Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen

La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
Vom Netzwerk:
jambe, et il attendit, l’air profondément attentif. Il était impossible de montrer plus d’assurance calme, plus de confiance apparente. En réalité, il se tenait plus que jamais l’esprit en éveil et il se disait : « Elle médite quelque coup de traîtrise. Mais quoi ? » Quand elle le vit installé, Fausta reprit, en gardant son air gracieux :
    – Ce que j’ai à vous dire ne sera pas long. D’abord, sachez qu’il n’y a pas d’assassins apostés à votre intention ici. Et vous me connaissez assez pour savoir que si je vous le dis, vous pouvez me croire.
    – Je vous crois, madame, dit sérieusement Pardaillan, puisque vous le dites. Mais vraiment, vous me voyez tout ébahi, car, soit dit sans reproche, vous ne m’avez pas habitué à tant de magnanimité.
    Et en lui-même :
    « Oh ! diable, voilà qui devient tout à fait inquiétant ! »
    – Il n’y a là aucune magnanimité de ma part, reprit Fausta qui se fit grave. Vous m’avez donné un conseil que je juge excellent et que je suis toujours résolue à suivre. Seulement, je n’ai pas besoin d’assassins pour cela. Je ferai ma besogne moi-même.
    – Je me disais aussi… railla Pardaillan. Et en lui-même, il ajouta :
    « Attention, chevalier, c’est le moment ! Mais, mordiable, quel coup de Jarnac médite-t-elle ?…
    Il avait toujours son air détaché. Cependant, d’instinct, il se redressa dans son fauteuil, attira la rapière entre ses jambes. Et ses narines palpitaient, comme s’il avait cherché à découvrir par l’odeur ce coup de traîtrise qu’il sentait dans l’air et qui échappait à son œil si perçant, à son ouïe si fine.
    – Cette fois-ci, la lutte ne sera pas longue entre nous, Pardaillan, continuait Fausta.
    Avec un sourire livide, elle leva lentement la main droite, comme pour mieux la montrer à Pardaillan, plus que jamais sur ses gardes, et elle acheva :
    – Pour vous rejeter au néant, il suffira d’un coup de cette main, un seul coup, comme ceci.
    Elle ferma le poing sur le manche d’un poignard imaginaire. Et Pardaillan, qui suivait tous ses mouvements avec une attention aiguë, bien qu’elle n’eût aucune arme dans ce poing qu’elle brandissait d’un air menaçant, se replia sur lui-même, se tint prêt à bondir, à parer. Elle leva le poing fermé un peu plus haut, et, comme si elle portait un coup furieux, elle l’abattit à toute volée sur le coin d’une petite table qu’elle avait à sa droite.
    Au même instant, devant elle et devant Charles d’Angoulême, effaré, la partie du plancher où se trouvait le fauteuil dans lequel Pardaillan était assis s’écroula brusquement. Un instant, plus rapide que l’éclair qui déchire la nue, on aperçut les bras levés du chevalier qui cherchait instinctivement à se raccrocher. Puis tout disparut : Pardaillan et l’énorme fauteuil. Et on entendit un cri sourd.
    Livide, échevelé, le duc d’Angoulême se leva précipitamment. Et regardant d’un air égaré ce trou noir qui béait devant lui, il râla :
    – Qu’avez-vous fait !…
    – J’ai terminé la lutte avec le seul homme qui pouvait nous faire perdre la partie que nous avons engagée. Et du même coup, j’ai gagné cette partie, prononça froidement Fausta.
    – C’était mon ami… mon meilleur ami… sanglota le duc.
    – C’était l’époux de mon cœur, dit Fausta avec une infinie tristesse. Et se ressaisissant aussitôt, d’une voix froide, implacable :
    – Et pourtant, je l’ai frappé…
    – Courons, madame, supplia le duc, peut-être est-il encore temps…
    – Inutile, duc, M. de Pardaillan est mort ! prononça Fausta d’une voix funèbre.
    q

Chapitre 28 LEONORA GALIGAI
    I l nous faut dire maintenant ce que faisait Stocco, dans la cour du somptueux hôtel que Concini avait acheté au seigneur de Liancourt, qu’il avait agrandi et embelli et qui était situé rue de Tournon… à deux pas du palais de Marie de Médicis. Pour cela, il est nécessaire que nous le reprenions au moment où nous l’avons laissé, suivant Odet de Valvert, à Fontenay-aux-Roses, non loin de la maison de la mère Perrine, où se rendait Muguette montée sur son âne Grison. Ce retour en arrière sera d’ailleurs bref.
    Comme Odet de Valvert, Stocco avait entendu les paroles de la jeune fille qui, parlant de la petite Loïse, l’avait appelée « ma fille ». Comme Odet de Valvert, l’espion de Léonora s’était mépris sur le sens réel de

Weitere Kostenlose Bücher