La Fin de Fausta
n’était pas mort.
Le roi tint la parole qu’il avait faite à Pardaillan et confirmée à Valvert. Il fit appeler M. et M me d’Ancre et leur demanda la main de la comtesse de Lésigny pour « son ami » le comte de Valvert. Cette demande, cet ordre, formel, pour mieux dire, il le formula en des termes tels, que Concini et Léonora demeurèrent convaincus que le roi connaissait le terrible secret de la naissance de Florence et que ce mariage qu’il imposait était l’unique condition d’un pardon général. Ils se trompaient. Le roi répétait des paroles dictées par Pardaillan, sans en saisir le sens réel. Mais ils crurent qu’il savait, eux. Epouvantés, ils se hâtèrent de consentir à tout ce que le roi voulut. Trop heureux d’en être quittes à si bon compte.
C’est ainsi que, trois mois après cette terrible explosion, qui demeura toujours entourée d’un mystère impénétrable pour le populaire, Valvert, en cette même église de Saint-Germain-l’Auxerrois où il avait dû l’arracher à Rospignac, épousa sa bien-aimée Florence, en présence du roi et de toute la cour.
Valvert se retira dans ses terres, rachetées, agrandies, embellies, et qui touchaient aux terres du fils de Pardaillan, son cousin par alliance. Les deux familles vécurent là, côte à côte, n’en faisant qu’une.
Il va sans dire que Landry Coquenard, enrichi par Valvert, ne quitta pas son maître pour cela. Pour tous les trésors du monde, il n’aurait voulu se séparer de celle qu’il continuait toujours à appeler en lui-même « la petite ». Landry passait une bonne partie de son temps avec ses deux « compères », Escargasse et Gringaille, qui avaient aussi leur petit domaine par là.
Il va sans dire, également, que la bonne mère Perrine suivit sa chère petite Loïse, laquelle, comme on pense, ne manqua pas d’être gâtée outrageusement, ayant trois mères et quatre ou cinq pères, qui s’acquittaient à qui mieux mieux de ce soin.
Valvert et son cousin, Jehan de Pardaillan, parlent souvent de Pardaillan et y pensent toujours. Et quand ils en parlent, l’un des deux, religieusement approuvé par l’autre, ne manque jamais de s’écrier :
– M. de Pardaillan n’est pas mort !… Un homme de sa trempe demeure immortel !… La Grande Camuse elle-même n’oserait le toucher de son doigt décharné !… Non, Pardaillan le chevaleresque, le preux des preux, Pardaillan n’est pas mort !… Et, un beau jour, au moment où nous nous y attendrons le moins, nous le verrons paraître parmi nous, de retour de quelque lointaine et épique chevauchée !…
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Source :
B.N.F. - Wikisource
Ont contribué à cette édition :
Gabriel Cabos
Fontes :
David Rakowski's
Manfred Klein
Dan Sayers
Justus Erich Walbaum - Khunrath
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