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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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avisé que maître Landry Coquenard, il avait eu soin de laisser au logis la bonne mère Perrine, à seule fin que si Valvert rentrait pendant son absence, elle pût l’informer de la terrible mésaventure survenue à sa fiancée.
    Escargasse trouva donc la mère Perrine. En apprenant qu’il était envoyé par le comte de Valvert, Perrine pria Escargasse d’aviser M. de Valvert qu’une femme, venue de Fontenay-aux-Roses, l’attendait chez lui pour le mettre au courant de choses graves qui intéressaient « demoiselle » Muguette. La brave femme, qui ne connaissait pas Escargasse, n’avait pas cru devoir le mettre au courant.
    Il est certain qu’il eût été plus sûr et plus expéditif de suivre Escargasse et de voir elle-même Valvert. Malheureusement, elle n’y pensa pas, peut-être parce que c’était trop simple. Elle crut qu’en disant que la messagère venait de Fontenay-aux-Roses pour parler de Muguette, l’amoureux comprendrait à demi-mot et s’empresserait d’accourir sans perdre une seconde. Et il est de fait qu’il en eût été ainsi, si la commission avait été faite.
    Complaisant de son naturel, Escargasse se chargea volontiers de la commission. Mais…
    Mais, par malheur, il n’y attacha pas l’importance qu’elle avait. Mais la fatalité voulut que dame Nicole crût bien faire en lui prenant des mains le costume qu’il rapportait pour le porter elle-même à Valvert.
    Et elle le fit avec tant de hâte qu’elle ne laissa pas à Escargasse le temps de parler. Mais Pardaillan, ainsi que nous l’avons dit, avait ordonné qu’on le servît dans sa chambre. En sorte, que ni lui ni Valvert ne bougèrent de cette chambre.
    En sorte, aussi, qu’Escargasse alla s’asseoir à une table devant un grand pot de vin, qu’il se mit à vider consciencieusement, en se disant qu’il serait toujours temps de s’acquitter de la commission dont il s’était chargé de très bonne foi, dès qu’il verrait « monsieur le comte ». Et l’idée ne lui vint pas d’aller jusqu’à la chambre de Pardaillan, pour dire de suite ce qu’il avait promis de dire, qui ne lui paraissait pas être si grave ni si pressé, pour qu’il pût se permettre de venir déranger M. le chevalier.
    q

Chapitre 33 LE PERE ET LA FILLE
    L aissons Odet de Valvert raconter à Pardaillan attentif comment il s’est fiancé avec Muguette, humble bouquetière des rues, que Pardaillan sait être la fille de Concino Concini et de Marie de Médicis, et comment il a appris que Loïse, qu’il croyait être la fille de celle qu’il aimait, était en réalité la fille de Jehan de Pardaillan, devenu son cousin par son mariage avec Bertille, marquise de Saugis et comtesse de Vaubrun, sa cousine et la seule parente qu’il se connût.
    Laissons Landry Coquenard, désespéré, courir à la recherche de son maître pour lui faire connaître l’effroyable menace suspendue sur sa fiancée. Laissons la dévouée Perrine se morfondre et se désoler dans la mansarde de la rue de la Cossonnerie, où elle attend inutilement Valvert qui ne vient pas, et pour cause. Laissons Escargasse tuer agréablement le temps en vidant à petites lampées un pot de vin épicé, sans trop se soucier de la commission dont il s’est chargé, et revenons à Concini, à Léonora Galigaï, à Stocco et à Rospignac, ce qui, par la même occasion, nous ramènera tout naturellement à Muguette.
    Suivant l’ordre chronologique, nous nous occuperons d’abord de Stocco et de sa maîtresse Léonora. Ce sera bref.
    Stocco, on s’en souvient, était parti le premier, enlevant la petite Loïse qu’il avait déposée dans la litière. Le palefrenier qui conduisait cette litière menait en main le cheval du bravo. Pendant un quart d’heure environ, Stocco était resté dans la litière avec l’enfant. Loïse, enveloppée dans ses couvertures, ne criait plus, ne pleurait plus, ne bougeait plus. Terrifiée par la mine effrayante de l’homme à tout faire et probablement aussi par ses menaces, l’enfant avait perdu connaissance.
    Au bout d’un quart d’heure, Stocco, qui sans doute était pressé, s’énerva de se voir enfermé dans cette lourde machine qui avançait avec une lenteur désespérante à son gré. Il avait sauté en selle, s’était fait passer l’enfant que, pour plus de précaution, il avait cachée sous mon manteau, et, piquant des deux, il était parti au galop, abandonnant sur la route le véhicule et son conducteur.
    Il était

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