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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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fut en effet extraordinaire. Mais ce ne fut pas tout à fait celui qu’il avait prévu. Et il n’eut pas lieu d’être satisfait. Encore moins de rire.
    Concini, qui s’était rassis, bondit. Un poignard à lame large, affilée, traînait sur sa table. Il le saisit d’un geste brusque, et, le poignard au poing, il sauta sur Stocco, le poing levé, livide, hérissé, secoué par un accès de fureur terrible. Et d’une voix rauque, il gronda :
    – Misérable drôle !… Tu dis ?… Répète ?…
    Stocco comprit que sa vie ne tenait qu’à un fil. Le sourire se figea sur ses lèvres. Il était brave. Pourtant, il recula précipitamment en songeant :
    « 
Diavolo,
ceci n’est plus de jeu !… »
    Et tout haut :
    – Sur ma part de Paradis, je vous jure, monseigneur, que je ne dis que la vérité pure !… J’ai vu, j’ai entendu. Et si monseigneur veut bien m’écouter un instant, il verra que je ne mens pas.
    Il était sincère, c’était évident, Concini le comprit. Il fit un effort puissant, réussit à se maîtriser à peu près, et d’une voix qui tremblait encore :
    – Parle, dit-il, mais fais attention à ce que tu vas dire.
    – Puissé-je être foudroyé et damné jusqu’à la consommation des siècles si je mens seulement d’un mot, jura Stocco avec la même sincérité.
    Et il raconta brièvement ce qu’il avait vu et entendu. Le coup fut rude pour Concini. Il grinça, écuma, et ne sachant sur qui passer sa fureur, il lança le poignard à toute volée à travers la pièce. Et il se mit à marcher avec agitation.
    Stocco l’observait du coin de l’œil. Il n’avait plus envie de rire. Il se disait :
    « 
Che furioso ! che furioso !
J’ai bien cru que ma dernière heure était venue !
Dio birbante !
quand il aime, il aime bien, le signor Concini ! Mais ce qu’il y a de plus merveilleux, c’est que cela lui passe aussi vite que cela lui vient. Cette fille pour laquelle, tout à l’heure, il m’aurait saigné comme un poulet, peut-être ne voudra-t-il plus en entendre parler demain. En attendant, je voudrais bien savoir, moi, si la pilule passera. »
    Oui, pour nous servir de l’expression railleuse de Stocco, si amère qu’elle fût, « la pilule finit par passer ». Concini se calma. Et, comme dans le sentiment qu’il éprouvait pour Brin de Muguet, il entrait plus de désir brutal que d’amour réel, la révélation de Stocco, loin de le refroidir, ne fit qu’exaspérer davantage ce désir. Il finit par se dire :
    « Eh bien, quoi ! Cette fille a eu un amant… plusieurs amants peut-être. Et après ? Est-ce une raison pour que je renonce à elle ?… Eh ! non,
Christaccio maledetto !
Elle sera à moi après avoir été à d’autres, voilà tout. Ce n’est pas la première fois que pareille aventure m’arrivera. Mes maîtresses n’étaient pas toutes des anges de pureté quand je les ai possédées… Il s’en faut de beaucoup. »
    Il revint à Stocco qui attendait son bon plaisir, et il interrogea :
    – Tu es sûr que cette fille ira demain matin à Fontenay-aux-Roses ?
    – Je suis sûr qu’elle a promis d’y venir, répondit Stocco sur la réserve.
    Et il ajouta :
    – Elle y va pour chercher les fleurs dont elle fait commerce. Et comme je la sais commerçante sérieuse et avisée, j’ai tout lieu de croire qu’elle ne manquera pas d’y aller.
    – C’est probable, en effet. Demain matin, avant elle, j’irai à Fontenay-aux-Roses. Tu m’accompagneras, décida Concini.
    – Monseigneur ne renonce pas à elle ? interrogea Stocco à son tour.
    – Pourquoi renoncerais-je ? s’étonna sincèrement Concini. Ah ! oui, à cause de ce que tu m’as appris ?
    Et froidement :
    – Je ne suis jaloux de mes maîtresses que tant qu’elles sont miennes. Je ne m’occupe jamais de ce qu’elles ont pu faire avant d’être à moi. Pas plus que je ne m’occupe de ce qu’elles font après, quand nous nous sommes séparés.
    – Et bien vous faites, monseigneur, approuva Stocco, qui retrouva son sourire. Oserai-je vous demander ce que vous comptez faire ?
    – Rospignac et ses hommes m’accompagneront, sourit Concini. Demain matin, j’enlève la belle. Demain soir, elle sera à moi.
    – De force ?
    – S’il le faut.
    – Ne préféreriez-vous pas la voir se donner de son plein gré ?
    – Je crois bien,
per Bacco !…
Mais ceci me paraît trop beau.
    – Eh bien, triompha Stocco, je me charge, moi, de réaliser

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