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La dame de Montsalvy

La dame de Montsalvy

Titel: La dame de Montsalvy Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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de le lui poser sur les épaules, il prit l'une de ses mains dans la paume de laquelle il posa un baiser.
    — Voici reparu le jeune seigneur de Maillet ! soupira-t-il. Et je crois qu'à présent nous pouvons rappeler votre charmant cousin.
    Jacques ne devait pas être loin car il apparut comme un diable hors de sa boîte dès la première syllabe de son nom.
    11 devait maintenir la porte simplement poussée et garder l'oreille collée contre ! pensa Catherine amusée. Au moins son supplice n'aura guère duré !...
    Il semblait, en effet, immensément soulagé et fit sortir Catherine un rien trop précipitamment, lui laissant à peine le temps d'un salut cérémonieux et la jetant presque dans les escaliers tant il avait hâte de l'emmener assez loin pour poser la question qui lui brûlait les lèvres.
    — Que s'est-il passé ? aboya-t-il dès le premier palier en retenant Catherine par le pan de son manteau.
    Elle lui offrit un sourire narquois.
    — Mais rien, mon ami, absolument rien...
    — Il ne vous a pas...
    Elle haussa les épaules.
    — En dix minutes ? Vous n'êtes guère galant, mon cher capitaine !
    En tout cas, j'espère que vous voilà guéri de vos stupides brimades de geôlier trop consciencieux ?
    — Que voulez-vous dire ?
    — Que vous devriez bien laisser venir ici, de temps à autre, quelque jolie servante, bien fraîche et bien stupide... ne fût-ce que pour faire un peu convenablement le ménage de ce taudis où vous osez loger un roi ! Je vous souhaite une bonne nuit, mon cher cousin...
    Ah ! j'allais oublier : voulez-vous me permettre encore deux conseils ?
    — Au point où nous en sommes, pourquoi pas ? Dites toujours.
    — Eh bien ! d'abord, essayez donc de trouver un chiot de deux ou trois mois aussi semblable que possible au pauvre Ravaud... et puis prenez la saine habitude de faire goûter tout ce que vous servirez à votre prisonnier !

    — Parce que vous imaginez que je n'y aurais pas pensé tout seul ?
    cria Roussay hors de lui. Décidément, vous me prenez pour un crétin.
    Çà !... mon cousin !
    Catherine éclata de rire, sauta en voltige sur le cheval qu'un valet lui amenait et, piquant des deux, quitta au grand galop le palais des ducs de Bourgogne pour s'enfoncer dans le dédale obscur et désert des rues de Dijon.
    En regagnant l'hôtel Morel-Sauvegrain, elle vit que Gauthier était enfin rentré. Visiblement éreinté, il était assis, en compagnie de Bérenger, dans l'âtre de la cuisine et faisait griller des châtaignes en buvant du vin doux.
    — Dieu soit loué, vous voilà ! s'écria Catherine avec un soupir de soulagement. Où donc étiez-vous passé ? Quelle aventure dangereuse avez-vous encore courue ? Vous ne connaissez pas Dijon et, à peine arrivé, vous...
    — Je ne connais pas Dijon soit, mais je connaissais l'homme que j'ai suivi : c'était l'un de ceux du Damoiseau et je l'ai même suivi toute la journée : il faut dire qu'il m'a fait voir du pays. Mais vous-même, dame Catherine, ne venez-vous pas de courir, vous aussi, une aventure ? J'imagine que vous n'arrivez pas du salut sous ce déguisement ?
    Elle haussa les épaules, ôta ses gants et s'approchant du feu lui tendit ses paumes froides. Elle se sentait lasse mais l'esprit singulièrement vif et éveillé.
    — J'ai réussi à approcher le Roi... fort heureusement d'ailleurs car, si vous avez vu un homme du Damoiseau, moi j'en ai vu un autre à la tour Neuve. Et en pleine action encore : on a tenté ce soir d'empoisonner René d'Anjou !
    Gauthier cessa un instant de faire rouler ses châtaignes dans le poêlon percé de trous et leva les sourcils :
    — Dans sa prison ? Au palais ?...
    — Exactement : en lui servant du vin empoisonné. J'ajoute que si je n'avais pas reconnu cet homme, à l'heure qu'il est non seulement le Roi aurait cessé de vivre mais le capitaine de Roussay et moi serions morts avec lui. Une mort rapide et flatteuse, sans doute, mais tout aussi définitive qu'une autre !

    Brièvement, elle raconta ce qui s'était passé dans la prison tandis que Bérenger ponctuait son récit d'exclamations indignées et que les sourcils de Gauthier se fronçaient graduellement.
    Son coup fait, l'homme a disparu sans en attendre le résultat, soupira-t-elle enfin et, malgré toutes les recherches, on n'a pas pu le retrouver... J'aimerais savoir, Gauthier, ce qui vous amuse si fort dans cette histoire ? ajouta-t-elle, indignée, en constatant que son écuyer, non seulement avait perdu d'un seul

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