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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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allé ainsi rue Casset, à la petite maison de Concini. Là, il s’était débarrassé de l’enfant qu’il avait remise entre les mains d’une femme qui devait avoir reçu ses instructions d’avance, car elle emporta l’enfant sans demander d’explications. Disons, sans plus tarder, que cette femme s’occupa séance tenante de donner à l’enfant les soins que nécessitait son état, et, après l’avoir fait revenir à elle, s’ingénia de son mieux à la rassurer.
    Débarrassé de la petite Loïse, Stocco était reparti à fond de train et s’en était allé tout droit au petit hôtel Concini, près du Louvre. Il avait été reçu aussitôt par Léonora qui l’attendait, et répondant à une question muette de celle-ci, avait fait connaître :
    – L’enfant est rue Casset. Monseigneur doit être maintenant en route pour sa petite maison.
    Léonora avait accueilli la nouvelle avec une impassibilité de commande. Avec un calme apparent, elle interrogea :
    – Et tu es sûr, Stocco, que cette jeune fille se rendra volontairement à la maison de Concino ?
    – Sûr ! répliqua Stocco avec sa familiarité narquoise, qui peut être sûr de quelque chose avec les femmes ?… Tout ce que je peux dire, c’est que je gagerais volontiers les mille pistoles que monseigneur m’a promises contre mille écus qu’elle viendra.
    – Ce qui veut dire qu’en résumé, tu es bien sûr qu’elle viendra, traduisit froidement Léonora.
    Elle prit une bourse qu’elle lui tendit en disant :
    – Prends ceci qui n’est qu’un acompte, et attends-moi ici jusqu’à mon retour.
    Stocco empocha avec une grimace de jubilation et s’éclipsa.
    Quant à Léonora, elle sortit aussitôt. Elle n’alla pas loin d’ailleurs. Elle alla au Louvre, voir celle qu’elle appelait familièrement Maria : Marie de Médicis, reine régente… la mère de celle que les Parisiens appelaient Brin de Muguet, et à qui Landry Coquenard, autrefois, en la faisant baptiser, avait donné le nom de Florence.
    Revenons maintenant à Concini et à ses ordinaires. Il avait pris les devants, signifiant ainsi sa volonté de s’isoler. Il allait sans se presser, au petit trot. Il souriait, très satisfait de lui-même. Il n’éprouvait ni remords ni inquiétude. Il était sûr, tout à fait sûr, que la petite bouquetière viendrait d’elle-même se livrer à lui. Ce résultat primait tout à ses yeux et lui faisait oublier à quels lâches et odieux procédés il lui avait fallu recourir pour l’atteindre.
    Derrière lui, marchaient ses gentilshommes. Roquetaille, Longval, Eynaus et Louvignac qui connaissaient la passion farouche de leur chef, Rospignac, pour la jolie bouquetière, se réjouissaient férocement de l’abominable situation dans laquelle il se trouvait, et se le montraient du coin de l’œil avec des sourires moqueurs.
    Rospignac ne s’occupait guère d’eux. Il n’avait d’yeux que pour Concini, qu’il poignardait du regard dans le dos, et, secoué par un accès de frénésie jalouse, il écumait intérieurement :
    « Ah çà ! est-ce que ce ruffian d’Italie s’imagine que je vais le laisser faire, par hasard ?… Qu’elle vienne rue Casset, la petite… J’y serai aussi, que le signor Concini le veuille ou non… Et par l’enfer, s’il s’avise de la toucher seulement du bout du doigt, je lui mets les tripes au vent !… »
    Concini arriva chez lui, rue Casset. D’autorité, Rospignac, que la jalousie affolait littéralement, le suivit. Ses quatre lieutenants lui emboîtèrent le pas en riant sous cape. Et Concini, soit distraction de sa part, soit qu’il ne fût pas fâché de les avoir sous la main, les laissa faire. Concini monta les marches d’un large escalier couvert de tapis épais. Rospignac, cette fois, fit attention à eux. Ils pouvaient le gêner pour ce qu’il voulait faire. Il se retourna et d’une voix sèche, sur un ton impérieux, il commanda :
    – Entrez au corps de garde, messieurs, et n’en bougez que sur mon ordre exprès.
    Du doigt, il désignait une porte qui donnait sur le vestibule. Roquetaille, Eynaus, Louvignac et Longval étaient à mille lieues de soupçonner les intentions réelles de Rospignac. Jamais la pensée ne leur serait venue qu’il pouvait être résolu à poignarder Concini, plutôt que de lui céder celle qu’il aimait. Ils pensaient qu’il n’aurait pas manqué de s’effacer devant le maître, tout comme il l’avait laissé faire à

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