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La Fin de Fausta

Titel: La Fin de Fausta Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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s'éloigneraient de la rue de la Cossonnerie et de ceux qui la gardaient. Ils deviendraient invisibles, on perdrait leurs traces, on ne pourrait plus les arquebuser froidement comme on venait de le faire.
    En bas, ils comprirent la manœuvre, ils comprirent que leur proie allait leur échapper. De nouvelles vociférations éclatèrent, suivies de nouveaux ordres. Les arquebuses furent rechargées à la hâte.
    Pardaillan allongea encore le pas. Et brusquement, il sauta à gauche, disparut en criant:
    -Vite.
    Il se retourna aussitôt. Landry Coquenard paraissait. Il le harponna solidement, le tira à lui, l'enleva, le poussa derrière lui. De nouveau, il allongea les puissantes tenailles qu'étaient ses mains, saisit Odet de Valvert, comme il avait saisi Landry, le souleva dans ses bras vigoureux, et se laissa tomber à plat ventre, en l'entraînant avec lui.
    Il était temps: une nouvelle détonation, plus formidable que la première, salua cette prodigieuse retraite qui venait de s'accomplir avec succès et avec une rapidité foudroyante. Lorsque Pardaillan estima qu'ils devaient être assez loin pour qu'on ne pût pas les voir, il s'assit le plus commodément qu'il put, et invita:
    -Soufflons un peu.
    Ils s'accommodèrent de leur mieux comme lui, et ils soufflèrent. Ils en avaient besoin. Ils étaient haletants, livides, hérissés, ruisselants de sueur. Maintenant que la réaction se faisait, ils se sentaient à bout de forces. Ils durent s'appuyer les épaules au toit. Et ils restèrent ainsi étendus, face au soleil qui les réchauffait de ses rayons bienfaisants. Ils restèrent ainsi un long moment, sans trouver la force de parler, la tête vide de pensées.
    Ce fut Pardaillan qui, le premier, reprit ses esprits, se secoua, revint au sentiment de la réalité. Et il les galvanisa en disant:
    -Il ne s'agit pas de s'endormir ici. Tout n'est pas dit encore, nous sommes loin d'être hors d'affaire. Ce que nous avons fait jusqu'ici n'est rien comparé à ce qui nous reste à faire.
    Ils se redressèrent tous les deux, aussi résolus l'un que l'autre. Ils repartirent, Pardaillan ayant repris la tête. Durant un assez long temps, ils marchèrent facilement et sans risque: ils tournaient et viraient constamment entre deux toits. Où allaient-ils ainsi et où se trouvaient-ils? Pardaillan le savait, lui, évidemment. Mais il ne le disait pas. Quant à Odet et à Landry, leur confiance en lui était telle qu'ils le suivaient sans s'inquiéter que de ne pas tomber et sans songer à poser des questions.
    Tout à coup, Pardaillan s'arrêta. Ils étaient encore entre deux toits. Mais à dix pas devant eux, c'était de nouveau le vide qu'ils allaient trouver. Pardaillan les prévint. Et quand nous disons
les,
nous nous exprimons mal: il est certain que ce qu'il en disait, c'était plutôt pour Landry Coquenard qu'il ne connaissait pas suffisamment. Donc Pardaillan prévint:
    -Attention, nous allons de nouveau nous engager sur une gouttière. Nous aurons de nouveau le vide à notre droite. Un faux pas, un étourdissement, et c'est la chute, c'est l'écrasement sur le pavé.
    Landry Coquenard sentit si bien que c'était pour lui seul qu'il parlait qu'il répondit, tandis que son maître se taisait:
    -Je commence à m'habituer au vertige, monsieur.
    -En outre, continua Pardaillan, ces loups enragés vont nous voir de nouveau. Ce n'est pas que je craigne leur arquebusade: nous sommes trop loin maintenant. Mais c'est que j'aurais voulu leur dissimuler la direction que nous allons suivre.
    Et, avec un soupir de regret:
    -Malheureusement, c'est impossible. N'en parlons donc plus. Il réfléchit une seconde et reprit:
    -Nous allons donc suivre cette gouttière. Elle nous mènera à un toit fort aigu. Ce toit nous pouvons le longer, comme nous allons longer celui-ci. Mais alors nous reviendrons à la rue de la Cossonnerie où nous finirons par être pris si nous essayons de descendre. Maintenant, retiens bien ceci, ajouta-t-il en s'adressant directement à Landry, si nous parvenons à franchir ce toit, de l'autre côté, nous trouverons peut-être une chance de salut. Note bien que je dis: peut-être. C'est-à-dire que je n'en suis pas sûr du tout.
    -Franchir ce toit, s'inquiéta Landry Coquenard, c'est qu'il est diablement raide, monsieur! Ce sera miracle vraiment si nous ne glissons pas et si nous n'allons pas nous rompre les os en bas!
    -C'est à voir, fit Pardaillan de son air froid. Si tu ne crains pas de tomber vivant entre

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