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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ces paroles et, comme lui, les avait prises au pied de la lettre. Tout d’abord, il en avait été quelque peu éberlué. Puis il avait ricané :
    – 
Per la Madonna,
fiez-vous donc aux apparences ! Cette fille, à qui l’on eût donné l’absolution sans confession, cette vertu farouche a une fille ! C’est à pouffer de rire ! Et dire que j’ai été assez niais pour me laisser prendre à ses grands airs ! Je n’ai pas été le seul, il est vrai ! N’importe, je n’aurais pas dû être dupe, moi qui connais les damnées femelles. Or çà, elle a donc un amant ?… Qui peut bien être l’heureux coquin possesseur de ce morceau de roi et père de cette petite Loïse ?…
    Et, secoué par un rire mauvais :
    – Et l’illustre signor Concini !… Quelle tête il va me faire, quand je lui apprendrai la nouvelle !… Car je la lui apprendrai… Pour tout l’or du monde, je ne voudrais pas me priver de ce plaisir.
Cristo Santo !
je n’ai pas si souvent l’occasion de me faire une pinte de bon sang !…
    Tout en se réjouissant ainsi de la cruelle déconvenue qu’il allait infliger à son maître, Stocco suivait toujours. Brin de Muguet était entrée. Odet de Valvert avait voulu voir et entendre, et il s’était glissé le long de la haie qui clôturait la petite maison. Stocco avait voulu voir et entendre, lui aussi. Il avait fait comme Valvert. Seulement, comme il ne voulait pas se laisser surprendre par celui-ci, il avait eu soin d’aller se poster du côté opposé.
    Le hasard l’avait moins favorisé que Valvert : il se trouvait placé trop loin pour entendre la conversation des deux femmes que nous avons rapportée en son temps. Mais s’il n’entendit pas ce qui fut dit, il vit assez bien à travers les jours de la haie. Il vit si bien qu’il se dit :
    « Elle adore sa fille !… » Et pensif : « C’est bon à savoir… Qui sait si on ne pourra pas tirer parti de cet amour de la mère pour son enfant ?… »
    Et son esprit, naturellement porté au mal, se mit à travailler sans arrêt sur cette découverte qu’il venait de faire et qui lui paraissait particulièrement intéressante. D’ailleurs, il ruminait là-dessus sans intention précise, uniquement poussé par ce besoin impulsif de faire le mal qui anime les natures essentiellement mauvaises.
    Odet de Valvert était parti, comme nous l’avons dit. Mais Stocco, qui d’ailleurs n’avait pas pu s’apercevoir de ce départ, était resté à son poste. Il y était resté jusqu’à ce que la nuit tombant, il avait vu la mère Perrine cadenasser les portes, tendre les chaînes. Il avait compris que la petite bouquetière passerait la nuit dans la maison. Alors il était parti à son tour.
    Il n’était pas allé bien loin. Il s’était mis en quête d’une auberge où il pût se restaurer un peu : il n’avait rien pris depuis le matin. Il avait fini par découvrir ce qu’il cherchait et il avait rapidement expédié un modeste repas copieusement arrosé par deux pots d’un petit vin du pays, aigrelet et piquant à souhait. Après quoi, il était revenu se poster devant la maison fleurie. Il s’était enroulé dans son manteau et il s’était philosophiquement étendu dans le fossé.
    Il faut croire qu’il avait de sérieuses raisons de ne pas lâcher la jeune fille, puisque, pour être sûr de ne pas la manquer à son départ, il ne reculait pas devant une nuit passée à la belle étoile. Il est vrai que le temps était très doux et il est probable qu’il en avait vu d’autres.
    Le lendemain matin, à la pointe du jour, il avait assisté au départ de Muguette qui emportait deux grands paniers chargés de fleurs. Il vit la petite Loïse qui, pendue au cou de « sa maman Muguette », ne voulait plus se séparer d’elle et pleurait à chaudes larmes. Il entendit Muguette qui consolait l’enfant en lui promettant :
    – Ne pleure pas, ma mignonne, je reviendrai jeudi matin. Stocco comprit qu’elle ne mentait pas dans l’intention d’apaiser l’enfant. La promesse était très sérieuse, car la jeune fille ajouta cette recommandation, qui s’adressait à la robuste paysanne :
    – N’oubliez pas, ma bonne Perrine, de tenir prête ma provision de fleurs, car je n’aurai que quelques minutes à passer ici. Juste le temps de permettre à Grison de souffler.
    « 
Va bene,
se dit Stocco, elle reviendra jeudi matin. Je n’ai pas besoin d’en apprendre davantage. Je peux filer,

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