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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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ce qui vous paraît trop beau, monseigneur ! Je me charge de rendre la belle souple comme un gant. Pas d’enlèvement, pas de violence inutile. Elle viendra d’elle-même vous trouver où vous lui direz d’aller, et elle se montrera docile à toutes vos volontés. Voilà ce que je me fais fort d’obtenir si vous me laissez faire, monseigneur.
    Il parlait avec tant d’assurance que Concini ravi, s’écria :
    – 
Per Dio !
si tu fais cela, je te tiens pour plus sorcier que Lorenzo, le sorcier du pont au Change !
    Et, avec une ardente curiosité :
    – Comment t’y prendras-tu ?
    – De la façon la plus simple du monde, monseigneur. Ecoutez plutôt, vous verrez qu’il n’est nullement besoin de sorcellerie.
    Et Stocco expliqua à Concini comment il entendait s’y prendre pour rendre Muguette « souple comme un gant ». Et le plan qu’il développa parut si admirable à Concini qu’il l’accepta sans hésiter une seconde, avec enthousiasme. Et il complimenta :
    – Tu es homme de génie, Stocco. Si je réussis…
    – Vous réussirez, monseigneur, affirma Stocco avec la même assurance.
    – Ma foi, je le crois, rayonna Concini. Si je réussis, je te donne dix mille livres.
    – Préparez vos pistoles, exulta Stocco dont les yeux flambaient, demain soir, elles seront à moi !
    – Et toi, congédia Concini, va-t’en tout préparer là-bas.
    – J’y cours, monseigneur ! répondit Stocco qui s’inclina et sortit vivement.
    Il s’en fut au petit hôtel Concini. Lorsqu’il y arriva, Léonora se disposait à aller au Louvre voir Marie de Médicis, qu’elle appelait familièrement Maria, quand elle en parlait avec son époux. Elle retarda son départ de quelques minutes, pour entendre le rapport de Stocco, qui la mit au courant de ce qui venait d’être décidé entre Concini et lui. Quand il eut achevé, elle prononça avec une tranquillité sinistre :
    – C’est bien, va exécuter les ordres de Concini.
    Stocco la quitta. Un mauvais sourire aux lèvres, il se disait :
    « Je ne sais pas ce qu’elle est en train de machiner, mais je ne voudrais pas être à la place du signor Concini. Elle va lui jouer un de ces méchants tours, comme elle seule sait les inventer. Pas de chance, décidément, le pauvre signor Concini ! »
    Vers le soir, il franchissait la porte Saint-Michel et s’engageait dans la rue d’Enfer. Il était à cheval et il escortait une litière, vide d’ailleurs, que conduisait un palefrenier. Il s’en allait vers Fontenay-aux-Roses sans trop de hâte. De temps en temps, il se retournait, tendait l’oreille, fouillait la route du regard derrière lui, comme s’il attendait quelqu’un. Cela dura à peu près une heure. Au bout de ce temps, il entendit le bruit d’une cavalcade derrière lui. Il s’arrêta pendant que la litière vide poursuivait son chemin.
    C’était Concini qui arrivait. Rospignac se tenait à sa gauche. Derrière eux, Eynaus, Longval, Roquetaille et Louvignac. Ces messieurs menaient grand bruit et se montraient d’une gaieté fort bruyante, encouragés qu’ils étaient par Concini qui paraissait lui-même de très joyeuse humeur. De l’expédition qu’ils allaient faire, ils ne disaient pas un mot. Il est évident que Concini avait jugé inutile de les mettre au courant. La preuve en est que, Stocco étant venu se placer à sa droite, il se contenta d’échanger avec lui un regard d’entente et continua de bavarder de choses indifférentes, sans lui poser la moindre question.
    La nuit commençait à tomber quand ils arrivèrent tous à Fontenay-aux-Roses. Stocco les conduisit à cette auberge où il était venu souper le dimanche précédent. Ils y passèrent la nuit. Le lendemain matin, à l’aube, ils repartirent tous. Ils avaient laissé leurs chevaux à l’auberge. La litière, dont le conducteur menait en main un cheval tout sellé, les suivait. Ils allèrent ainsi jusqu’à la maison de la mère Perrine où tout paraissait encore endormi. Ils se dissimulèrent derrière des haies, devant l’entrée de la maison.
    Vers six heures du matin, la mère Perrine vint ouvrir la porte qui donnait accès au jardin. Elle parut un instant sur le seuil, jeta un coup d’œil sur le chemin de côté, par où devait venir Brin de Muguet, et rentra tranquillement chez elle : sans doute était-il encore trop tôt pour que la jeune fille pût arriver, et, sans méfiance, bien que la maison fut isolée, elle n’avait même pas

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