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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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le fixant de son regard perçant, en sorte que tu aurais pu, à ce moment là, te retirer, si tu avais voulu?
    -Très facilement, monsieur.
    -Pourquoi ne l'as-tu pas fait?
    -Parce que, à ce moment, les estafiers de M Concini sont arrivés. En les voyant, j'ai enfin compris, trop tard, hélas! de quoi il retournait!
    -C'était plus que jamais le moment de détaler, insista Pardaillan. Car enfin tu es fixé sur le sort que te réserve ton ancien maître s'il met la main sur toi.
    -Telle a été ma première pensée, en effet. Mais je me suis dit: M.le comte est sûrement là-haut. Peut-être ne se doute-t-il pas de ce qui se passe dans la rue. Il peut descendre d'un moment à l'autre, et alors, il est perdu. Il faut que j'aille l'avertir. Et je suis entré, monsieur. Et vous avez vu qu'il était temps pour vous: vous alliez vous jeter dans la gueule du loup. Et je vous assure, monsieur le chevalier, que j'ai été douloureusement surpris quand j'ai vu que vous étiez avec M.le comte.
    Le digne Landry Coquenard avait débité cela avec simplicité. Il ne paraissait pas se douter le moins du monde qu'il venait d'accomplir une action héroïque vraiment admirable.
    Odet de Valvert, profondément touché de cette marque d'attachement, se raidissait pour ne pas laisser voir son émotion. Pardaillan le considéra un instant en silence. Et, d'une voix très douce, il prononça:
    -Tu es un brave, Landry.
    -Non, monsieur, répondit piteusement Landry Coquenard, je suis un poltron. Très poltron même. Je vous assure, monsieur, que ce n'est jamais moi qui cherche la bataille. Et si c'est elle qui me cherche, je n'hésite pas à prendre mes jambes à mon cou, sans la moindre vergogne, si je peux le faire.
    -Et si tu ne peux pas prendre la fuite? demanda Pardaillan en souriant malgré lui.
    -Alors, monsieur, fit Landry Coquenard d'un air de résolution féroce, je défends ma peau… Et rudement, je vous en réponds.
    Et naïvement:
    -Par le ventre de Dieu, je tiens à ma peau, moi!…
    -Eh bien, conclut froidement Pardaillan, tâchons de défendre notre peau du mieux que nous pourrons, puisque nous sommes menacés tous les trois.
    Il observa encore un moment par la fenêtre. Les archers, aux deux bouts de la rue, demeuraient dans l'attente. Concini et ses hommes, devant la porte, n'agissaient pas. Concini s'entretenait non sans vivacité avec d'Albaran qui paraissait approuver de la tête.
    -Que diable peuvent-ils bien comploter? murmura Pardaillan, dépité.
    Oui, c'était surtout cette ignorance des intentions de l'ennemi qui était angoissante. En attendant qu'un indice vînt le fixer, Pardaillan se mit à étudier les toits. Et il traduisit son impression:
    -Si nous sommes acculés à fuir par là, nous avons quatre-vingt-dix-neuf chances sur cent d'aller nous rompre les os sur le pavé.
    -Oui, mais nous avons une chance de nous en tirer, fit observer Valvert.
    -Evidemment. Si nous ne pouvons pas faire autrement, il faudra bien la courir, cette chance.
    -Attention! Ils entrent dans la maison, avertit Landry Coquenard. En effet, une vingtaine d'estafiers entraient silencieusement en bon ordre, deux par deux. Rospignac avait pris bravement la tête de ses hommes.
    Pardaillan et Valvert quittèrent la fenêtre. Landry Coquenard continua de surveiller la rue.
    -S'ils viennent ici, fit Pardaillan, qui réfléchissait, la porte ne tiendra pas une minute.
    -Nous pouvons nous placer sur l'escalier, proposa Valvert. Il n'est pas si large. A nous deux nous pouvons leur tailler de bonnes croupières.
    -Sans doute. Mais ils sont trop. Nous finirons par être accablés sous le nombre. Et puis… il n'est pas dit qu'ils viennent ici. Qui sait s'ils ne vont pas nous faire sauter ou mettre le feu à la maison, comme vous l'avez dit tout à l'heure? fit observer Pardaillan.
    Et, frappant du pied avec colère:
    -Mort diable! je ne veux pas que M me Fausta me tue, moi!… Plus tard, quand j'aurai ruiné ses projets, cela me sera bien égal!… Mais maintenant, au début de la lutte, me laisser supprimer, lui laisser le champ libre, par Pilate, non, ce serait par trop bête!…
    -Alors, décidez, monsieur.
    -C'est tout décidé: partons, trancha résolument Pardaillan.
    Il se retourna vers la fenêtre. Il est certain qu'il avait déjà calculé toutes ses chances, envisagé toutes les éventualités et fixé la direction qu'il devrait suivre quand il serait sur les toits, car il prononça:
    -Aucun de ces gens ne se risquera à nous poursuivre

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