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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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maintenant. »
    Et, avec une grimace de jubilation, il se félicita :
    « 
Per la santa Madonna,
voici une journée et une nuit qui me rapporteront pour le moins cinq cents pistoles. Ce qui, joint aux cinq cents pistoles que le signor Concini me doit déjà, fera mille pistoles ou dix mille livres !… »
    Ayant fait cette réflexion agréable pour lui, il profita de ce que Muguette s’attardait pour prendre les devants. Il rampa dans le fossé jusqu’à ce que, se sentant hors de vue, il sautât sur la route. Il partit alors d’un pas allongé, sans plus s’occuper d’elle. De retour à Paris, il s’en alla tout droit rendre compte à Léonora Galigaï. Il lui raconta tout ce qu’il avait vu et entendu, sans rien lui cacher. Seulement, il ne fit pas le moindre commentaire et garda pour lui les réflexions qu’il avait pu faire.
    Léonora l’écouta avec la plus grande attention. Quand il eut dit tout ce qu’il avait à dire, et ce fut vite fait, elle se plongea dans une longue méditation. A quoi songeait-elle ainsi ? Stocco, qui la dévisageait de ses yeux de braise, n’aurait su le dire : Léonora, comme Fausta, savait, quand elle le voulait, montrer un visage indéchiffrable. Quand elle eut fini de réfléchir, elle laissa tomber négligemment :
    – Tu peux rendre compte de ta mission à Concino.
    Stocco, qui la connaissait bien, interrogea avec sa familiarité narquoise :
    – Que faudra-t-il lui dire, signora ?
    – Tout ce que tu m’as dit, autorisa Léonora. Et sans la moindre intention d’ironie :
    – Il ne faut pas mentir à Concino, ajouta-t-elle gravement.
    La recommandation, qui était en contradiction flagrante avec ses agissements courants, amena un sourire gouailleur sur les lèvres de Stocco. Mais il se garda bien de faire la moindre observation.
    – Seulement, reprit Léonora du même air détaché, tu ne lui rendras compte que mercredi matin.
    Cet ordre fit faire la grimace à Stocco. Et cette fois, il se permit une observation :
    – Signora, dit-il, voici plus de huit jours que monseigneur attend, et il commence à s’impatienter.
    Et, laissant percer le bout de l’oreille :
    – Et puis,
corpo di Cristo,
je ne serais pas fâché de toucher les cinq mille livres qu’il m’a promises, moi !
    – Concino, fit tranquillement Léonora, ne mourra pas pour avoir attendu deux jours de plus. Quant à toi…
    Elle allongea la main vers un tiroir, y prit une bourse convenablement garnie, et la lui mit dans la main en achevant :
    – … Voici qui te permettra d’attendre patiemment le payement de tes cinq mille livres.
    Stocco, qui n’avait peut-être fait son observation que pour provoquer ce geste de générosité, fit prestement disparaître la bourse. Satisfait, il s’inclina et complimenta :
    – Vous êtes la générosité même, signora, et c’est plaisir vraiment de travailler pour vous.
    – J’ai besoin de ces deux jours, moi, expliqua Léonora avec un sourire sinistre.
    Et, sans élever la voix, en le fixant avec une insistance singulièrement éloquente :
    – Ne va pas l’oublier, surtout.
    – Je n’aurai garde, rassura Stocco. Et, en lui-même :
    « Ah !
poveretta,
je ne voudrais pas être dans la peau de la petite bouquetière. »
    Il n’oublia pas la recommandation, en effet. Au jour fixé, il n’oublia pas non plus d’aller voir Concini. Mais il arriva rue de Tournon au moment où celui-ci attendait la visite de Fausta et il lui fallut attendre. Puis, après le départ de Fausta, il avait guetté la sortie de Pardaillan, non pas – nous croyons l’avoir dit – qu’il s’intéressât à Pardaillan, mais simplement parce qu’il craignait pour lui-même les suites mortelles que pouvait avoir sa trahison au cas où, le chevalier se laissant surprendre, elle aurait été découverte.
    Nous avons dit que tout s’était terminé au mieux pour lui. Mais pendant qu’il demeurait sur le seuil de la porte. Concini était retourné dans son cabinet où nous le suivrons en attendant Stocco qui ne tardera pas à l’y rejoindre.
    Concini était d’une humeur massacrante. On se doute bien que la visite de Fausta et le résultat plutôt fâcheux pour lui qu’avait eu cette visite étaient pour quelque chose dans l’exaspération qu’il montrait. Cette exaspération s’augmentait encore d’un autre motif aussi important à ses yeux : ne prévoyant pas, et pour cause, les terribles révélations de la redoutable visiteuse, il

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