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La Fausta

Titel: La Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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lit, toute mouillée… et le bourreau… Que s'est-il passé?… Il a dit que, demain, ils fuiraient…
    A force de se creuser la cervelle, Belgodère finit par imaginer cette scène: Violetta, pour échapper à Guise, avait dû fuir et se jeter à la Seine. Claude avait dû se trouver là par quelque fantastique hasard, et plonger pour sauver la petite.
    En roulant ces pensées et ces suppositions dans sa tête, Belgodère s'était approché de la porte de fer à laquelle il se mit à frapper à coups redoublés. Dix minutes plus tard, après de confuses explications dans le vestibule, le bohémien était amené devant Fausta. Il y eut un long entretien au cours duquel la mystérieuse princesse, ayant frappé d'un petit marteau d'or sur un timbre, donna cet ordre à l'homme accouru:
    - Qu'on aille à l'instant me chercher le prince Farnèse…
    L'entretien terminé, Belgodère fut conduit à une chambre du palais où il fut enfermé à double tour. Mais sans doute le bohémien s'attendait à cet emprisonnement qui, au surplus, était probablement consenti, car il ne témoignait ni surprise ni terreur.
    * * * * *
    Grâce aux soins de dame Gilberte qui l'avait déshabillée, couchée et frictionnée, Violetta revint à elle. Et lorsque maître Claude put rentrer dans la chambre, il trouva l'enfant les yeux grands ouverts, pensive, rêveuse, semblant réfléchir à des choses douloureuses et graves.
    - A quoi songe-t-elle?
    Claude, qui avait fait deux pas dans la chambre, en fit trois en arrière, et, tout pâle, frissonnant, avec un sourire d'une mortelle tristesse, murmura:
    - Elle songe que je suis le bourreau!…
    Il toussa comme pour prévenir Violetta de sa présence, et de loin, d'une voix humble et enrouée:
    - Tâche de dormir; ne pense plus à tout cela; c'est fini, je te dis… Tu comprends, il faut que tu te reposes pour que demain à la première heure nous puissions partir… non, non, ne dis rien… tais-toi… ta voix me ferait trop de mal si… enfin… Sache seulement que lorsque nous serons loin de Paris, quand tu seras en sûreté… eh bien, tu seras libre de me voir ou de ne pas me voir…
    Violetta voulut prononcer quelques mots… Mais déjà Claude avait disparu. Elle entendit seulement comme un soupir qui ressemblait à un sanglot.
    Violetta ne s'endormit pas. Toute cette nuit, elle la passa les yeux ouverts, songeant toujours, immobile, ses petites mains pâles croisées sur sa poitrine, suivant l'une après l'autre les pensées qui évoluaient dans sa tête.
    Lorsque les premiers rayons du soleil pénétrèrent dans la chambre, elle se leva, s'habilla et s'assit dans un fauteuil, les mains jointes, la tête penchée sur le sein. Ce fut à ce moment que maître Claude entra. Il était en habit de voyage. Il s'efforçait de montrer une sorte de gaieté, et souriait.
    - Dans quelques minutes, dit-il, une bonne litière va venir. Tu y monteras avec dame Gilberte… Tu ne te souviens pas de dame Gilberte?… . Suis-je bête! Tu ne l'as vue qu'une fois, et tu étais si petite… Enfin, tu voyageras avec elle. Moi, je serai à cheval, et, tu sais, ne va pas avoir peur… tiens, regarde-moi ces bons pistolets pour mettre dans les arçons… et cette dague… Malheur au premier qui…
    - Avant de partir, je voudrais vous parler, balbutia Violetta avec une émotion qui la faisait trembler.
    Claude pâlit.
    - Ah!… tu voudrais me parler?…
    Violetta fit oui de la tête.
    «J'en étais sûr! gronda Claude en lui-même. Pardieu! C'eût été trop beau que cela finisse ainsi… Que veut-elle me dire?… que je lui fais horreur, c'est bien simple, et qu'elle aime encore mieux mourir que de s'en venir avec moi… Qu'est-ce que je vais devenir, moi?… Mourir?… Me tuer? Je n'ose pas!… Oh! j'ai peur!… Peur de ce qu'il y a derrière la mort!… »
    Violetta, cependant, se taisait. Elle avait baissé les yeux, et continuait à trembler. Claude, par un suprême effort de désespoir, souriait.
    - Voyons, dit-il d'une voix qu'il crut très naturelle et qui était en réalité une sorte de grondement inarticulé; voyons, parle, puisque tu as quelque chose à me dire… moi, vois-tu, je crois… je…
    Brusquement, il tomba à genoux. Violetta frémit à voir cette face énorme bouleversée par une crise effrayante de désespoir.
    - Ecoute-moi, dit Claude dans un rugissement de sa douleur. Moi aussi, j'ai à te parler. Au fait, il vaut mieux que cela soit tout de suite… et que je t'explique… ou du

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