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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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sortir de Paris jusqu’à nouvel ordre. Mais l’un des cavaliers de l’escorte, sans que Fausta intervînt, montra à l’officier du poste un papier qui portait la signature du duc.
    Sans doute, et pour toute occasion, Fausta était approvisionnée de ces signatures. Quoi qu’il en soit, l’officier comprit que l’ordre ne concernait pas le porteur de ce papier et ses compagnons. Il fit donc baisser le pont-levis. En passant, Fausta lui jeta ces mots :
    — Nous rentrerons à Paris dans deux heures. Faites en sorte que nous n’ayons pas à attendre de l’autre côté du fossé…
    q

Chapitre 30 VIOLETTA
    L orsque Fausta atteignit l’abbaye de Montmartre, tout était obscur et silencieux. Mais l’un des cavaliers ayant heurté la porte d’une certaine façon, le double vantail ne tarda pas à s’ouvrir tout grand. Des lumières apparurent. Fausta ayant mis pied à terre se fit conduire à l’appartement de l’abbesse qui, prévenue en toute hâte de cette visite nocturne, s’habillait.
    — La prisonnière ? demanda Fausta d’une voix qui étonna Claudine par sa vibration d’inquiétude.
    — Elle est toujours là, madame, rassurez-vous…
    — Faites-la venir… ou plutôt non, conduisez-moi près d’elle.
    Simplement, l’abbesse prit un flambeau et se mit à précéder Fausta qui, d’un geste impérieux, avait renvoyé deux religieuses qui assistaient à cette scène.
    Claudine descendit l’escalier, passa sous la voûte, entra dans les jardins et atteignit enfin cette partie enclose de palissades qui formait comme une prison dans une prison. Elle ouvrit la barrière avec une clef qu’elle avait sur elle et parvint au logis qui abritait Violetta sous la garde de Belgodère. Le bohémien ne dormait jamais que d’un œil. Il entendit donc les pas de Claudine et de Fausta, si légers qu’ils fussent, et se jetant à bas du lit de camp où il sommeillait tout habillé, alla ouvrir la porte en grondant :
    — Qui va là ?…
    Mais comme, en disant ces mots, il entrouvrait, il reconnut aussitôt l’abbesse, et rengainant le poignard qu’il avait saisi à tout hasard et grâce à une habitude invétérée chez lui, il s’inclina profondément.
    — La prisonnière ? répéta Fausta avec cette même émotion que Claudine avait déjà remarquée.
    Belgodère la reconnut à la voix ; il se courba cette fois jusqu’au sol.
    — Ce qu’on me donne à garder, dit-il, je le garde. La prisonnière est là !…
    Il s’était redressé et du doigt montrait une porte verrouillée.
    — Entrons ! dit Fausta d’un ton bref.
    Elles pénétrèrent dans le logis sommairement meublé d’un petit lit de camp, d’une table et de deux chaises, le tout éclairé par une torche. Sur la table, de nombreuses bouteilles, les unes vides, les autres pleines, attestaient que le bohémien cherchait à adoucir les ennuis de son métier de geôlier comme il pouvait. Claudine tira les verrous de la porte qu’avait désignée Belgodère. Fausta prit alors le flambeau et dit :
    — J’entrerai seule…
    Et elle pénétra dans la pièce où Violetta était enfermée.
    A ce moment, d’une soupente qui dominait la première pièce où Claudine et Belgodère attendaient, surgit une tête effarée, au profil burlesque, aux cheveux noirs et plats, aux yeux arrondis par la frayeur et la curiosité. Cette tête, c’était celle de Croasse.
    Croasse dormait dans la soupente, sur un tas de paille. De ce poste élevé, il dominait la chambre, et lui aussi ne dormait que d’un œil. Croasse vit donc entrer Claudine et Fausta. Il vit Fausta pénétrer dans la pièce qui servait de prison à Violetta. Lui aussi se demanda ce que signifiait cette visite nocturne. Il se demanda surtout si tout cela n’allait pas se terminer par une volée de coups de trique à lui administrée par le prodigue Belgodère. Ne trouvant aucune réponse, il prit le parti d’attendre, en retenant sa respiration, de peur d’attirer sur lui l’attention de Belgodère…
    Le bohémien à ce moment ne songeait guère à lui, d’ailleurs ; toute son attention était concentrée sur la pièce voisine, où Fausta, le flambeau à la main, venait de disparaître en refermant la porte derrière elle.
    Fausta avait déposé sur un meuble le flambeau qu’elle tenait à la main. Un rapide coup d’œil autour d’elle lui montra la pièce misérable, sans fenêtre, plus triste vraiment qu’une prison. Sur un vieux canapé, car il n’y avait pas de

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