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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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soupçonné la présence, derrière les haies, de la litière et de ceux qui surveillaient sa maison.
    Dès qu’elle fut rentrée, Stocco sortit de son trou. Eynaus et Longval le suivirent. Tous les trois, ils entrèrent délibérément dans le jardin. Au bout de quelques minutes, Stocco reparut et, sans sortir, cria en italien :
    – Vous pouvez venir, monseigneur. Nous sommes maîtres de la place.
    Concini se hâta d’accourir. Comme de juste, ses ordinaires lui emboîtaient le pas. Ils entrèrent tous dans la maison. La mère Perrine, bâillonnée et si étroitement ligotée qu’elle ne pouvait même pas faire un mouvement, gisait sur le parquet, dans un coin de la pièce où ils venaient de pénétrer. Tout de suite, Concini s’informa :
    – L’enfant ?…
    – Elle dort bien tranquillement dans la pièce à côté, répondit Stocco. Et il expliqua :
    – Nous avons fait si peu de bruit qu’elle ne s’est pas réveillée. Nous sommes tombés à l’improviste sur la bonne femme qui n’a même pas eu le temps de faire ouf.
    Concini eut un geste de froide indifférence et se tourna curieusement vers la mère Perrine. Elle n’avait pas d’autre mal que celui d’être bâillonnée et ficelée et, malgré sa fâcheuse situation, elle, n’avait pas perdu la tête. Aussi dardait-elle sur Concini et ses compagnons des regards étincelants qui, s’ils eussent eu le don de tuer, les eussent étendus roides. Concini la crut terrifiée. Il crut devoir la rassurer.
    – Ce n’est pas à vous que nous en avons, bonne femme, fit-il d’une voix dédaigneuse. Si vous vous tenez tranquille, il ne vous sera pas fait de mal.
    Et se détournant, il ne s’occupa plus d’elle. Stocco alla se poster sur le chemin, devant l’entrée du jardin. Concini s’installa comme s’il était chez lui, et, du geste, invita ses compagnons à l’imiter ; Rospignac, Longval, Roquetaille, Eynaus et Louvignac s’assirent comme ils purent, et en silence. Ils étaient à la fois, vexés et furieux : vexés de ce que le maître ne leur faisait aucune confidence, furieux de l’importance que prenait Stocco, qui dirigeait toute cette affaire, dont ils ignoraient, eux, le premier mot. La faveur momentanée du bravo excitait leur jalousie. Rospignac surtout, qui était particulièrement ombrageux, pinçait les lèvres d’une manière significative. D’autant plus que, comme ils se doutaient bien tous qu’il s’agissait d’une équipée galante, il se demandait parfois si, par hasard, il ne serait pas question de la petite bouquetière.
    Un bon quart d’heure s’écoula, sans que Concini ouvrît une seule fois la bouche. Ses gentilshommes observaient le même silence, mais bâillaient à se démonter la mâchoire. Au bout de ce temps, Stocco reparut et, du jardin, cria :
    – La voici, monseigneur.
    Concini se tourna vers Roquetaille et Louvignac, à qui il donna un ordre. Ils sortirent aussitôt pour l’exécuter. Stocco reparut. Ce fut pour disparaître aussitôt dans la pièce à côté. Concini et les autres ne bougèrent plus.
    Pendant ce temps, Brin de Muguet, montée sur son âne, s’avançait vers la maison. Elle allait, radieuse, faisant, tout éveillée, des rêves enchanteurs, riant de temps en temps, toute seule, en songeant à la joie de la bonne mère Perrine, quand elle apprendrait les heureuses et sensationnelles nouvelles qu’elle apportait. Elle allait, toute à son bonheur, sans crainte et sans appréhension, confiante en l’avenir qui lui souriait. Rien ne vint troubler sa profonde quiétude. Pas le moindre pressentiment ne l’avertit qu’elle allait au-devant de la catastrophe qui la guettait sournoisement dans cette demeure enguirlandée de roses épanouies.
    Elle arriva dans la maison. Elle s’étonna bien de ne pas voir accourir la Perrine, mais elle ne s’inquiéta pas. Elle mit pied à terre, entra dans le jardin, sans s’occuper de l’âne qui s’en allait tout seul vers l’appentis qui lui servait d’écurie. Et elle appela en se dirigeant vers la maison :
    – Perrine ! Perrine !
    Derrière elle, Louvignac et Roquetaille, qui s’étaient dissimulés à l’abri des massifs de verdure, sortirent de leur cachette et vinrent se camper devant la porte à claire-voie, barrant la retraite. Comme ils avaient exécuté ce mouvement sans prendre aucune précaution, elle les entendit. Elle se retourna et les vit. Ils s’inclinèrent devant elle avec un respect outré. Dans ce

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