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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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de la porte…
    Le chevalier de Pardaillan dormait de tout son cœur lorsqu’un laquais vint le réveiller en lui disant qu’un étranger, malgré l’heure extraordinaire, voulait lui parler à tout prix. Il ajouta qu’il avait inspecté les abords de l’auberge et qu’il n’avait rien vu de suspect, et qu’enfin cet étranger était seul et non armé. Pardaillan objecta qu’il avait pris l’habitude de dormir la nuit et qu’il trouvait fort déplaisant d’être réveillé au moment même où il faisait un très beau rêve, et il ajouta :
    — Sache, maraud, que je ne me lèverais à cette heure que pour deux choses également respectables : pour recevoir une honnête dame, ou pour me battre avec un ennemi pressé.
    Et Pardaillan se tourna du côté du mur en menaçant le laquais de le jeter par la fenêtre, s’il ne le laissait reprendre son rêve au point où il l’avait quitté si malencontreusement.
    — Monsieur le chevalier, dit une voix, si ce n’est pour les deux motifs indiqués par vous qu’on vient vous éveiller, c’est tout au moins pour l’un des deux.
    Pardaillan se retourna, s’accouda et aperçut l’étranger qui, ayant suivi le laquais jusqu’à la porte, avait assisté à ce colloque.
    — Ah ! ah ! dit le chevalier, c’est donc une dame qui me veut voir ?
    L’homme garda le silence.
    — C’est donc quelqu’un qui me veut pourfendre dès l’aurore ?
    L’homme s’inclina sans répondre.
    — C’est bien, dit alors Pardaillan, qui une bonne fois pour toutes avait résolu de ne jamais s’étonner de rien, dans dix minutes je suis à vous, monsieur.
    Il s’habilla sans hâte en sifflotant une fanfare de chasse qu’il affectionnait.
    Puis il ceignit sa bonne rapière, descendit dans la salle commune et aperçut le même étranger, qui le pria poliment de l’accompagner jusque dans la rue. Le chevalier obéit à cette invitation et s’assura par un rapide regard que la rue était parfaitement déserte. L’homme attendit que le garçon de la
Devinière
eût refermé la porte. Alors il se tourna vers Pardaillan, retira son chapeau et dit :
    — Vous êtes bien le chevalier de Pardaillan ?
    — En chair et os, mon cher monsieur, et vous ?
    — Moi, monsieur le chevalier, je suis l’écuyer d’un seigneur qui désire ne pas se nommer. Au nom de mon maître, je viens vous porter défi, vous déclarant convaincu de lâcheté si vous n’acceptez le cartel.
    Pardaillan se mit à rire.
    — Cornes du diable ! fit-il, je pourrais vous répondre, sire écuyer, qu’il est dans les usages de la chevalerie de savoir au moins avec qui l’on va se couper la gorge.
    — Mon maître vous dira son nom quand il vous aura couché sur la chaussée, et que vous ne pourrez plus aller répéter ce nom.
    L’homme parlait gravement, d’une voix calme et forte, comme il convenait aux écuyers qui portaient ces sortes de défis.
    — Oh ! oh ! songea Pardaillan, serait-ce le duc de Guise qui me veut faire l’honneur de croiser son fer avec le mien ?… Mais non !… Guise, s’il me savait ici, m’eût fait saisir et poignarder, ou envoyé pourrir dans quelque cul de basse-fosse… Qui est-ce alors ?… Peut-être ce brave Bussi-Leclerc qui cherche une revanche ?… Mais pourquoi cacherait-il son nom !…
    Soudain il pâlit, et un sourire terrible crispa sa lèvre.
    — C’est Maurevert !…
    Et tout haut, d’une voix altérée, devenue rauque :
    — Où est ton maître ? dit-il d’un ton bref. Je suis prêt à lui rendre raison…
    Au moment qu’il prononçait ces mots, de l’ombre épaisse d’un mur se détacha une apparition qui s’avança, s’arrêta devant Pardaillan et fit signe à celui qui s’était donné pour écuyer. Celui-ci, sans plus rien dire, salua le chevalier, s’inclina devant le nouveau venu et, sans tourner la tête, s’éloigna ; bientôt il eut disparu au loin. Pardaillan et l’inconnu se trouvèrent seuls en présence. Le chevalier avait jeté un ardent regard sur cette apparition.
    — Ce n’est pas lui ! murmura-t-il. Cela m’eût bien étonné aussi.
    Son étrange adversaire paraissait être un jeune homme d’une vingtaine d’années, en qui on devinait la force nerveuse et souple d’un être habitué aux exercices du corps.
    — Monsieur, dit alors le chevalier en reprenant cet air d’insouciance qui lui était habituel, vous n’avez pas voulu me dire votre nom ; et bien que ceci soit contre toutes les règles, je

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