans mon bureau. Elle requiert votre hospitalité pour quelque temps en échange de la somme de pension qu'il vous plaira de fixer.
    – Comment ? s'exclama Plaisance en se levant.
    La nouvelle l'enchantait.

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