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La Fin de Pardaillan

Titel: La Fin de Pardaillan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel Zévaco
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les instructions de sa maîtresse, avait négligé de lui dire que c’était elle qui l’avait envoyé.
    Pendant que nous les tenons, poussons Concini et sa bande jusqu’au bout.
    Ils revinrent à l’hôtel d’Ancre, lequel touchait pour ainsi dire au Louvre. Là, il réunit dans son cabinet MM. de Rospignac, son capitaine des gardes, d’Eynaus, de Longval, de Roquetaille, de Louvignac, lieutenants ou chefs dizainiers, de Bazorges, de Montreval, de Chalabre et de Pontrailles, simples ordinaires que les circonstances poussaient dans la confiance du maître.
    – Messieurs, leur dit-il d’une voix tranchante, je suppose qu’il n’est pas un de vous qui ne pense que l’affront que nous venons de recevoir ne saurait demeurer impuni.
    Une explosion terrible suivit ces paroles. Concini les considéra un instant avec une sombre satisfaction. Et les apaisant du geste, il reprit :
    – Quelques bonnes pendaisons nous vengeront comme il convient de l’insolence de cette vile populace et la ramèneront, je l’espère, à un sentiment plus net du respect qu’elle nous doit. Ceci me regarde et j’en fais mon affaire. L’insolence de ce gentilhomme qui a osé nous braver, nous insulter, doit être également châtiée. Et il faut que ce châtiment soit tel qu’il donne désormais à réfléchir à ceux qui seraient tentés de suivre cet insupportable exemple. Ceci est indispensable parce que le respect qu’on nous témoignera sera en proportion directe de la crainte que nous inspirerons. C’est à vous qu’il appartient, sans plus tarder de rechercher, de saisir et de m’amener le coupable.
    D’effroyables bordées de jurons, d’intraduisibles menaces suivirent ces paroles. Naturellement, Longval et Roquetaille, qui avaient eu le désagrément d’expérimenter à leurs dépens la vigueur des poings d’Odet de Valvert, se montrèrent les plus enragés.
    – Moi, d’abord, grinça Longval, je n’aurai de cesse ni de trêve que je ne lui aie sorti les tripes du ventre !
    – Et moi, jura Roquetaille, je veux lui fouiller le cœur avec mon poignard !
    – Non pas, protesta Concini, il faut me l’amener vivant. Vivant, entendez-vous ?
    Et comme ils secouaient la tête d’un air farouche, il ordonna d’une voix rude :
    – Je le veux !
    Et avec un sourire livide, il ajouta :
    – Soyez tranquilles, le châtiment que je lui réserve, moi, sera tel que tout ce que vous pourrez imaginer d’horrible vous paraîtra bénin à côté.
    Ceci était prononcé sur un ton tel que Roquetaille et Longval n’hésitèrent plus :
    – Peste, monseigneur, dirent-ils avec un rire féroce, maintenant que nous connaissons vos « bonnes dispositions » à l’égard de cet insolent, nous nous garderons bien de le soustraire à votre « bienveillance » par un bon coup d’épée qui, en effet, serait trop doux.
    – En chasse, commanda Concini avec une bonne humeur sinistre, en chasse, mes braves limiers. Dépistez-moi la bête, rabattez-la moi… je me charge de l’abattre, moi.
    Il les congédia du geste, en faisant signe à Rospignac de demeurer. Dès qu’ils furent sortis en tumulte et avec de bruyants éclats de rire, Concini abattit la main sur l’épaule de Rospignac et, l’œil strié de sang, la lèvre retroussée dans un rictus féroce, il gronda :
    – Rospignac, veille à ce que tes hommes m’amènent ce jeune homme vivant… Veilles-y sur ta tête.
    Et comme Rospignac le considérait avec étonnement, il révéla le secret de cette haine subite qui se manifestait du premier coup terrible, mortelle :
    – Il l’aime aussi, comprends-tu, Rospignac ?… Et qui sait si ce n’est pas par amour pour lui qu’elle me méprise, moi ?…
    – Vous m’en direz tant, monseigneur… répliqua Rospignac. Et avec une froide résolution :
    – Soyez tranquille, monseigneur, je vous réponds qu’il ne vous échappera pas.
    – Tu es un bon serviteur, Rospignac, complimenta Concini. Va et sois sans inquiétude de ton côté : ta fortune est faite.
    Rospignac s’inclina et sortit à son tour. En rejoignant ses hommes il songeait, avec un ricanement diabolique :
    « Fais ma fortune, je ne demande pas mieux ; et il serait vraiment temps. Pour ce qui est de ce jeune homme, puisque c’est un rival, il m’appartient, à moi seul… J’en fais mon affaire. Quant à toi, Concini stupide et aveugle, qui me prends pour confident sans t’apercevoir que, cette jeune fille, je l’aime plus

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