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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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trône occupé par un enfant, m’a demandé de veiller sur son fils. J’ai promis, madame. La mort qui délie de tout, la mort seule peut empêcher le chevalier de Pardaillan de tenir sa promesse.
    Et revenant une fois de plus au duc d’Angoulême, d’une voix qui se fit rude :
    – Vous voyez, monseigneur, que si je me dresse contre vous, c’est simplement pour accomplir un devoir auquel je ne saurais me dérober sans me déshonorer à mes propres yeux. Au surplus, je crois vous avoir surabondamment démontré que vous ne pouvez pas, sans vous déshonorer vous-même, vous faire le complice des abominables machinations de madame. Si donc vous tenez à conserver mon amitié et mon estime, vous savez ce que vous avez à faire. Décidez-vous séance tenante… ou je croirai que l’ambition a aboli en vous tout sentiment de l’honneur.
    L’élan que Pardaillan espérait encore, sans trop y compter, ne se produisit pas. Le duc semblait hésiter, méditer, calculer. Fausta eut un sourire de triomphe. Pardaillan se fit de glace. Ils avaient compris tous les deux que rien n’avait pu ébranler le duc, qu’il ne renoncerait pas. En effet, d’une voix sourde, comme honteux, il essaya de discuter :
    – Vous savez bien, Pardaillan, que ce trône m’appartient. C’est mon bien que je veux reprendre.
    – Je ne suis pas assez savant clerc pour discuter sur ce sujet, répliqua Pardaillan. Je ne vous suivrai donc pas sur ce terrain. Mais je vous dirai ceci : en l’an 1588, alors que, pareil à un oiseau blessé, Henri III fuyait devant la tempête déchaînée par madame, laissant derrière lui son trône ébranlé, sur le point de s’écrouler, alors que Guise, roi de Paris, n’osait mettre la main sur ce trône et se proclamer roi de France, je vous ai offert de le prendre et de vous le donner, ce trône. Vous l’avez refusé, reconnaissant n’y avoir pas droit, attendu que, avez-vous dit, si vous étiez fils de roi, vous n’étiez pas fils de reine, vous n’étiez que le bâtard d’Angoulême.
    – J’étais jeune, j’étais fou d’amour, murmura d’Angoulême, embarrassé.
    Comme s’il n’avait pas entendu, Pardaillan continua, de sa voix glaciale :
    – Aujourd’hui, vous voulez dérober, Dieu sait par quels misérables moyens, ce trône que j’eusse conquis pour vous, au grand jour à la pointe de mon épée. Or, je suis engagé d’honneur à le défendre. Vous allez donc me trouver sur votre chemin. Dès cet instant nous sommes ennemis. Et dites-vous bien, monsieur, que pour atteindre votre but, il vous faudra me passer sur le corps.
    Il se leva, assujettit le ceinturon d’un geste machinal, et, avec un de ces sourires aigus comme il en avait parfois, en s’inclinant galamment, comme un homme qui prend congé :
    – Nous voici donc, une fois de plus, aux prises, madame. La lutte d’autrefois, si terrible, si acharnée qu’elle fut, ne paraîtra qu’un inoffensif jeu d’enfant, comparée à celle qui vient de s’ouvrir, laquelle sera la lutte finale, suprême, attendu qu’elle ne pourra se terminer que par la mort de l’un de nous.
    Il ne menaçait pas, il ne semblait même pas donner un avertissement sérieux. Il constatait simplement. Et il constatait d’une manière si souverainement détachée qu’il semblait que, quant à lui, il n’accordait qu’une médiocre importance à cette lutte qu’il proclamait lui-même suprême et qui ne pouvait se terminer que par la mort d’un des deux adversaires. Et, après avoir fait cette constatation, simplement, comme la chose la plus naturelle du monde, il conseilla :
    – Puisqu’il est inéluctable que l’un de nous doit tuer l’autre, croyez-moi, tuez-moi… tuez-moi bien, pendant que vous me tenez.
    – Le conseil est bon, déclara froidement Fausta, et je le suivrai.
    – Appelez donc vos assassins, qui doivent être apostés par là, quelque part, et finissons-en, défia Pardaillan, déjà hérissé.
    – Asseyez-vous d’abord, chevalier, invita gracieusement Fausta. Et elle expliqua :
    – Vous m’avez dit ce que vous aviez à me dire, et je vous ai écouté avec toute l’attention que vous méritiez. A mon tour, je voudrais vous dire quelques mots.
    – Comment donc, princesse, consentit Pardaillan, autant de mots qu’il vous plaira. Et croyez bien que moi aussi je saurai vous écouter avec toute l’attention que vous méritez.
    Il reprit place dans son fauteuil, se renversa sur le dossier, croisa la

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