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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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mystérieuse, disparaissant tout à coup pendant des semaines entières sans qu’on pût jamais savoir comment ni où elles allaient ; comme on les voyait soudain reparaître sans qu’il fût possible de découvrir quand elles étaient arrivées et d’où elles venaient ; comme enfin la dame s’habillait le plus souvent d’une robe blanche d’ailleurs très simple et très modeste, on se refusait à admettre ce nom très vulgaire qu’elle-même avait donné, et dans tout le quartier on ne la désignait pas autrement que sous le nom de la dame en blanc.
    Essayons de soulever le voile dont s’enveloppent ces deux femmes, pénétrons dans la maison.
    C’était une sorte de parloir bourgeois, meublé d’une façon modeste, sommaire, qui donnait très nettement une sensation de provisoire. La fenêtre qui donnait sur la rue était grande ouverte, car le temps était chaud. Au milieu de la pièce se dressait une table ronde. Autour de la table se tenaient « la dame en blanc et sa demoiselle ».
    La mère paraissait à peine trente ans. D’admirables yeux bleus, un teint de neige, une auréole d’or autour de la tête. Plutôt petite, mais merveilleusement proportionnée. Un grand air de noblesse : une grande dame assurément. Un charme captivant que rendait plus captivant encore un voile d’indéfinissable mélancolie répandu sur ses traits si purs et si délicats.
    La fille : la reproduction vivante de la mère à quinze ans. De taille plus élevée. Plus de vigueur morale et physique. Plus de décision à la fois chaste et hardie. On sentait palpiter en elle l’âme d’une guerrière. La même incomparable dignité d’attitudes. Une rayonnante franchise du regard.
    Toutes deux s’activaient à de menus travaux de broderie. Non pas en ouvrières diligentes qui peinent pour assurer leur existence, mais en grandes dames qui cherchent une distraction. Car, malgré la modeste apparence du logis, et la modestie plus grande encore de leur mise, on sentait qu’elles n’étaient pas pauvres.
    Elles ne se parlaient pas, ou du moins n’échangeaient que de rares, de courtes paroles, assez espacées. De toute évidence, ni l’une ni l’autre n’était à son travail, qu’elle gardait sur les genoux plutôt pour se donner une contenance.
    La mère se plongeait dans de longues rêveries, mélancoliques, sinon douloureuses, si l’on s’en rapportait à ses jeux de physionomie.
    La fille, de tempérament vif, se montrait inquiète, agitée, troublée. Elle avait toujours l’oreille tendue vers la fenêtre. Le moindre bruit venant de la rue la faisait tressaillir. Alors elle se levait d’un mouvement infiniment gracieux dans sa vivacité légère, courait à la fenêtre interrogeait d’un regard ardent la rue et la place. Et ne voyant pas ce qu’elle cherchait sans doute, faisait une adorable moue de déception soupirait, revenait lentement s’asseoir, tout attristée.
    Toujours, à ces moments-là, la mère sortait de sa rêverie, si profonde qu’elle parût. Et elle interrogeait le visage expressif de sa fille avec une sorte d’anxiété haletante. Le plus souvent, la déception qu’elle lisait sur cet adorable visage de jeune fille suffisait à la fixer. Alors elle soupirait à son tour et, sans avoir ouvert la bouche, retombait dans sa rêverie. D’autres fois, ce témoignage si clair ne lui suffisait pas : elle posait une question de son doux regard limpide. Invariablement, la jeune fille répondait à cette question muette par un mouvement de tête négatif. Et elle reprenait sa broderie d’un geste machinal.
    Et le temps s’écoulait, mortellement long, pour ces deux femmes plongées dans cette énervante attente.
    Quelquefois, la mère parlait. C’était pour dire d’une voix infiniment douce :
    – Va voir s’il vient, ma Giselle.
    Et la jeune fille, Giselle, puisque c’était son nom, se levait, allait voir à la fenêtre et soupirait, en revenant s’asseoir :
    – Il ne vient pas, ma mère. C’était tout. Une fois, elle ajouta :
    – Viendra-t-il seulement ?… Depuis qu’il est sorti de son enfer, c’est à peine si nous l’avons entrevu deux fois. Il est reparti aussitôt. Voilà plusieurs jours qu’il nous a annoncé sa visite : voilà plusieurs jours que nous l’attendons en vain. Viendra-t-il aujourd’hui ? Mère chérie, je n’ose plus l’espérer.
    Et la mère répondit :
    – Il ne fait pas ce qu’il veut, ni comme il veut, ma Giselle. Il ne

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