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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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follement que toi, que je me laisserais arracher le cœur plutôt que de me la laisser voler, quant à toi, fais ma fortune d’abord… nous réglerons notre rivalité amoureuse ensuite. Et quand je devrais appeler Satan à mon aide, je te jure bien que tu ne l’emporteras pas sur moi et que la bouquetière n’appartiendra pas à un autre que moi ! »
    Rospignac rassembla autour de lui ses quatre lieutenants : Longval, Roquetaille, Eynaus et Louvignac.
    – Messieurs, leur dit-il, retournons rue Saint-Honoré et mettons-nous à la recherche de Muguette, la jolie bouquetière des rues.
    – Tiens ! s’étonna Roquetaille, se faisant l’interprète de tous, je croyais que l’ordre de monseigneur était de rechercher cet insolent damoiseau ?
    – Sans doute, sourit Rospignac. Aussi, soyez tranquille, Roquetaille, en retrouvant la bouquetière, nous retrouverons du même coup le damoiseau. On est toujours sûr de le trouver là où elle est.
    Revenons maintenant à Stocco, le cavalier servant et le confident de Léonora Galigaï, la femme de Concini.
    Stocco, en revenant à sa maîtresse, songeait tout comme Rospignac. Sa songerie, à lui, se bornait à un simple calcul. Le voici :
    « Mille livres pour le jeune homme… Celles-là, autant dire que je les tiens déjà…
Va bene…
Plus cinq mille pour la jeune fille…
Ohimé,
celles-là ne seront pas faciles à gagner !… Il faudra pourtant que j’en vienne à bout,
Dio porco !…
Total, six mille livres… Plus ce que me donnera la signora Léonora… Allons, la journée commence bien… Si toutes ressemblaient à celle-ci, ma fortune serait bientôt faite !… »
    Et une expression de satisfaction profonde animait cette physionomie dure, rébarbative, naturellement antipathique, et que rendaient plus antipathique encore ce perpétuel air de sarcasme qu’elle affectait, et ces yeux de braise, d’un éclat si perçant.
    – Que t’a-t-il ordonné ? interrogea Léonora.
    – De lui faire connaître le nom et la demeure de ce jouvenceau qui suit, là-bas, la petite bouquetière, répondit Stocco. Et d’un air détaché :
    – Il m’a promis mille livres pour cela. Léonora approuva doucement de la tête.
    – Il a bien fait, dit-elle, et je t’aurais donné le même ordre.
    Et avec un calme sinistre, sans haine, sans colère, mais avec une inexorable résolution :
    – Ce jeune homme a osé insulter mon Concino, il faut qu’il soit puni. Après, Stocco ? Que t’a-t-il ordonné, au sujet de la jeune fille ?
    Elle posait cette question avec l’assurance de quelqu’un qui est sûr de son fait. Et elle le tenait toujours sous le feu de son regard de flamme.
    Stocco, de la fidélité duquel Concini se croyait si bien assuré qu’il ne prenait pas la peine de lui recommander le silence vis-à-vis de sa femme, Stocco n’eut pas l’ombre d’une hésitation. Et le plus tranquillement du monde, mais en accentuant encore son ton gouailleur :
    – Il m’a ordonné de lui faire connaître son logis qu’elle cache. Et avec le même air détaché :
    – Il m’a promis cinq mille livres pour cela.
    Une expression de douleur déchirante contracta les traits de Léonora, Son regard se leva vers le ciel en une muette imprécation. Et elle se lamenta :
    – Cinq mille livres !… Tu vois bien qu’il l’aime !…
    – Eh !
per Dio,
le signor Concini aime avec son équivoque familiarité, est-ce donc la première fois que le signor Concini s’amourache d’une jolie fille ?… Vous savez bien que non.
    – Tu ne comprends donc pas qu’il ne s’agit pas ici d’un caprice, d’une amourette, comme pour les autres ? Celle-ci, il l’aime avec passion.
    – Eh !
per Dio !
le signor Concini aime toujours avec passion les femmes qu’il désire. Et quand il les a possédées, il s’en dégoûte aussitôt pour devenir aussi passionnément épris d’une autre. C’est toujours la même chanson, signora, et, au bout du compte, il vous revient toujours. Cela devrait vous rassurer, que diable !
    Léonora hocha douloureusement la tête. Elle ne paraissait pas convaincue.
    – Enfin, signora, fit Stocco avec une pointe d’impatience, dois-je obéir à l’ordre de monseigneur ?
    – Il faut toujours obéir aux ordres de Concini, déclara gravement Léonora.
    – Alors, je me mets aux trousses de la bouquetière, et je ne la lâche plus que je n’aie découvert où elle se terre ?
    – Oui, Stocco. Seulement, quand tu auras

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