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La dame de Montsalvy

La dame de Montsalvy

Titel: La dame de Montsalvy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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tantôt elle est accourue chez moi, toute
    1 Le futur Charles le Téméraire.
    Défaite et en larmes, en suppliant qu'on voulût bien la garder car elle refusait de retourner dans la maison des Seguin. Allons, Marthon, un peu de courage !... raconte ton histoire comme tu me l'as racontée...
    L'histoire était courte. Peut-être impressionnée par la mort de son maître, Marthon avait fini par se persuader que la maison était hantée, principalement les resserres à bois du fond du jardinet, où l'on entreposait aussi bien les bûches à brûler que les billes de bois pour les coffres et qui jouxtait par un côté l'appentis où, chez Mathieu Gautherin, on avait un poulailler et une resserre à outils. Marthon affirmait y avoir entendu des bruits bizarres. Or, ce jour-là, étant seule à la maison, elle avait eu besoin de quelques bûches pour sa cuisine et, maîtrisant sa crainte, elle était allée dans la resserre. Mais à peine y était- elle entrée qu'un gémissement, si affreux qu'il ne pouvait venir selon elle que de l'autre monde, l'en avait chassée, sanglotante et le cœur fou.
    Alors, plantant là son ouvrage et ne songeant plus qu'à se protéger de l'âme en peine de son maître, elle s'était enfuie en courant pour chercher refuge auprès de sa sœur chez dame Morel. Celle-ci ayant entendu par hasard le récit échevelé et hoquetant de la pauvre fille lui avait alors posé quelques questions, puis s'était décidée à l'emmener voir Jacques de Roussay.
    — J'ai trouvé cette histoire étrange, dit Symonne. Depuis quelque temps, maître Gautherin, dont je suis une des bonnes clientes et que j'estime, avait disparu de sa boutique. On le disait souffrant, trop souffrant même pour recevoir ses meilleurs clients. Cela m'a étonnée.
    Votre oncle a toujours été l'énergie et la courtoisie mêmes, ajouta-t-elle pour Catherine. En outre, ces gens m'ont, depuis longtemps, inspiré une méfiance, vague peut-être, mais dont je ne pouvais me défendre. Voilà pourquoi je suis venue jusqu'ici avec Marthon.
    Le regard de Catherine croisa celui de Roussay.
    Nous avons visité la maison de la cave au grenier, fit-elle avec une douceur pleine de menace en constatant qu'Amandine venait de perdre quelques unes de ses belles couleurs mais qui aurait songé au poulailler ?
    Il lui répondit par un large sourire et par un geste à l'adresse de ses hommes qui, à sa suite, se précipitèrent au fond du jardin.
    Ils y trouvèrent Gauthier et Bérenger, au milieu d'une troupe piaillant de volailles effarouchées, occupés à essayer de faire sauter le gros cadenas qui maintenait fermée une porte en bois mal dégrossi mais visiblement neuve. Les deux garçons n'avaient eu besoin que d'un coup d'œil pour se comprendre et abandonner la boutique pour le poulailler quand la nourrice du jeune Charolais avait exposé à son auditoire les terreurs de Marthon. Ils n'étaient cependant pas encore venus à bout de leur ouvrage car, si les planches de la porte montraient des interstices, le cadenas était solide.
    — Peste ! remarqua Roussay goguenard à l'adresse d'Amandine que deux soldats amenaient, on ne risquera pas de vous voler vos œufs et j'espère que vous avez pensé à donner une clef à vos poules !
    Au fait, vous pourriez me la donner, cela simplifierait tout ?
    — Je ne l'ai pas ! grogna la femme, butée. Ce placard ne sert plus depuis longtemps. La clef doit être perdue.
    — Avec une porte neuve ? Comme c'est vraisemblable. Il est vrai que cela sent bien mauvais, par ici. Allez, vous autres, arrachez-moi ces planches puisque l'on ne peut venir à bout de ce damné cadenas.
    Attaquée à la hache, la porte ne résista guère et s'abattit, découvrant un réduit obscur d'où monta une puanteur telle que Roussay arrêta du bras Catherine et Loyse qui se précipitaient déjà.
    — Non ! Avec une telle odeur, il se peut que nous trouvions seulement un cadavre, d'autant qu'on n'entend aucun bruit, aucun gémissement. Laissez- moi entrer d'abord avec l'un de mes hommes.
    Viens avec moi, Baudron...
    Un instant après, tous deux ressortaient portant avec des précautions dont le dégoût n'était pas exempt un paquet informe de couvertures sales et de linge dégoûtant à un bout duquel pendait une tête dont les cheveux et la longue barbe en broussaille étaient gris de crasse et grouillants de vermine.

    — Oncle Mathieu ! cria Loyse horrifiée. Dans quel état !...
    — Est-ce qu'il est mort ? souffla

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